Je t'ai rencontrée sur ce pont. Tu ne me connaissais pas encore et à peine je t'ai croisée que mon coeur n'a fait qu'un bond. Oh, cela peut paraître bien niais, encore une histoire de coeur qui est prête à s'évaporer parmi tant d'autres et je t'écris ce message. Une lettre, une déclaration de tout et de rien comme des millions ont dû être écrites dont des milliers rien que pour toi. Jusqu'au jour où je te recroise et, alors qu'habituellement mon regard se perd sur les lacets de mes chaussures, cette fois mes yeux ne parviennent pas à te lâcher si bien que cette fois je me suis pris les pieds dans mes lacets et me retrouve à voir les tiens de près. Ta réaction est tout à fait normale, tu ris et tu es prête à continuer ton chemin mais tu me tends tout de même la main. Ne sachant que dire, ne sachant que faire je balbutie quelques mots comme un grognement doté d'un énorme sourire gêné. Mon air imbécile et ma maladresse a eu l'air de te charmer. Je n'ai pas pu m'empêcher à ce moment-là de penser à l'expression "Femme qui rit...". Et je rêvais déjà en une seconde de tendres et bons moments à tes côtés à batifoler dans les champs en restant allongés l'un à côté de l'autre en se serrant la main très très fort. C'est idiot mais véridique. Tout cela est allé très vite. Il y a bien sûr quelques images subliminales où l'on batifolait autrement et que ce n'était pas forcément ma main que tu tenais dans la tienne. Et c'est juste après ce moment que j'ai réussi à sortir la plus belle phrase de ma vie : "..." Ce silence a dû te dire tellement de choses que tu m'as juste dit "Au revoir" et que tu t'apprêtais à poursuivre ton petit bonhomme de chemin. Mais voilà que j'étais devant toi, que tu as fait un pas sur le côté, et que par réflexe j'ai fait de même. Tu sais la situation qui arrive systématiquement lorsqu'on croise quelqu'un qui est juste pile en face de nous. On a fait ça deux ou trois fois. Assez de temps pour que mon cerveau arrive, enfin, à générer une phrase cohérente : "Je vais prendre un café. Si vous avez du temps à perdre...". Je crois avoir employé les bons termes, j'en suis même sûr puisque tu as accepté. Seulement, il était plutôt tard pour un café alors nous avons plutôt pris une bière, tout en discutant. Dans un sens, je trouve que ce n'était pas plus mal parce que l'alcool m'a permis de me délier la langue et de parler plus sereinement. Par chance, je n'avais pas déjeuné de la journée ce qui fait que dès la première pinte je sentais l'alcool monter en moi avec une pointe d'adrénaline et le tour était joué. J'étais chaud bouillant. On a continué comme ça longtemps, sans voir le temps passer, sans se rendre compte qu'on était à plusieurs litres de bières et qu'on ne se regardait plus de la même manière que la première fois. Cette fois je sentais dans ton regard comme une envie. Sur le coup j'ai longtemps hésité entre une envie de moi, une envie d'un autre verre ou une envie de pisser, mais je ne me suis pas plus posé la question que ça. Nous avons simplement continué à vider des verres tout en se vidant la vessie entre temps. Puis le bar a fermé. Là, j'ai cru que c'était la fin. Et pourtant ce n'était que le début...
Nous nous sommes séparés, non sans échanger nos coordonnées car mine de rien, nous avions passé une bonne soirée. C'est alors sur la route du retour que je me suis mis à réfléchir. J'hésitais entre prendre mon courage à deux mains et pour une fois dans ma vie tenter quelque chose avec une fille en prenant les devants ou encore une fois rester dans mes illusions et m'imaginer bon nombre d'histoires dans ma tête juste avant de m'endormir. Et, pour je ne sais quelle raison, nous nous sommes arrêtés, nous nous sommes regardés et nous nous sommes embrassés. Je crois qu'à ce moment j'étais en train de vivre l'un des instants les plus magiques de ma vie. Oh oui, encore une fois c'est niais à souhait mais j'étais bel et bien en train de vivre ce moment de cette manière. Le temps s'est arrêté et plus rien autour n'existait mis à part ce baiser. Enfin, nous nous sommes séparés et je priais déjà pour te revoir le plus vite possible. Dans ma tête tout était retourné. Je ne savais plus qui j'étais, ni où j'allais, tout ce qui subsistait était ton image et ce putain de baiser. Ce n'est d'ailleurs que deux bonnes heures plus tard que j'ai repris mes esprits et je n'étais pas vraiment du côté de chez moi...
Nous nous sommes revus peu de temps après et là nous avons commencé à vraiment se fréquenter, à raconter nos petites histoires comme d'où l'on vient, ce que l'on cherche dans la vie, nos soirées d'ivresse et nos histoires de cul. Vraiment tout. Nous n'avions plus de secrets l'un pour l'autre. Nous étions faits l'un pour l'autre et nous ne nous le cachions pas. Nous étions heureux. Et tout ce qui va avec, une histoire d'amour indigne d'un conte de fée mais bel et bien utopique et pourtant c'était la réalité...
Je crois que tu es la personne qui m'a le plus apporté dans la vie. Qui m'a fait grandir, qui m'a permis d'ouvrir les yeux sur bon nombre de choses. Je crois, en tout cas j'espère, avoir pu t'apporter autant de choses qui puissent de permettre d'aller de l'avant. Car oui, malheureusement, cette déclaration n'est aucunement une déclaration d'amour. Je te déteste. Je ne sais pas pour quelle raison, je crois qu'il n'y en a aucune si ce n'est que je t'aime tellement que j'en suis arrivé à te détester. Tu sais, comme l'eau qui est tellement chaude qu'on a l'impression qu'elle froide avant de ressentir la brûlure. Alors, peut-être que je dois me retirer un peu pour retrouver cet amour que j'ai pu avoir pour toi. Ou alors peut-être que je te déteste depuis le début car je n'avais jamais ressenti ça jusqu'à notre rencontre. Ou alors peut-être que je ne suis pas fait pour ce genre de vie et qu'inconsciemment je mérite pas que l'on puisse m'aimer comme tu m'aimes...
Je ne sais pas. Vraiment. Tout ce que je sais et que je ressens actuellement, c'est que je déteste. Mais pour avoir un petit peu réfléchi à tout ça, je suis prêt à une chose et c'est bien le but de cette déclaration, même si elle n'est pas d'amour, elle en reste une tout de même. Ainsi, je reste prêt à finir ma vie avec toi même si je n'arrive plus à te regarder tant cela me fait mal au ventre. Même si penser à toi peut me donner des nausées. Même si je suis obligé de penser à quelqu'un d'autre pour être capable de te faire l'amour. Malgré toutes les douleurs que je peux ressentir à cause de toi, je suis prêt à te détester jusqu'à la fin de mes jours. Et je ne détesterai que toi et uniquement toi...
Lundi 20 décembre 2010 à 17:55
Mercredi 4 novembre 2009 à 12:05
Je lui fait fumer un bon joint. J'lui bourre la gueule. J'la viole avec son consentement. Et j'lui explique tendrement la théorie des mondes parallèles avec un baiser sur le front avant de lui dire qu'il va falloir prendre une décision difficile. Pendant son regard perplexe de 18 secondes, je laisserai pénétrer la lame bien affutée de l'ouvre-bouteille dans son flanc gauche, la main sur la bouche en lui chuchotant "Sshhh, tout va bien. Ssshhh, c'est bientôt fini". Je lâcherai quelques larmes sur son corps inerte en tentant de me déculpabiliser, que c'était la seule solution...
Elle était perdue sans moi. Elle disait qu'elle préférait mourir plutôt que de me voir partir. Elle ne comprenait pas que l'on puisse se séparer. Elle était toujours là pour moi. Elle était l'amour de ma vie. Elle me soutenait dans mes projets. Elle avait ce regard tendre quand je me réveillais le matin. Elle était jalouse dès qu'une fille me faisait ne serait-ce qu'un effleurement de la joue. Elle savait se montrer dure quand je m'apprêtais à faire une bêtise. Elle avait du coeur. Elle était mon âme soeur...
Je me serai sacrifié pour elle. Je me suis sacrifié pour elle, pour nous. Enfoui, dans cette chambre, noire et sanguinolente, recroquevillé en enlaçant mes genoux, me balançant d'avant en arrière. Murmurant des propos incohérents sur la nature de l'homme, sur la destinée d'une vie, sur la Terre et l'Univers, sur nos vies qui s'achèvent. Je tremble, mes lèvres commencent à sécher. Je me blottis contre elle, me couvrant de son sang encore chaud. Mes yeux commencent à se fermer, je m'assoupis, ou m'évanouis, je ne sais plus...
Je ne sais plus pourquoi. Je ne sais pas. Je crois n'avoir jamais su. Je crois que c'était une chose à faire. Je crois qu'elle était un fardeau. Que notre route ne pouvait plus continuer ensemble. Je ramasse la bouteille de vin renversée sur le tapis. Il reste encore quelques gorgées que j'avale difficilement. J'ai perdu une partie de moi. Elle s'est envolée et je reste seul. Je resterai seul. Promis...
Je reste sans toi, je reste sans toi...
Elle était perdue sans moi. Elle disait qu'elle préférait mourir plutôt que de me voir partir. Elle ne comprenait pas que l'on puisse se séparer. Elle était toujours là pour moi. Elle était l'amour de ma vie. Elle me soutenait dans mes projets. Elle avait ce regard tendre quand je me réveillais le matin. Elle était jalouse dès qu'une fille me faisait ne serait-ce qu'un effleurement de la joue. Elle savait se montrer dure quand je m'apprêtais à faire une bêtise. Elle avait du coeur. Elle était mon âme soeur...
Je me serai sacrifié pour elle. Je me suis sacrifié pour elle, pour nous. Enfoui, dans cette chambre, noire et sanguinolente, recroquevillé en enlaçant mes genoux, me balançant d'avant en arrière. Murmurant des propos incohérents sur la nature de l'homme, sur la destinée d'une vie, sur la Terre et l'Univers, sur nos vies qui s'achèvent. Je tremble, mes lèvres commencent à sécher. Je me blottis contre elle, me couvrant de son sang encore chaud. Mes yeux commencent à se fermer, je m'assoupis, ou m'évanouis, je ne sais plus...
Je ne sais plus pourquoi. Je ne sais pas. Je crois n'avoir jamais su. Je crois que c'était une chose à faire. Je crois qu'elle était un fardeau. Que notre route ne pouvait plus continuer ensemble. Je ramasse la bouteille de vin renversée sur le tapis. Il reste encore quelques gorgées que j'avale difficilement. J'ai perdu une partie de moi. Elle s'est envolée et je reste seul. Je resterai seul. Promis...
Je reste sans toi, je reste sans toi...
Vendredi 9 novembre 2007 à 16:40
- Je t'aime !
- ...
- Dis-moi que tu m'aimes.
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que tu le réclames.
- Cela fait longtemps que je ne l'ai pas entendu.
- Ça fait longtemps que je ne l'ai pas dit.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne veux pas mentir.
- Tu ne m'aimes plus ?
- ...
- Dis-moi que tu m'aimes.
- Non, je ne le dirai pas.
- Je sais que tu m'aimes. Nous avons fait l'amour, nous n'avons pas baiser.
- C'est parce qu'on aime baiser ensemble.
- Alors pourquoi tu ne m'aimerais plus ?
- Parce que ça ne se résume pas qu'à ça.
- Je sais que tu m'aimes. Je le vois dans tes yeux.
- Mes yeux.
- Oui, tes yeux me disent que tu m'aimes.
- Mes yeux mentent.
- On ne peut pas mentir avec les yeux.
- Mes yeux mentent. Ils ne sont qu'un reflet. Tu ne me vois pas dans mes yeux. Tu te vois, et tu vois ce que tu veux voir. Ils ne sont que le reflet de ce que les gens veulent voir. Mes yeux ne reflètent pas ce que je pense. Ce que je pense est dans ma tête, et personne ne peut voir ce que j'ai dans la tête.
- Tu ne peux pas ne plus m'aimer du jour au lendemain. Je sais que quelque chose te tracasse et quand tu as un problème cela retombe toujours sur moi.
- Parce que tu ne fais que regarder dans mes yeux.
- Mais je t'aime.
- J'ai essayé. Je me suis dit : "peut-être est-ce de ma faute ?" J'ai fais des efforts, je ne te veux pas de mal. Je t'aime beaucoup, mais je ne suis plus amoureux. J'ai pensé que c'était de passage, qu'une fois le problème résolu tout irait mieux.
- Oui, on peut se voir moins. On se voit peut-être trop souvent. Il nous faut plus de temps pour soi.
- Sauf que je cherchais la solution d'un problème qui n'existait pas. Mais je suis resté, parce que je ne veux pas te faire de mal. Parce que je ne veux pas que ça s'arrête là et qu'on ne se revoie plus. Je suis resté pour ne pas te faire de mal. Seulement, au bout du compte, c'est à moi que je fais du mal. Et j'ai l'impression qu'être en couple est plus un fardeau qu'autre chose.
- Tu sais que l'on finira pas notre vie ensemble, que l'on ne se mariera pas. Mais on ne peut pas arrêter comme ça.
- Comment alors ? Il y a un temps minimum avant de pouvoir rompre. J'ai fini la période d'essai maintenant je dois aller au bout du contrat ? L'amour c'est pas comme un contrat d'embauche. Je ne suis plus amoureux. Tu ne resterais pas avec une personne dont tu n'es plus amoureuse ?
- Si.
- Le jour où tu ne m'aimeras plus, tu me lâcheras, et j'accepterais parce que la vie est ainsi, parce qu'on ne peut pas s'aimer toute une vie. Parce que cela devait arriver un jour ou l'autre.
- Mais je t'aime encore.
- Toi, oui...
- Dis-moi que tu m'aimes.
- Je ne t'aime plus.
Ils s'endorment, mais ne se réveilleront pas dans le même lit...
- ...
- Dis-moi que tu m'aimes.
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que tu le réclames.
- Cela fait longtemps que je ne l'ai pas entendu.
- Ça fait longtemps que je ne l'ai pas dit.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne veux pas mentir.
- Tu ne m'aimes plus ?
- ...
- Dis-moi que tu m'aimes.
- Non, je ne le dirai pas.
- Je sais que tu m'aimes. Nous avons fait l'amour, nous n'avons pas baiser.
- C'est parce qu'on aime baiser ensemble.
- Alors pourquoi tu ne m'aimerais plus ?
- Parce que ça ne se résume pas qu'à ça.
- Je sais que tu m'aimes. Je le vois dans tes yeux.
- Mes yeux.
- Oui, tes yeux me disent que tu m'aimes.
- Mes yeux mentent.
- On ne peut pas mentir avec les yeux.
- Mes yeux mentent. Ils ne sont qu'un reflet. Tu ne me vois pas dans mes yeux. Tu te vois, et tu vois ce que tu veux voir. Ils ne sont que le reflet de ce que les gens veulent voir. Mes yeux ne reflètent pas ce que je pense. Ce que je pense est dans ma tête, et personne ne peut voir ce que j'ai dans la tête.
- Tu ne peux pas ne plus m'aimer du jour au lendemain. Je sais que quelque chose te tracasse et quand tu as un problème cela retombe toujours sur moi.
- Parce que tu ne fais que regarder dans mes yeux.
- Mais je t'aime.
- J'ai essayé. Je me suis dit : "peut-être est-ce de ma faute ?" J'ai fais des efforts, je ne te veux pas de mal. Je t'aime beaucoup, mais je ne suis plus amoureux. J'ai pensé que c'était de passage, qu'une fois le problème résolu tout irait mieux.
- Oui, on peut se voir moins. On se voit peut-être trop souvent. Il nous faut plus de temps pour soi.
- Sauf que je cherchais la solution d'un problème qui n'existait pas. Mais je suis resté, parce que je ne veux pas te faire de mal. Parce que je ne veux pas que ça s'arrête là et qu'on ne se revoie plus. Je suis resté pour ne pas te faire de mal. Seulement, au bout du compte, c'est à moi que je fais du mal. Et j'ai l'impression qu'être en couple est plus un fardeau qu'autre chose.
- Tu sais que l'on finira pas notre vie ensemble, que l'on ne se mariera pas. Mais on ne peut pas arrêter comme ça.
- Comment alors ? Il y a un temps minimum avant de pouvoir rompre. J'ai fini la période d'essai maintenant je dois aller au bout du contrat ? L'amour c'est pas comme un contrat d'embauche. Je ne suis plus amoureux. Tu ne resterais pas avec une personne dont tu n'es plus amoureuse ?
- Si.
- Le jour où tu ne m'aimeras plus, tu me lâcheras, et j'accepterais parce que la vie est ainsi, parce qu'on ne peut pas s'aimer toute une vie. Parce que cela devait arriver un jour ou l'autre.
- Mais je t'aime encore.
- Toi, oui...
- Dis-moi que tu m'aimes.
- Je ne t'aime plus.
Ils s'endorment, mais ne se réveilleront pas dans le même lit...
Lundi 5 novembre 2007 à 23:39
Là, pile poil, entre deux dents, un morceau de viande se coince. Et c'est en pleine conversation que l'on remarque cet intrus. Discrètement on glisse sa main devant sa bouche, difficile pour se faire entendre, alors on écoute. Pas moyen de trouver quelque prétexte pour s'absenter un instant. On évite de sourire, on évite de rire, et on ne pleure pas, ce n'est pas un drame...
Un drame c'est plutôt découvrir qu'un ami proche a eu une liaison avec votre soeur. Rien d'alarmant, à première vue, sauf, si cette soeur est âgée de moins de dix ans. Ça ne fait pas rire, ni sourire, et les larmes susceptibles de tomber n'arrangeront pas cette affaire, ce n'est pas la mort...
La mort c'est plutôt marcher sans but dans une rue, sans destination précise, la tête vide de toute pensée, les yeux fermés, hermétique à toute ambiance sonore extérieure, le nez bouché, puis tomber, dans un vide éternel, sensations de vertige, de vitesse, d'immortalité. On ne peut plus sourire, ni rire, ni pleurer, même si on le désire. L'immortalité est dans la mort, mais ce n'est pas la vie éternelle...
La vie éternelle c'est plutôt attendre sur une chaise en bois, grinçante sur ses balancements, avec en face un tabouret sur lequel est posé un sablier laissant couler le sable, laissant couler le temps, et on regarde ce sablier, on le retourne, on le retourne encore et encore, et le temps passe, la vie défile, on apprend rien, on oublie tout. Paradoxalement pas le temps de sourire, ni de rire et les larmes qui coulent sont déjà sèches tant elles tombent lentement, tant le temps paraît lent. Mais ce n'est pas tout...
Tout est plutôt intouchable, impensable, quand on pense à tout, on ne pense à rien, tout ou rien. Tout ne mène à rien. Mais on ne voit pas le bout de rien, comme pour tout. Tout et rien ne font qu'un. Tout ne me fait pas rire et rien ne me fait pleurer. Pourtant, ce n'est pas la fin...
La fin c'est plutôt quand tout se termine alors que rien n'a même pas commencé. C'est un peu une vie éternelle après la mort. C'est le drame d'un morceau de viande entre les dents...
Un drame c'est plutôt découvrir qu'un ami proche a eu une liaison avec votre soeur. Rien d'alarmant, à première vue, sauf, si cette soeur est âgée de moins de dix ans. Ça ne fait pas rire, ni sourire, et les larmes susceptibles de tomber n'arrangeront pas cette affaire, ce n'est pas la mort...
La mort c'est plutôt marcher sans but dans une rue, sans destination précise, la tête vide de toute pensée, les yeux fermés, hermétique à toute ambiance sonore extérieure, le nez bouché, puis tomber, dans un vide éternel, sensations de vertige, de vitesse, d'immortalité. On ne peut plus sourire, ni rire, ni pleurer, même si on le désire. L'immortalité est dans la mort, mais ce n'est pas la vie éternelle...
La vie éternelle c'est plutôt attendre sur une chaise en bois, grinçante sur ses balancements, avec en face un tabouret sur lequel est posé un sablier laissant couler le sable, laissant couler le temps, et on regarde ce sablier, on le retourne, on le retourne encore et encore, et le temps passe, la vie défile, on apprend rien, on oublie tout. Paradoxalement pas le temps de sourire, ni de rire et les larmes qui coulent sont déjà sèches tant elles tombent lentement, tant le temps paraît lent. Mais ce n'est pas tout...
Tout est plutôt intouchable, impensable, quand on pense à tout, on ne pense à rien, tout ou rien. Tout ne mène à rien. Mais on ne voit pas le bout de rien, comme pour tout. Tout et rien ne font qu'un. Tout ne me fait pas rire et rien ne me fait pleurer. Pourtant, ce n'est pas la fin...
La fin c'est plutôt quand tout se termine alors que rien n'a même pas commencé. C'est un peu une vie éternelle après la mort. C'est le drame d'un morceau de viande entre les dents...
Vendredi 27 juillet 2007 à 19:22
Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que l'on ouvre ce coffre ? Et tout spécialement ce coffre ? Une voiture, un coffre, une ouverture, des regards. On se regarde. Nous avons vu. Nous avons tous vu. Chacun d'entre nous a vu. Pourquoi a-t-il fallu que l'on ait vu ? Diable, nous sommes faits comme des rats. Ne faites pas comme si vous ne saviez pas. Je sais que vous savez et maintenant que nous savons tous, nous sommes liés... terriblement liés, éternellement liés ? Qu'allons-nous faire maintenant ? C'est bien ce qui trottine dans vos têtes... Je sais ce que nous pourrons faire. Je sais ce que j'aurai pu faire. Mais c'est fait. Pourquoi revenir sur ce qui est fait ? Ce qui est fait est fait... Oui, c'est bien, cela est l'unique solution : roulons, épuisons toutes nos énergies. Peut-être qu'ensemble, peut-être qu'un jour ensemble, nous parviendrons à nous tirer d'affaire...Peut-être. Beaucoup trop de peut-être pour si peu d'issues...
Nous sommes en pleine hémorragie. Ces roues sans fortune, deux paires. Cette jungle urbaine. Quelle calamité. Où ai-je encore fourré ma langue ? Je me rappelle. Je marchais là-bas, sur ces feuilles de trottoir. Tout s'est envolé, un coup de vent. Les feuilles, moi avec. Mes pas se semaient avec le temps, plus aucune trace de moi. Avais-je les yeux ouverts ? Mon être ne pense plus. c'est à la limite du délire. Entre deux crises, entre la vie et la mort, il n'y a qu'un trait dans le sable fin. Un mur invisible. Mais je garde les yeux ouverts quand on m'enferme et je vois. Est-ce bien cela ? J'ai vu ce mur. Comme des fils tendus d'un petit pantin de bois, je les vois et je vois le marionnettiste comme vous le voyez passer...
Il est temps. Merci. Un beau... Un agréable et beau voyage en votre compagnie... Je vais mourir. Comme le sais-je ? Tu vas mourir. Ne réponds pas. Je sais. Tout le monde va mourir. C'est la seule chose dont on peut être certain. Mais je sais quand, où et comment, pour ma part, et pour la tienne. Tu aurais dû le savoir. Mais cela aurait gâché ton voyage. Quand on sait quand la Mort nous prendra, il n'y a plus de plaisir à vivre, on perd ce goût de l'aventure et on ne fait que redouter le moment fatidique. J'ai préféré savoir. C'est un choix. Et je sais pour toi. Je pourrais te le dire. Je pourrais te le chuchoter. Mais je n'aurais pas le temps, je vais mourir. C'est comme ça. En réalité, je suis même peut-être déjà mort. A toi de voir, à toi de jouer, à présent...
Nous sommes en pleine hémorragie. Ces roues sans fortune, deux paires. Cette jungle urbaine. Quelle calamité. Où ai-je encore fourré ma langue ? Je me rappelle. Je marchais là-bas, sur ces feuilles de trottoir. Tout s'est envolé, un coup de vent. Les feuilles, moi avec. Mes pas se semaient avec le temps, plus aucune trace de moi. Avais-je les yeux ouverts ? Mon être ne pense plus. c'est à la limite du délire. Entre deux crises, entre la vie et la mort, il n'y a qu'un trait dans le sable fin. Un mur invisible. Mais je garde les yeux ouverts quand on m'enferme et je vois. Est-ce bien cela ? J'ai vu ce mur. Comme des fils tendus d'un petit pantin de bois, je les vois et je vois le marionnettiste comme vous le voyez passer...
Il est temps. Merci. Un beau... Un agréable et beau voyage en votre compagnie... Je vais mourir. Comme le sais-je ? Tu vas mourir. Ne réponds pas. Je sais. Tout le monde va mourir. C'est la seule chose dont on peut être certain. Mais je sais quand, où et comment, pour ma part, et pour la tienne. Tu aurais dû le savoir. Mais cela aurait gâché ton voyage. Quand on sait quand la Mort nous prendra, il n'y a plus de plaisir à vivre, on perd ce goût de l'aventure et on ne fait que redouter le moment fatidique. J'ai préféré savoir. C'est un choix. Et je sais pour toi. Je pourrais te le dire. Je pourrais te le chuchoter. Mais je n'aurais pas le temps, je vais mourir. C'est comme ça. En réalité, je suis même peut-être déjà mort. A toi de voir, à toi de jouer, à présent...