La vie est imprévisible, qui, qui peut vraiment savoir, prédire, planifier son avenir, ses actes prochains, son comportement ? Personne. Et, je ne suis pas une exception, je suis comme les autres. Parfois, dans ma tête, je suis perdu, je ne sais pas ce que je pense, je ne sais pas ce que je fais, ni ce que je vais faire. Ce sont des pulsions qui me guident à tout hasard, dans mon comportement, dans mes pensées, et, qui se brisent, en un instant, à la lumière du jour, dès que je me réveille, dès que je réalise, réalise ce que je viens de faire, ce qu'il vient de se passer. J'ai peur…
Mais je dois, cela est en quelque sorte un devoir, je ne peux pas rester seul, être le seul à savoir ce que j'ai ressenti, vécu. Je dois partager, me confesser, avouer…
Ce qui va suivre est un événement tragique, diront certains, incroyable, diront d'autres, imprévisible, c'est ce que je dis. Cela s'est réellement passé, il y a quelques semaines, tout était normal…
Vous savez, nous traversons parfois de petites crises, des crises intérieures, des hauts, des bas, on se sent mal, on se pose des questions. Chez moi, j'ai accumulé tout cela, j'ai toléré tout cela, jusqu'à ce que la pression soit trop forte. J'ai enchaîné des actes auxquels je n'aurai jamais pensé auparavant, les habituelles tentatives de suicide, les traditionnelles révoltes, crise existentielle, en un temps record, jusqu'au jour. Jusqu'au jour où j'ai pu faire une rencontre, imprévue, cela va de soi, une femme, un peu plus âgée que moi, moi qui entre à peine dans la vie, elle m'a appris des choses, beaucoup de choses, elle m'a permis de remonter la pente…
Je ne vous relaterai pas ici les circonstances de cette rencontre, ni l'évolution de notre relation, ni rien du tout, ce n'est pas ce qui compte aujourd'hui. J'étais un ami pour elle, elle était mon âme…
J'ai violé mon âme…
Je venais tout juste d'avoir mon permis de conduire, enfin, depuis le temps que je le désirais. Je pouvais enfin m'accorder plus de liberté, de mobilité surtout. J'ai sauté sur l'occasion, une petite surprise, elle habite loin, assez loin pour que les transports en commun ne soient pas pratiques pour lui rendre visite. Je prends la voiture, peu importe laquelle, et je fonce chez elle…
Une surprise, imprévisible…
Elle est contente de me voir, sincèrement, elle est contente pour moi, honnêtement, une bonne chose de faite, on est tranquille, on en parle plus, elle m'invite à rentrer, je n'ai pas le temps, je ne veux pas vraiment, je ne sais pas pourquoi, alors, je lui propose de l'emmener faire un tour, c'est l'occasion…
Elle accepte…
Je décide d'aller vers la campagne, pour profiter de rouler un peu plus vite, puis, sur le retour, nous passons à l'orée d'un petit bois, un petit chemin permet d'y accéder, et, sans réfléchir, sans aucune raison précise dans ma tête, je décide de prendre ce chemin…
Elle ne se pose pas de questions, bizarrement…
Je m'arrête, elle est à côté de moi, elle sourit, elle me sourit, je tiens mon volant, et je fixe droit devant, je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas pourquoi je suis venu ici, pourquoi ici ? Pourquoi faire ? Je n'en ai aucune idée, mais, elle, elle continue de me sourire, bêtement, je ne comprends plus rien…
Je la regarde, je baisse les yeux, alors qu'il fait froid, qu'il fait noir, elle n'est pas chaudement habillée, notre départ était quelque peu précipité, improvisé…
Je baisse les yeux, à mon levier de vitesse, je joue avec, je vérifie le frein à main, j'éteins les feux, les lumières, je coupe le contact, je vois son regard brillant qui me fixe toujours, mais, elle ne sourit plus…
A vrai dire, elle m'a peut-être parlé, je ne sais plus, je ne sais pas, je ne me souviens plus, mes lèvres ont bougé mais aucun son n'est sorti ou alors je ne m'entendais pas…
Puis, je la regarde, droit dans les yeux, je m'approche de son visage, vers son oreille, je lui chuchote un mot, elle se retire brusquement, choquée. Qu'ai-je pu dire ? Je ne m'en rappelle plus…
Mais je me rappelle très bien de ce que j'ai fait par la suite, je lui ai lâché un baiser sur la joue, comme une excuse, elle se réinstalle correctement. Je détache ma ceinture et sort du véhicule, je vais pisser un coup, je me frappe la tête contre un arbre, lorsque je me rhabille quelques gouttes tombent dans mon caleçon c'est humide, mais, je m'en fous, puis, je ne retourne pas à ma place, non, je fais le tour, vers son côté, à elle, j'ouvre la porte, je rentre, m'assied sur ses genoux face à elle, et, très rapidement je baisse le siège en position allongée, je ferme la porte, bien sûr, et je m'allonge sur elle, elle se débat, mais c'est trop étroit pour qu'elle puisse s'agiter énormément, je retiens ses bras, et, je lui lèche le visage, je lui embrasse le cou, et, je descends à sa poitrine, puis, je m'arrête, je la câline, je me frotte à elle, et, je sens une érection…
Je ne sais plus, était-ce volontaire, instinctif ? Contrôlai-je entièrement mes actes, mes mouvements, mes pensées, ma volonté ?
J'enlève son pantalon, sa culotte, elle n'a plus l'air de vouloir se débattre, mais, son visage, son visage était figé, un visage empli de peur, de détresse, comme si elle ne savait pas ce qu'il se passait, et, surtout, pourquoi j'agissais ainsi…
J'enlève mon pantalon, mon caleçon, et, sans attendre, je la pénètre, puis s'ensuit un temps indéfinissable, était-ce une éternité ? Etait-ce aussi rapide que l'éclair ? Je ne sais plus…
Une fois fini, elle avait les yeux fermés, la mâchoire serrée, les jambes serrées, j'ai remonté sa culotte, puis mon caleçon, puis son pantalon, puis le mien, j'ai remis le siège à sa position initiale, j'ai remis sa ceinture, je ne l'ai plus regardé depuis ce moment-là, je suis passé côté conducteur, j'ai remis le moteur en route, j'ai repris la route, jusqu'à chez elle, elle est sortie, elle est rentrée chez elle, je suis rentré chez moi…
J'ai foncé sous la douche, j'ai frappé ma tête contre le mur…
J'ai violé une femme, j'ai violé mon âme…
Jeudi 30 novembre 2006 à 23:25
Mercredi 29 novembre 2006 à 0:11
...est tombée sur ma tête, sous l'abri-bus, je l'ai vu dans le reflet de la publicité pour les attaques cardio-vasculaires, elle est tombée par terre quand j'ai frotté, elle a voulu remonter le long de la publicité, mais, elle glissait, puis elle a pris refuge auprès d'une feuille morte...
Je ne suis pas un assassin, mais j'ai pris le bus...
Je n'ai plus de chocolats, le petit pain était grillé comme le feu pour le bus...
Contrôlé, j'avais mes papiers, "Tout va bien", je ne m'inquiète pas, pourquoi m'inquiéterai-je ?
Ce monde est injuste, on prend peur pour un rien, une araignée, un bus, un contrôleur, une racaille, une voiture, un feu, une pluie, de l'eau, quand prendras-t-on peur de la vie ?
Demain quand la mort nous séparera, je ne serai qu'une vie sans mort, une mort sans vie, un corps sans vie où la mort d'un corps vivant, la vie d'un corps sans mort serait plus mort qu'un corps de vie mourant ou de la vie mourante d'un corps...
Corps et âme au fin fond de ton précipice abîme la moitié de ton être écorché par la mort de l'autre, quelle vie !
Janet !
Je ne suis pas un assassin, mais j'ai pris le bus...
Je n'ai plus de chocolats, le petit pain était grillé comme le feu pour le bus...
Contrôlé, j'avais mes papiers, "Tout va bien", je ne m'inquiète pas, pourquoi m'inquiéterai-je ?
Ce monde est injuste, on prend peur pour un rien, une araignée, un bus, un contrôleur, une racaille, une voiture, un feu, une pluie, de l'eau, quand prendras-t-on peur de la vie ?
Demain quand la mort nous séparera, je ne serai qu'une vie sans mort, une mort sans vie, un corps sans vie où la mort d'un corps vivant, la vie d'un corps sans mort serait plus mort qu'un corps de vie mourant ou de la vie mourante d'un corps...
Corps et âme au fin fond de ton précipice abîme la moitié de ton être écorché par la mort de l'autre, quelle vie !
Janet !