Vendredi 30 octobre 2009 à 13:14

 Je suis né il y a de ça quelques années. J'ai grandi dans une maison avec des parents et des frères et soeurs (rayez la mention inutile). J'ai eu une enfance comme toute personne arrivée à l'âge adulte. Une enfance particulière, il faut le dire, car je ne connais personne qui a pu avoir la même que moi. Cela me soulage évidemment. Cette enfance a su passer un cap à partir d'un certain âge. Ou plutôt une période. Une fourchette disons-nous. Entre la fin de l'enfance et le début de la pré-adolescence. C'est là que tout se complique, les petits moments d'insouciance se transforme en doute permanent. Je change, physiquement mais mentalement je m'abrutis. Jusqu'à l'adolescence, la vraie qui débute à la fin de la pré-adolescence, on ne voit pas trop le changement, juste qu'on se pose trop de questions inutiles qui gardent une petite empreinte enfantine : "Mon papa est plus fort que Dark Vador, mais que vais-je devenir ?" Je rêve de devenir egyptologue, ébéniste, pilote de chasse, caissier, riche, beau et intelligent. Il est évident que je ne suis jamais parvenu à réaliser ça. J'ai préféré me mettre à découvrir toutes les horreurs du monde humain : l'acné, la voix qui mue, les poils, les filles. J'ai su appréhender cela avec parcimonie. J'y ai gardé quelques séquelles, mais c'est en tombant qu'on apprend à se relever.

Ensuite est arrivé le temps de l'âge adulte. L'apogée de l'être humain. Une ère nouvelle. En grand rouge et clignotant au-dessus de nos têtes : L'adulte ère. Même si le passage entre l'adolescence et l'âge adulte est long (cela peut prendre des dizaines d'années). Ce changement est remarquable pour notre conscience. Nous évoluons pas à pas vers la sagesse où notre vécu est plus intense que ce que nous vivons. Ainsi, je me suis laissé tenter d'entrer dans le monde adulte. Aussi exécrable soit-il. Ainsi, j'ai décidé et préféré rester dans ce que j'appelle "Ma Bulle d'ivresse". Un monde qui me retient entre mon enfance perdue et le monde réel que je découvre. En passant par différents états. Sentimentaux, psychologique, physique et politique.
C'est vraiment là que j'ai commencé à réfléchir. Certes ces réflexions n'aboutissent pas à grand chose. Certes elles ne changent pas le monde. Mais je n'ai pas d'ambition à tout cela. Réfléchir est déjà une étape vers...vers je ne sais quoi. Je n'ai pas encore réfléchi à cela...

Aujourd'hui, je suis toujours dans l'adulte ère, après quelques années. Mon adolescence est loin derrière. Mais mon enfance est toujours présente. Cette enfance que je cultive avec sagesse. Après avoir passé des années à apprendre. J'ai commencé à apprendre. J'ai appris à désapprendre. Histoire de garder un pied sur terre avec la tête dans les étoiles (ce qui est bien plus haut et beau que les nuages). On pourrait dire que je vis au jour le jour, sans penser au lendemain et sans oublier la veille...

Le chemin qui me reste est encore long. A vrai dire, les chemins. Suivre la même route n'a rien de passionnant. Et si je ne rends pas ma vie passionnante, et je parle en toute subjectivité, elle ne mènera à rien. Le tout est de ne pas finir moins que rien. Ce serait le comble après tant d'effort. Même si je suis encore loin du réconfort...
 

Jeudi 29 octobre 2009 à 22:21

 Je suis de ces années où l'on se cache pour mourir. Une vie n'est qu'un vol pathétique au-dessus d'une mare océanique. Plus le temps passe et moins l'être humain paraît humain. Nous sommes des êtres guettant la minute fatidique dans un monceau de ruines et développant une capacité à se détester. Dans le sens large. Détester sa propre personne. Détester sa propre famille, son propre monde, son existence. L'existence de tous. Mais il parvient à vénérer tout autre artéfacts sonnants et trébuchants. Tout ce qui se reflète à la lumière. Son propre reflet n'est pourtant pas sa propre personne. La contradiction.
Nous sommes devenus des êtres contradictoires. Ce que je dis peut paraître réel. Vous pourriez être sensible à cette vérité sans pourtant y croire. Gardant au fond de vous une poussière de ce qu'on pourrait vanter de l'être humain. Ce que je dis peut vous paraître faux. Vous pourriez être insensible à cette calomnie tout en ayant un doute gardant au fond de vous un soupçon de culpabilité. Il est évident que cela a été dit, redit et répété, que nous sommes insensés.

Je ne suis pas parfait.
Je suis de ces êtres qui sont nés en silence. En criant et barbotant sur une nouvelle terre.Je suis dans ce gouffre. Chutant et priant pour un nouveau monde.

Je suis imparfait.

Cette perfection qui m'enlace et me sert en me chuchotant tendrement : "Je suis une garce qui a vu le jour dans une nuit sans lune. Je suis une farce qu'on prend trop au sérieux".

Mardi 27 octobre 2009 à 11:26

 On me dit, nettement dans un murmure, de sortir de cette torpeur. Que grâce à l'aide de psychotropes je trouverai le chemin de la lumière et de la vérité. Vagues et océans. Chaleur et soleil. Que je parvienne aux bains de lumière et enfin cette voix qui m'éclaire. Chasse ces idées noires qui se propagent dans le flux continu de tes nuits agitées. Où suis-je ? Je suis où la réalité et le rêve se rencontrent. Un état éveillé où la vue se trouble. Un concert où chaque son se perd dans un carnage harmonique. Chacun des membres du corps en perd la tête. Et la tête ? Et la tête. Ah ! Ah. Ah louons cette eau bénite. Par ton pouvoir machiavélique je retrouve cet air inquisiteur. Que ma foi aille braver les plus terribles créatures de mon imaginaire. Ce flux tendu entre mon corps étendu et ma cervelle qui ne suit plus. Juste un temps pour effleurer les ténèbres sans être inspiré par la peur. Le temps d'un battement de cils ou d'une guerre civile, peu importe.

Peu importe le flacon tant qu'on a l'ivresse...

Détendu. L'heure du réveil. Un retour à la réalité. Parfois cette impression de chute se confirme. Je me sens lourd. Des yeux mi-clos se regardent dans le miroir. L'air est bouffi. Trouble. Tu me guettes dans ce retour à la torpeur. Tu me murmures de revenir à il y a quelques heures. Mais je ne puis rester dans ton monde au dépens de séparer deux formes indissociables. Celles de mon corps et de mon esprit. Une mince frontière que je ne puis franchir. Alors je reste dans ce dédale alcoolique.
Quitte à tout perdre, autant que ce soit le plus tard possible...

Vendredi 2 octobre 2009 à 0:54

S'il-vous-plaît, gardez cela pour vous. Comme un secret que vous gardez au fond de votre coeur ; le secret aux mille raisons d'en finir avec tout ce qui vous tient à coeur s'il se trouve dévoilé ; le secret qu'on voudrait oublier parmi les autres mais qui ressort toujours vainqueur. Ah, mon cul !

Je suis borné à certaines limites. Sans crier gare me voilà perclus au fin fond d'une voie sans issue. Ah, ça, c'est pas le train qui m'a mis sur la voie. Ni les voyages qui m'ont formé...

Je suis resté, ventre au sol, à contempler les racines de l'herbe verte, les fourmis grimpant les montagnes de mon corps, et je me laissai ensevelir par la brume et le vent m'emporta...

J'ai grandi, j'ai appris. J'ai appris à désapprendre. C'est comme grandir vers son enfance. Tout en voyant le monde d'un peu plus haut...

Je me suis mis à boire, j'ai fait quelques conneries, des choses qui ne se racontent pas, qui aurait de quoi me mettre à l'ombre, histoire de se rafraichir, sans pour autant se noyer dans un flot continu de salive expulsée maladroitement. Ah, ces rêves incongrus qui sonnent à notre porte et ne sont que des courants d'air sans lendemain. Je suis le flot continu de ces expatriés sans retour. Je suis le rêve qui émerge sans prévenir dans une bulle savonneuse. Je suis le reste, je suis le tout...

Je ne sais rien. Je sais que rien n'est impossible mais que rien de ce qu'on désire n'arrive. Alors on s'attend au pire, mais le pire c'est que ça arrive. Je suis cette attente impatiente qui n'arrive pas à marcher droit. Un rêve bancal sans traces ni tracé...

Certes, mes membres s'entrecroisent. Je suis emmêlé à une farce sans nom qui porte mon prénom...

Puis, un bruit sourd. Cela a de quoi rendre aveugle...

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