Mercredi 28 mai 2008 à 23:52

Un mélange du Lac des Cygnes de Tchaïkovski et un morceau de Punish Yourself. Le temps est passé sur mon corps. Mes cheveux poussent. Ma barbe me pique. Mes lunettes sont sales et je me rends compte que chaque goutte de sueur coulant le long de ma joue aurait pu être le fruit caché de mes désirs...

Je me rends compte que le claquement de mes mains n'émet plus aucun son. Je me rends compte : Je parle à tellement de gens que je ne sais plus ce que je leur dis. Tellement de choses à faire que je ne sais plus quoi faire. Tellement de choses à penser que je ne sais plus quoi penser. Et là, vous comprenez le truc, pas la peine d'en rajouter ou l'on dira de moi que je suis redondant...

D'ailleurs, j'ai beau m'obstiner à pondre chaque semaine une quelconque imbécilité, le doute s'empare de moi et je me retrouve au fond de la baignoire à repeindre les murs par de l'eau savonneuse, tout en évitant de me mouiller le petit doigt gauche. Celui qui n'a plus un cheveu sur le crâne...

Je me rends compte à force de descendre et monter les escaliers que j'ai perdu mon sens de l'orientation. D'abord, je ne sais plus par quoi j'ai commencé, la toute première fois que j'ai rencontré des escaliers, les ai-je descendus ou montés ?

Tenez, j'aurai pu prendre un ascenseur ou une échelle, une piste d'hélicoptère, une grue, un élévateur, une fusée...

Tenez, je me rends compte que chaque nuit une fusée m'attend au bord de mon sommeil. Et j'insiste. Malheureusement au prix du pétrole, aujourd'hui, les virées en fusée seront moins fréquentes, ou moins lointaines. Fini la belle vie sur une étoile. On peut dire que j'ai eu chaud...

Je me rends compte que je gaspille une grosse partie de mon temps, si ce n'est pas tout mon temps. Oui, le temps est de l'argent et je n'arrive pas à économiser du temps. Aujourd'hui, on nous demande d'économiser de l'énergie mais si le temps est si précieux pourquoi le perdre dès que nous l'avons. Je pose ici une formidable problématique soulevant un débat sans fin. De quoi perdre un peu de bon temps...

Je me rends compte que je ne sais plus ce que je dis...

La soif envahit mon corps. Une soif de vengeance. Une soif de sang, de haine, d'exaltation criminelle, de thé glacé et  de honte. Je veux ressentir la honte. Je veux que l'on me déteste pour que j'aie une raison de tout détester, de me détester. Il n'est plus question d'avoir une once d'optimisme. Je veux être comme ceux que l'on retrouve au fond de leur baignoire à repeindre les murs d'autre chose que d'eau savonneuse. Mais sans en arriver là, car je garde toujours un petit espoir que...

Et voilà, on essaie de changer sa vie, de mettre un terme à tout ce qui nous la pourrit et cette saloperie d'optimisme revient au galop. Ah, j'vous jure, vous avez de la chance de faire partie de ce monde moderne. Vous prenez pitié de tout ce qui vous entoure, vous vous apitoyez sur le sort de ceux qui n'ont pas la même chance que vous sans bouger le petit orteil de votre pantoufle amusant le petit chiot brossé dans la jardin à peine tondu et la seule réflexion qui jaillit de vos pensées est incontestablement "Dans quel monde on vit". Mais moi, moi, je me dis "Dans quel monde je vis"...

Ok...

Je me rends compte que je ne fais rien de plus...

Mais j'en suis conscient, je le sais et je m'en fous. Et vous n'avez pas intérêt à vous apitoyer sur mon sort. Car s'il m'arrive un malheur, c'est parce que je n'aurai pas étancher la soif qui envahit mon corps...

Et avant de quitter ce monde pour le mien, avant de prendre la fusée vers la quatrième dimension, je vais me chercher un verre...

Et dire bonne nuit à mes parents...

Et je me rends compte que je suis fatigué...

Et que vous devez l'être aussi. Ou que vous le serez bientôt. Dans tous les cas, j'ai raison...

Jeudi 1er mai 2008 à 18:37

Il n'y a rien que cela éclaire...

Une petite pensée pour ceux qui dorment à jamais...

Mais mes pensées se tournent ailleurs. Je n'y peux rien...

On dit de moi que je suis un être prétentieux. On dit de moi qu'il est difficile de ne pas m'apprécier. On dit de moi que je deviens niais et qu'il faut que je prenne garde à ne pas mettre des œillères. On dit de moi. On dit de moi que je suis con. On dit de moi que je suis très con. On dit de moi que je suis fou. Fou de qui ? On dit de moi que je suis égocentrique. On dit de moi que je suis lunatique. On dit de moi que j'ai de la chance...

Une chance infortunée, sans doute...

Des nuits où je ne dors pas, je réalise que je ne suis pas si insensible que j'ai pu le croire. De tout cet espoir, j'ai crié, et j'ai pleuré comme jamais je n'avais pleuré. De toutes les nuits où j'ai dormi, j'ai rêvé que cet espoir n'était pas vain et mes pleurs inutiles...

On dit de moi que je suis insensible. Ou est-ce mon hypersensibilité qui me joue des tours ?

Non. Jamais cela n'a pu me rendre ainsi. Chaque seconde. Chaque nuit. Chaque jour. Chaque larme. Au point qu'il me suffirait d'un instant pour me retrouver à brasser de la bière et copier des manuscrits...

On dit de moi que je suis impossible...

Une petite pensée pour ceux qui ne dorment jamais...

Entre ces lignes se cache un cœur. Un cœur qui bat. Personne ne pourra le prendre, c'est à moi seul de décider à qui le donner. A condition qu'on veuille bien le recevoir...

Et une pensée, pas des moindres, pour celle-ci...

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