Lundi 20 décembre 2010 à 17:55

Je t'ai rencontrée sur ce pont. Tu ne me connaissais pas encore et à peine je t'ai croisée que mon coeur n'a fait qu'un bond. Oh, cela peut paraître bien niais, encore une histoire de coeur qui est prête à s'évaporer parmi tant d'autres et je t'écris ce message. Une lettre, une déclaration de tout et de rien comme des millions ont dû être écrites dont des milliers rien que pour toi. Jusqu'au jour où je te recroise et, alors qu'habituellement mon regard se perd sur les lacets de mes chaussures, cette fois mes yeux ne parviennent pas à te lâcher si bien que cette fois je me suis pris les pieds dans mes lacets et me retrouve à voir les tiens de près. Ta réaction est tout à fait normale, tu ris et tu es prête à continuer ton chemin mais tu me tends tout de même la main. Ne sachant que dire, ne sachant que faire je balbutie quelques mots comme un grognement doté d'un énorme sourire gêné. Mon air imbécile et ma maladresse a eu l'air de te charmer. Je n'ai pas pu m'empêcher à ce moment-là de penser à l'expression "Femme qui rit...". Et je rêvais déjà en une seconde de tendres et bons moments à tes côtés à batifoler dans les champs en restant allongés l'un à côté de l'autre en se serrant la main très très fort. C'est idiot mais véridique. Tout cela est allé très vite. Il y a bien sûr quelques images subliminales où l'on batifolait autrement et que ce n'était pas forcément ma main que tu tenais dans la tienne. Et c'est juste après ce moment que j'ai réussi à sortir la plus belle phrase de ma vie : "..." Ce silence a dû te dire tellement de choses que tu m'as juste dit "Au revoir" et que tu t'apprêtais à poursuivre ton petit bonhomme de chemin. Mais voilà que j'étais devant toi, que tu as fait un pas sur le côté, et que par réflexe j'ai fait de même. Tu sais la situation qui arrive systématiquement lorsqu'on croise quelqu'un qui est juste pile en face de nous. On a fait ça deux ou trois fois. Assez de temps pour que mon cerveau arrive, enfin, à générer une phrase cohérente : "Je vais prendre un café. Si vous avez du temps à perdre...". Je crois avoir employé les bons termes, j'en suis même sûr puisque tu as accepté. Seulement, il était plutôt tard pour un café alors nous avons plutôt pris une bière, tout en discutant. Dans un sens, je trouve que ce n'était pas plus mal parce que l'alcool m'a permis de me délier la langue et de parler plus sereinement. Par chance, je n'avais pas déjeuné de la journée ce qui fait que dès la première pinte je sentais l'alcool monter en moi avec une pointe d'adrénaline et le tour était joué. J'étais chaud bouillant. On a continué comme ça longtemps, sans voir le temps passer, sans se rendre compte qu'on était à plusieurs litres de bières et qu'on ne se regardait plus de la même manière que la première fois. Cette fois je sentais dans ton regard comme une envie. Sur le coup j'ai longtemps hésité entre une envie de moi, une envie d'un autre verre ou une envie de pisser, mais je ne me suis pas plus posé la question que ça. Nous avons simplement continué à vider des verres tout en se vidant la vessie entre temps. Puis le bar a fermé. Là, j'ai cru que c'était la fin. Et pourtant ce n'était que le début...

Nous nous sommes séparés, non sans échanger nos coordonnées car mine de rien, nous avions passé une bonne soirée. C'est alors sur la route du retour que je me suis mis à réfléchir. J'hésitais entre prendre mon courage à deux mains et pour une fois dans ma vie tenter quelque chose avec une fille en prenant les devants ou encore une fois rester dans mes illusions et m'imaginer bon nombre d'histoires dans ma tête juste avant de m'endormir. Et, pour je ne sais quelle raison, nous nous sommes arrêtés, nous nous sommes regardés et nous nous sommes embrassés. Je crois qu'à ce moment j'étais en train de vivre l'un des instants les plus magiques de ma vie. Oh oui, encore une fois c'est niais à souhait mais j'étais bel et bien en train de vivre ce moment de cette manière. Le temps s'est arrêté et plus rien autour n'existait mis à part ce baiser. Enfin, nous nous sommes séparés et je priais déjà pour te revoir le plus vite possible. Dans ma tête tout était retourné. Je ne savais plus qui j'étais, ni où j'allais, tout ce qui subsistait était ton image et ce putain de baiser. Ce n'est d'ailleurs que deux bonnes heures plus tard que j'ai repris mes esprits et je n'étais pas vraiment du côté de chez moi...

Nous nous sommes revus peu de temps après et là nous avons commencé à vraiment se fréquenter, à raconter nos petites histoires comme d'où l'on vient, ce que l'on cherche dans la vie, nos soirées d'ivresse et nos histoires de cul. Vraiment tout. Nous n'avions plus de secrets l'un pour l'autre. Nous étions faits l'un pour l'autre et nous ne nous le cachions pas. Nous étions heureux. Et tout ce qui va avec, une histoire d'amour indigne d'un conte de fée mais bel et bien utopique et pourtant c'était la réalité...

Je crois que tu es la personne qui m'a le plus apporté dans la vie. Qui m'a fait grandir, qui m'a permis d'ouvrir les yeux sur bon nombre de choses. Je crois, en tout cas j'espère, avoir pu t'apporter autant de choses qui puissent de permettre d'aller de l'avant. Car oui, malheureusement, cette déclaration n'est aucunement une déclaration d'amour. Je te déteste. Je ne sais pas pour quelle raison, je crois qu'il n'y en a aucune si ce n'est que je t'aime tellement que j'en suis arrivé à te détester. Tu sais, comme l'eau qui est tellement chaude qu'on a l'impression qu'elle froide avant de ressentir la brûlure. Alors, peut-être que je dois me retirer un peu pour retrouver cet amour que j'ai pu avoir pour toi. Ou alors peut-être que je te déteste depuis le début car je n'avais jamais ressenti ça jusqu'à notre rencontre. Ou alors peut-être que je ne suis pas fait pour ce genre de vie et qu'inconsciemment je mérite pas que l'on puisse m'aimer comme tu m'aimes...

Je ne sais pas. Vraiment. Tout ce que je sais et que je ressens actuellement, c'est que je déteste. Mais pour avoir un petit peu réfléchi à tout ça, je suis prêt à une chose et c'est bien le but de cette déclaration, même si elle n'est pas d'amour, elle en reste une tout de même. Ainsi, je reste prêt à finir ma vie avec toi même si je n'arrive plus à te regarder tant cela me fait mal au ventre. Même si penser à toi peut me donner des nausées. Même si je suis obligé de penser à quelqu'un d'autre pour être capable de te faire l'amour. Malgré toutes les douleurs que je peux ressentir à cause de toi, je suis prêt à te détester jusqu'à la fin de mes jours. Et je ne détesterai que toi et uniquement toi...

Jeudi 2 décembre 2010 à 13:22

 Or donc, comme je disais. Ce week-end, j'aurais dû le passer sous la couette. Confortablement installé, au chaud, sous la couette. Car à présent, j'éprouve quelques difficultés à me servir de la main gauche. Certes, oui. Il y a une explication à tout cela. Non, cela n'a rien à voir avec la débâcle du XV de France. Non, cela n'a aucun rapport avec la politique actuelle et, encore non, je ne suis pas un drogué. Oui, tout ceci aurait pu être évité. Oui, ma couette tient fantastiquement chaud même avec une température inférieure à zéro. Et, encore oui, je suis alcoolique...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire dernièrement. Non, dernièrement, c'était plutôt se balader sur les Champs-Elysées, sous la neige à la recherche de Tacos et je peux vous dire que je n'ai rien trouvé de tel dans cette avenue. Peut-être est-ce la neige qui interdit de vendre des tacos, le temps serait plutôt aux marrons et vin chauds. Alors que je n'écoutais aucune musique, je traversais la route au vert...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire précédemment. Non, précédemment, c'était plutôt rentrer dans un bar, dire bonjour et commander une pinte de bière. Bière de Noël, bien entendu. Quelques amandes et raisins secs. Une bataille sans merci, je peux vous le dire. Les raisins secs ont gagné. La poubelle, certes, mais les amandes se sont faits manger. Pas par moi, non. Qui ? Me direz-vous. Mystère, sûrement une énigme de la nature. Le genre d'être qui ne se laisse pas influencer et qui raisonne avec le coeur. J'ai donc bu cette bière et me suis gelé le bout des doigts pour se faire consumer une cigarette. Rien de tel. Une ambiance froide qui règne entre nous sous cette chaleur. Juste quelques petits sursauts pour se convaincre que le froid n'est qu'une illusion...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire auparavant. Non, auparavant, c'était plutôt une course à l'armement. Ou contre la montre. Mais j'étais plutôt à pieds ce jour-là. Je traînais un peu partout, dans les coins de la ville. Pour quelques rayons X. Des urgences et un type qui adore son métier à un point inimaginable. Au moins, les gens sont contents, peut-être cocus également mais déjà contents. Ce qui m'a valu quelques pilules. Non, je ne suis pas drogué, mais ces pilules là sont vraiment fortes, c'est impressionnant. Moi qui n'ai pas de problème pour dormir, avec ça je risque plutôt de ne pas me réveiller...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce que je voulais vous raconter. Non, ce que je voulais vous raconter, c'était plutôt un dimanche matin. Sous un abri-bus. Non, sous terre. Il était tôt, et ne croyait pas qu'il était tard. C'était dans la soirée, mais tôt le matin. Certains se réveillaient à peine tandis que je rentrais chez moi. Espérant atteindre le coin de ma rue avant le lever du soleil. J'étais en forme, on va donc dire que j'étais plutôt rond. Et tout s'est passé très rapidement. Entre deux stations de métro. Entre un type qui voulait me planter avec un couteau invisible et un autre qui voulait me voir assis. Cela devait être le même vu que je devais voir double. Entre un coup de poing et des portes qui se referment. Je me retrouve, ainsi, en quelques instants au coeur d'une polémique. Oui, enfin non. Nous ne pouvons pas réécrire ce qui aurait dû se passer. Mais, je me retrouve, tout de même chez moi. Seulement, ce que je ne savais pas encore. C'est mon 5ème métacarpe qui fut assez mécontent...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire vraiment. Non, vraiment, c'était plutôt des bouteilles qui se sont vidées sur le trottoir, après être passé par l'estomac. Et des gens qui criaient mon nom en se jetant à mes pieds pour implorer mon pardon. Et je me suis retrouvé assis sur un nuage, ou sur le bord du balcon, à réciter des poèmes d'auteurs inconnus faisant passer au vent et son air frais des moments magiques qu'il soufflera dans le coeur et l'âme errantes sans but dans cette ville et ce monde encore éteint. Et, ainsi, je réalise. Oui, je réalise...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec tout ce qui a pu se produire réellement. Non, réellement, c'était plutôt comme un poisson du futur qui serait passé entre les lignes...


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