Un amour TGV. Comme une scène de baise au fond de la cuvette. Entre deux gares, entre deux fesses. S'accomplit le fait inaccompli d'un rêve sans saveur. Les envies n'envient pas le voyage de fortune importunée par ces bruits désespérés et se cachent les aboiements des chiens chaleureusement hébergés entre deux rames. A ramer au fond de la misère, une image suave retrace le fil du temps dans un corps sans esprit et abandonné au pied d'un arbre. C'est à grande vitesse que cet acte s'achève, une histoire doublée de cris sans issue suintant de paysages en plein voyage de ces trains qui poussent et repoussent en ne gardant que l'odeur d'un brin d'herbe arraché et perdu au milieu d'un champ de blé...

Sans transition...

Il est un fait remarquable qui s'applique à chacun de mes voyages. Lorsque je pars de chez moi vers un village vacances, de la famille, des amis, des connaissances, voire pour un voyage professionnel. Je pars avec une certaine excitation, un engouement qui me permet d'abandonner ma résidence principale sans aucun scrupule. Quand je ferme la porte à clé et que je me dis que je n'ai rien oublié, à quoi bon je m'en fous même si j'ai oublié quelque chose, l'important est de partir.
En route, j'entends par là que ce soit en bus, en train, en voiture ou à pieds, je garde cet engouement, je néglige les petits détails : "j'ai oublié ma pince à épiler" "Mes pantoufles ne sont pas rangées dans le placard à chaussures" Mais le fait remarquable est qu'à peine arrivé, à peine un pas fait sur la nouvelle terre, je n'ai qu'une envie : rentrer chez moi. Retrouver mes pantoufles et mes soirées canapés à regarder des chaînes cinémas en buvant un bon whisky et fumant un bon cigare. J'ai envie de retrouver mon lit et mes deux oreillers et une musique en fond pour mieux dormir. Je veux retourner dans ma baraque et reprendre mes vieilles habitudes de merde sans qu'on vienne m'emmerder.
Pourtant là où je vais je passe toujours un bon séjour, si on ne compte pas les voyages désastreux, les faux-plan et les déceptions. Dans ces cas-là l'envie de repartir est légitime. Je dois donc pendant ces voyages laisser place dans ma tête à un combat acharné pour me forcer de rester et de profiter de l 'instant présent. Et enfin, le retour, je n'ai rien à dire, la même excitation qu'au départ sauf qu'en rentrant chez moi je m'emmerde à faire tout le temps les mêmes choses, les soirées canapés et la musique au fond du lit...

Bonus...
Dernier Verre

Le voile se lève sur un fond blanc
L'heure d'une trêve entre les deux clans
D'un destin sans avenir
A la rareté d'un soupir
Une toile se tisse entre deux amants
Et leurs âmes s'unissent pour un temps
D'un rêve qui s'achève
A une vie inachevée