Vendredi 28 mars 2008 à 22:18

Soupe de Vie


Je suis une louche
Se promenant l'air farouche
Dans une soupe de vie
Aux multiples facéties

Je suis un cadran solaire
Que supporte l'air
Dans un ciel sans nuage
Avec ma barbe de vieux sage

Je suis une porte blindée
Avec mes serrures désoxydées
Dans une maison sans mur
Au beau milieu de la verdure

Je suis une mort lâche
Un corps auquel on s'attache
Dans un monde qui s'efface
Où chacun subit le temps qui passe

Je suis une vie sans nom
Un corps en perpétuelle action
Dans un monde insignifiant
Où chacun marche droit devant

Je suis celui qui attend sous ce ciel bleu
Cette chose capable de me rendre affreux

Je suis celui qui attend le premier aveu
De cette chose qui ose me rendre joyeux

Je suis une panoplie de sentiments
Egaré par ce raz-de-marée de tourments

Je suis une nuit sensible à la lumière
Une obscurité aveuglée par le moindre éclair

Je suis le plus pur en haut de la montagne
Au moindre souffle je déboule avec hargne

Je ne suis pas cet être
Que je laisse transparaître

Je suis cette chose affreuse
Empli d'une joie malheureuse
Dont l'image s'estompe
Dont l'image vous trompe

Au fond de moi la vérité est un mensonge
De tout cela aucunement je ne m'en songe


Mardi 25 mars 2008 à 22:42

Comme Toujours


Un pas l'un après l'autre
Le regard loin des autres
Comme chaque jour où le soleil se lève
Comme chaque nuit où commencent mes rêves

Une cigarette qui s'achève

Un verre qui se vide
Loin des regards avides
Comme chaque jour sous le ciel
Comme chaque nuit sans sommeil

Une vie qui s'achève

Un cœur qui bat
Le regard tourné vers soi
Comme chaque jour à Liège
Comme chaque nuit sous la neige

Une chanson qui s'achève

Une cigarette qui s'allume
Le regard plein d'amertume
Comme chaque jour au pied du lit
Comme chaque nuit en haut de la tour

Un pas qui s'efface

Une vie qui commence
Le regard de l'insouciance
Comme chaque jour illuminé
Comme chaque nuit endiablée

Un verre qui se casse

Une chanson qui se répète
Les regards qu'on se jette
Comme chaque jour
Comme chaque nuit

Un cœur qui trépasse


Jeudi 20 mars 2008 à 20:10

Je m'en songe...

Petit on nous raconte des histoires sur notre venue au monde, sur les cadeaux du Père Noël et de la petite souris. Puis quand vient le temps de mourir on nous dit encore "Tout va bien". Au moment de mourir, j'ai rencontré une cigogne qui volait dans le ciel, avec un drap dans son bec. Je lui ai demandé la vérité mais en voulant me répondre elle a laissé tombé le drap blanc dans lequel se trouvait un nouveau né. Et un de moins. Plus haut dans le ciel, passait un traineau avec un gros bonhomme barbu qui transportait un tas paquets dans du papier décoré. Je lui ai demandé la vérité. Il me dit d'aller plus haut et me raconte qu'il n'est qu'un fonctionnaire parmi tant d'autres qui s'occupe d'un secteur particulier. Son boulot est harassant, mal payé et se trouve en chômage technique durant une bonne partie de l'année juste avant de me cracher à la gueule...

Plus loin, plus haut, sur une autre planète. J'ai rencontré une souris verte. Je l'ai attrapé par la queue et je lui ai demandé la vérité. Une souris ne parle pas mais ça mord. Une souris verte, ce n'était pas étonnant, on imagines toujours les martiens ou autre extra-terrestre de couleur verte. J'étais sur une autre planète, j'étais dans un autre monde...

Quelques planètes plus loin. J'ai rencontré un homme à la barbe aussi longue que le temps écoulé depuis la création de l'univers. Les yeux blancs. La bouche cousue. Je lui ai demandé la vérité. Difficile de répondre avec les deux lèvres liées par un joli fil doré. Pirouette, cacahuète. Mais les cheveux ne poussent plus après la mort, en tout cas, pas jusque là. Il était bien vivant. Il respirait. Mais il ne me voyait pas, ne m'entendait pas et ne bougeait pas...

Je suis à un cheveu de connaître la vérité lorsque tout s'ébranle autour de moi. Ma vision se trouble, mon cœur s'accélère et je ne sens plus mes jambes. La pression augmente dans ma tête. Je suis sur le point d'imploser. La vérité n'est qu'un mensonge. Je ne suis qu'un mensonge. Je suis la vérité...

De toutes mes tripes. De tout mon cœur. De toute mon âme. De tout mon être. De toute manière, je garde cette vérité. Elle est mienne, elle est unique. A chacun sa vérité. A chacun son monde. A chacun son mensonge...

Mon cœur reste plein de sang...

Mardi 11 mars 2008 à 12:25

Je sais, c'est original. Si vous vous reconnaissez, pressez la touche "V"...

Hier, je me trouvais sur Hazebrouck pour un p'tit boulot peinard à rien foutre dans un centre commercial. Ce que je raconte n'a rien à voir avec la suite mais parfois je suis comme ça. Je suis hors sujet, hors du temps et de la violence qui domine dans un monde crue et sans pitié. Je ne lâcherai pas quelques larmes pour cette humiliation que nous pouvons subir chaque jour mais j'en viens à une histoire. Une histoire où le sujet n'est pas de l'amour mais où l'amour prend tout un sens...

Dans le monde qu'on se créé chaque instant où l'on ferme les yeux. Ce monde n'est pas forcément celui que l'on recherche mais il vient bien de nous. Et l'imagination se laisse porter par ces rêves merveilleux qu'ils soient cauchemardesques ou non...

Voilà, je rêvais, en plein milieu de la nuit. Je rêvais d'une personne puis on s'est perdus de vue parce que le vent m'a emporté et lâché loin d'elle. Ce rêve, je l'aurai bien voulu réalité, comme celui où j'étais un lémurien poursuivi par des éléphanteaux bleus montés par des mangoustes chinoises dans un monde sans hommes remplis de colibris rouges et d'un tigre quasi-affectueux. Comme celui où j'étais poursuivi par le démon. Comme celui je fais l'amour sous la pluie avant de faire exploser ma caravane. Et bla bla bla...

Puis au réveil, tout ce que je cherche à faire c'est de revoir cette fille. Mais où la trouver, quand on a qu'un visage en tête, sans nom...

Mais bon Dieu, comment se fait-il que d'un coup, d'un seul, elle ne veuille plus quitter mes pensées ?

Je suis parti sur mon nuage, là où le tout es gris en bas mais tout est bleu en haut. Je pointe le doigt vers le soleil et dit : "Pan !"

C'est la pleine lune dans mon coeur...

N'en avez-vous pas marre de tomber amoureux ?

J'avais arrêté, comme la cigarette, mais c'est dur de s'en débarasser. Oh, je ne dis pas que je suis amoureux, mais l'état où je me trouve actuellement ne m'était pas arrivé depuis des lustres. La lumière tamisée dans la chambre, je suis fatigué...

Ouvrez-vous le volet de votre chambre chaque matin ?

J'ai beau avoir la tête dans le cul, je garde le cul sur les épaules...

Dimanche 9 mars 2008 à 23:45

Lavage à sec et tablettes de chocolat au milieu des rayons de la roue avant de ma voiture. Le réservoir est à sec, les piles sont à plat,  le volant braqué pour un virage à 360 degrés. Oui, retour au point de départ...

Départ en marche arrière pour une course effrénée entre une vie et le reste du monde. A l'arrivée, pas de vainqueur, seulement du pain d'épice, de l'eau et des épingles à nourrices qui transperce les vêtements. Ces tissus imbibés de sueur se collant à la peau ne faisant plus qu'un avec le corps et l'esprit...

J'imagine ces vêtements sans corps, se promenant dans les rues sous une pluie torrentielle. Trempés, ils s'essorent en un mouvement fluide. Les traces des chaussures débordant d'eau. Le reste du monde est dans son lit, pour une nuit sans voyage alors qu'un placard vide pleure et cauchemarde d'une destinée sans nom, sans fin et sans repos...

Je prie, agenouillé au bord du trottoir. Je pris un monde sans destin, sans fin, sans vêtements. Les lampadaires clignotent au-dessus et tout se découd, tout se déchire, tout s'anéantit par cette pluie sans fin, sans nuage. Un voyage de la raison au plus profond de la folie...

Prends garde à ta vie, prends garde au reste du monde. Pas de pitié pour ceux qui se retourne vers le passé. Pas de pitié pour ceux qui ne pensent qu'à un futur improbable. Là, où je parle, les fesses dans l'herbe de mes plaines cérébrales, je ne pense qu'à ton présent. Je suis, tu es...

Ce message est pour toi, ce message est pour moi. Je ne suis que le transmetteur d'émotions entre ma vie et le reste du monde. Ce que je ressens est pour toi. Mais j'oublie le reste du monde, et ne pense qu'à toi. Je ne pense qu'à moi. Je suis toi, tu es moi...

Ce message restera au fin fond des grottes de mon cœur. Mon cœur qui ne bat que pour que je puisse vivre...

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