J'étais en train de cartonner. Et quand on cartonne on passe plus de temps à relire de vieux souvenirs retrouvés derrière la bibliothèque ou sous un tiroir de bureau. En triant mes vieux cours, j'ai retrouvé un vieux papier sur lequel est écrit  "Mémoires". Ah. Déjà ?

Rien de plus spectaculaire, voire d'original qu'une chaise soutenant moins de trois fesses, en chaque fesse gît les corps inertes de pauvres âmes lynchées par le désespoir d'une vie terminée. Terminée sans à peine avoir eu le temps de vivre. Vivre sans avoir eu la peine de naître. "Même pas vingt et déjà bâti comme un mulet" Les citations sont monnaies courantes dans ce domaine. La peine de chacun se noie les yeux limpides d'une fille aux joues timides, pourtant se noyer dans un verre d'eau n'est que le fruit d'une imagination sans graine. Les graines ne poussent pas sur les fesses supportées par une chaise. C'est là que le souvenir de ses vingt ans se fait lointain. Car dans la recherche personnelle du bonheur de chaque fesse n'est construite que par le ravin qui les sépare. Mémorisons cette partie pour oublier la prochaine. Souvenir de l'oubli. On oublie ses souvenirs une fois oublié dans le souvenir. Et dans chaque quête, la pièce ne sera rendue qu'une fois au moment opportun. Ce moment, bien souvent sous une pluie pleine de charme, souvenez-vous de cette pluie, oubliez la monnaie. Cette pièce de gaieté n'est que le souvenir d'un mauvais moment passé. Tout ce qui commence finira un jour par fini, forcément le commencement n'as pas de fin tant que la fin ne se fait pas sentir sauf quand on sent le début de la fin commencée. Comme quand on se souviendra qu'au début il n'y avait rien.


Ça tient sur une page. Le reste est vide...

Deux jours de cartons et à peine deux cartons remplis. Espérons qu'une fois les souvenirs balayés, le reste s'annonce plus rapide. Mais reste souvent la question : Aurais-je besoin de ce truc inutile là-bas ? Le petit clown en porcelaine pourrait faire bien au bord de la fenêtre histoire de repousser le vieil alcoolique, quoique il en protégera également un autre...

Je ne pars pas loin, en effet, je serai à une heure de train. Pas de panique.

Malheureusement, malgré tout cet entrain, ce renouveau, ce départ pour l'aventure, je sens un mal m'envahir. Combien de temps tiendrai-je le coup ? Est-ce la malédiction de l'année en 9 ? Ou le signe d'une renaissance ?

Aaaaaaah...