Mardi 20 février 2007 à 21:50

Cave


Vendredi 16 février 2007 à 22:58

J'aimerai Être un Ours Polaire au Tibet


Personnages :

L'Arnacologue
L'Homme
L'Ecrivain
Le Comédien
Le Fou
Un Passant
L'Amoureux
Dieu


L'action se passe sur scène, voire à côté.



Musique.

L'Arnacologue. – Nos pensées sont téméraires quand j'aperçois le structuralisme qui transcende une conceptualisation sans équivoque et dialectique d'une contestation semblable à la parcimonie des différents êtres, des différentes âmes qui composent notre monde, pour le moins idyllique si l'on prend en compte cette approche ésotérique, ce qui ne laisse aucun doute. Maintenant, je vous prie de bien vouloir prendre part à ce débat ontologique tout en rationalisant sur l'hermétisme découvrant l'interface symbolique de la société hellénistique.

Le Comédien. – Monsieur, la vie est mêlée de traverses, il est bon de s'y tenir sans cesse préparé ; et j'ai ouï dire, il y a longtemps, une parole d'un ancien que j'ai toujours retenue.

Dieu. – Quoi ?

Le Comédien. – Je vais te laisser une chance, casse-toi ! Casse-toi vite de là ! J'ai une envie de tuer sur la bout de la langue…barre-toi vite avant que ça me revienne !

Un Passant. – Ressaisissez-vous et recentrons-nous sur le sujet, le débat. Notre réunion, ici, est de déterminer jusqu'à quel point un acteur peut, doit s'engager dans un rôle.

Le Fou. – Je ne dois pas sombrer dans la Raison.

L'Homme. – Tu es fou.

L'Amoureux. – Quand j'atteindrai, là-haut, les cimes des plus grandes forêts, je ferai éclater le cœur de mon être en une pluie de chagrin pour dévoiler au monde l'intensité de tout l'amour que j'ai porté pour toi.

L'Homme. – Tu es amoureux.

L'Ecrivain. – J'ai commencé à écrire, un soir de désespoir, j'ai voulu évacuer tout ce mal en moi. Le faire physiquement m'était impossible, je suis trop lâche.

Dieu. – Que cela cesse !


Musique.


Le Fou. – Ah ! Un chat ! Je hais les chats ! Ces poils me rendent dingue, taré, je serai capable de tuer pour déplumer un chat.

L'Homme. – C'est idiot, c'est un coussin, mais, tu es fou, cela se comprend, un fou, c'est un peu un idiot.

Dieu. – Malheureux petit homme. Compare-toi à lui. Lui, le fou, est heureux dans sa folie. Il a choisi la folie car sa raison ne la menait à rien hormis la tristesse et le désespoir, sa folie est philosophie, mais, toi, l'homme, tu ne comprends pas la diversité de chacun par ton étroitesse d'esprit. Cela ne m'empêche pas d'être fier de vous.

Un Passant. – Il y a des fous complètement malades.

Le Fou. – On m'a appelé ?

L'Homme. – Mais à quoi lui mènera sa vie ? Il n'est pas capable de se concentrer, sa vie sera misérable jusqu'à sa mort, et encore…

Dieu. – J'ai donné à chaque être une chance de s'en sortir. Ce fou reste un homme.

Un Passant. – C'est un artiste dans sa folie.

Le Fou. – Ce sentiment de déraison, de découvrir à chaque instant la goutte d'eau lorsque la pluie tombe, d'admirer chaque brin d'herbe avec béatitude, avec l'insouciance de l'enfant, de savoir être heureux quand tout va mal avec cette inconscience de perdre la vie, et…et prendre conscience que la vie ne se vit qu'une fois, et de la vivre plutôt que de la tuer par ces guerres inutiles, ces guerres humaines, économiques, religieuses, philosophiques, me suffit à être heureux.

L'Homme. – C'est plus compliqué que cela, beaucoup plus compliqué que cela…

Le Fou. – Oui. Non. Je ne sais pas. Je suis fou.

Un Passant. – Il est heureux dans sa folie, c'est mieux qu'être malheureux dans sa raison.

Dieu. – Vous avez tous une conception différente des choses de la vie. (Rires) Pour certains, je n'existe même pas.


Musique.


L'Ecrivain – Frissonnant, je lui tends mon pardessus Giorgio Armani de laine noire, et elle le prend, effleurant avec précautions ma joue droite pour embrasser l'air à mon oreille… (Sourire) J'adore…mais ce n'est pas de moi.

L'Arnacologue. – Tu dénonces ici une infamie intransigeante dans les mœurs dynamiques, c'est une conception métaphysique, oui, exactement. Un parallèle insipide entre l'axe des métaphores plurielles et l'axe d'une posologie traitant d'un champ sémantique de notre condition en tant qu'être humain. Je t'accorde, cependant, que l'acculturation juvénile réintroduit, dans le monde actuel, le cérémonial dialectique d'un langage autodidacte.

Le Comédien. – Quoi qu'il en soit, laissons cela : c'est une bagatelle, et nous pouvons avoir été trompés par un faux jour, ou surpris de quelque vapeur qui nous ait troublé la vue.

L'Amoureux. – Que tes peines s'effacent quand tu t'apercevras dans la lucarne de mon cœur, nous vivrons amoureusement jusqu'à la fin des temps.

L'Ecrivain. – Ho, hé, stop, relâche ! Tu veux pas y aller vite, s'il te plaît, sinon l'aut' y va nous faire une crise. Quand y'a une affaire de cœur et de cul dans l'air on devient vite susceptible, pas vrai ?

Le Comédien. – Ecoute. Si tu m'importunes davantage de tes sottes moralités, si tu me dis encore le moindre mot là-dessus, je vais appeler quelqu'un, demander un nerf de bœuf, te faire tenir par trois ou quatre, et te rouer de mille coups. M'entends-tu bien ?

L'Amoureux. – Désolé, mon cœur est déjà pris.

L'Ecrivain. – Holà, faut pas faire monter la sauce, ma poule ! Moi je suis là, tranquille, gentiment. Faut être gentille avec les gens gentils, sinon ça va te revenir dans la tronche à la vitesse grand V, ma fille !

Le Comédien. – Allons, qu'on me fasse souper le plus tôt que l'on pourra. Une chaise, petit garçon.

L'Ecrivain. – Ha, j'ai planté la tente. J'ai toutes les choses pour pas mourir, de la pâte d'amandes, de la banane séchée, de la bière…Vous en voulez un petit coup ?

Le Comédien. – Avoir si peu de conduite et de considération ! S'aller jeter dans un engagement comme celui-là ! Ah ! Ah ! Jeunesse impertinente !

L'Arnacologue. – Toutes ces idioties pré pubères ne menant qu'un cataclysme d'anticipation, une guerre thermonucléaire débouchant à une suite infinie de situations intrinsèques vers qui chaque régime se sentira obligé d'accorder une grâce bénéfique pour éviter de s'attirer les foudres calomnieuses en plein centre léthargique d'une ouverture parlementaire. Ainsi, nous pourrons conclure sans préliminaires : le syncrétisme démystifie, avec élégance, l'inconfort problématique d'une dimension mythique.

L'Amoureux. – Et mon amour dans tout cela ? On ne peut pas avoir vécu sans amour.


Musique : Serge Gainsbourg – La Javanaise


L'Amoureux. – Soleil de ma vie, rêves de mes nuits, lune de mes fantasmes, rengaine tes sarcasmes et aime-moi comme tu n'as jamais aimé.

Un Passant. – Débat houleux sur l'Homme.

L'Ecrivain. – Tu n'imagines pas dans quelle merde tu nous as foutus. Quand je lis la Bible, je ne m'étonne pas que ce soit un Best-seller. Tu nous abandonnes pour une pomme.

Dieu. – Vous reviendrez à moi, je suis votre Créateur.

L'Ecrivain. – Pourquoi ? Pourquoi reviendrions-nous à toi ?

Dieu. – Car comme un fils, inexpérimenté, quitte le domaine familial, il a besoin de conseils, et, pour cela, il revient voir son père, la Sagesse.

L'Ecrivain. – Nous ne sommes pas partis, nous avons été mis dehors.

Un Passant. – Seuls, sur cette terrible terre, inconnue, nous aurions pu y rester.

Dieu. – Il ne fallait pas croquer la pomme, je vous avais prévenu.

L'Amoureux. – Que ce soit par temps de pluie, par un tremblement de terre, déluge, inondation, insolation, ou atomisation, quelque soit le temps, même si c'est de l'argent, je t'aimerai.

Un Passant. – Parler pour ne rien dire.

L'Ecrivain. – L'erreur est humaine. Personne n'est parfait. Nous étions faibles, tu le savais, faibles et tentés par un animal sournois.

Dieu. – Cela n'empêche que beaucoup de monde croit encore en moi, malgré mon abandon, vous n'êtes pas très malins.

L'Ecrivain. – Si personne ne croit en toi, tu meurs, et, dans ta disparition, tu emporteras ton œuvre, or, nous ne voulons pas mourir.

Dieu. – Je n'ai pas l'intention de partir.

Un Passant. – Mais tu ne contrôles plus rien.

L'Amoureux. – Je t'aime.


Musique : Hubert Félix Tiéfaine – La Vierge au Dodge 51


Le Comédien. – Vous ferez ce que vous voudrez ; vous savez que je ne manque point de cœur, et que je sais me servir de mon épée quand il le faut. Je m'en vais passer tout à l'heure dans cette petite rue écartée qui mène au grand convent ; mais je vous déclare, pour moi, que ce n'est point moi qui me veux battre : le ciel m'en défend la pensée ; et si vous m'attaquez, nous verrons ce qui en arrivera.

L'Homme. – Mais je rêve ou quoi…où tu te crois, t'es chez moi, ici, et tu viens m'emmerder chez moi comme au beau milieu de mon salon, ici c'est mon salon et tu t'installes chez moi, tu me poses des questions, tu me pollues les poumons avec tes relents d'après-rasage, qui t'es toi ? Pour qui tu te prends ?

L'Arnacologue. – Cesses vos manières désastreuses, vous n'entendrez plus les chants crémeux des vagues oscillantes au fond de vos pensées après une lourde bataille sans merci.

Le Comédien et l'Homme. – Qu'est-ce que tu nous chantes là ?

L'Arnacologue. – Ce désir impétueux n'est qu'un rêve allégé qui alimentent les souverainetés républicaines assouvit par une thématique réduisant sans pitié les significations désinvoltes d'une intégration abominable, voire sociale.

Le Fou. – L'ère dans laquelle nous entrons est incroyable. Plus personne ne croit personne. Ces rendez-vous hasardeux, ces croisements de chaque être feignants la folie au plus profond de leurs arts à un tel point que chacun devient cette folie, à un tel point de perdre son origine, et, à l'inverse, là où la folie se joue d'être raison, nous trouvons un seul être capable de résoudre ce problème, de défaire ce nœud confrontant nos personnalités dans l'extrême. Ne devais-je pas être fou ? Le suis-je vraiment ? J'ai l'impression de me retrouver dans un monde à l'envers, où tout le monde est devenu fou, sauf moi.


Musique.


L'Arnacologue. – Voudriez-vous bien m'accorder, sans concession, un geste anarchique pour m'attirer une sympathie philharmonique, qui, par sa splendeur machiavélique, me transportera dans des contrées sporadiques, où la quiétude de ma pauvre âme pourra se retrouver sans abandonner une once de réflexion, de pensée pitoyable et d'acharnement jubilatoire.

Dieu. – Que suis-je devenu depuis tout ce temps ? Je ne me plais plus à écouter les prières que l'on m'accorde. Pourrai-je une nouvelle fois abandonner mon œuvre ? Dois-je la détruire pour tout reprendre à zéro ?

Un Passant. – Vous ne pouvez plus rien faire.

Dieu. – Quand j'entends ces âmes silencieuses, errantes dans le paradis qui ne adressent pas un seul regard sympathique, comme si j'avais les moyens de les aider à trouver la félicité suprême que des gueux ont promis dans un livre alors que je ne suis qu'un artiste maudit ayant donné vie à son œuvre mais ne pouvant plus la contrôler. Je suis triste sur mon haut trône de créateur que l'on a érigé parce que l'on a cru en moi. Je ne suis qu'une âme errante à jamais.

Un Passant. – Je vous prie, Mon Seigneur, de m'apporter toute la force nécessaire pour parvenir à vaincre les obstacles obstruant le chemin de la Sagesse et du Bonheur.

Dieu. – Je ne peux pas répondre aux prières. Je suis mort depuis longtemps. Plus personne ne croit en moi.

Le Comédien. – Je crois que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit.

Dieu. – Qui voudrai me donner l'aumône ?

Le Comédien. – Ah ! Ah ! Je m'en vais te donner un louis d'or tout à l'heure pourvu que tu veuilles jurer.

Un Passant. – Sabrez le champagne !

Dieu. – Non, Monsieur, j'aime mieux mourir de faim.

Le Comédien. – Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité.

L'Arnacologue. – Voyez où mène toute cette débauche spectrale, ces infamies philosophiques, ces contradictions prophétiques. Quand descendra du ciel désuet la sècheresse de l'Empire de Dieu, s'écrasera sur la Terre une lune fatiguée.


Musique.


Le Fou. – J'aimerai être un ours polaire voyageant au Tibet. J'aimerai être une baleine bleue volant dans les nuages. J'aimerai être un arbre poussant au fond des mers. J'aimerai être vivant dans ma tombe. J'aimerai être seul avec tout le monde. J'aimerai avoir pied dans le ciel et me noyer dans les terres. J'aimerai créer mon propre monde pour y vivre heureux.

L'Homme. – Ta folie te permet cela.

L'Amoureux. – J'aimerai réellement tomber amoureux.

L'Ecrivain. – J'aimerai savoir écrire.

L'Homme. – Vous êtes ce que vous voulez êtres, où va le monde ?

L'Ecrivain. – J'écrirai mes dernières paroles avant de mourir.

L'Amoureux. – J'aimerai aimer.

L'Homme. – Vous êtes devenus fous ?

Le Fou. – Je le suis déjà.

L'Homme. – C'est donc contagieux, que vais-je devenir ?

Le Fous. – A toi de nous le dire.

L'Homme. – J'aimerai…Mais…Je ne suis rien…je ne suis rien qu'un homme, je n'aimerai rien…

L'Ecrivain. – Nihiliste !

Le Fou. – Il ne croit en rien.

L'Amoureux. – Je crois en l'Amour.

L'Ecrivain. – Je crois en l'écriture.

Le Fou. – Je crois en la folie.

L'Homme. – Je ne crois même pas en moi-même, je ne crois pas en l'Homme.

Le Fou. – Bienvenue…


Musique.


Dieu. – Je ne crois plus en Dieu.

Un Passant – Champagne !

L'Arnacologue. – Nous sommes perdus…Anachroniquement perdus, plus une pensée logique n'atteint explicitement nos valeureux esprits. Quel temps est-il ?

Le Comédien. – O ciel ! Que sens-je ? Un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent. Ah !

L'Ecrivain. – C'est la dernière page, la fin du livre.

L'Homme. – C'est la fin de l'humanité

Un Passant. – Je n'ai plus qu'à rentrer chez moi et allumer la télévision.

L'Amoureux. – Mon amour est perdu.

Le Fou. – Une folie à peine entamée qui touche à sa fin.


Musique. Rideaux ?


Mercredi 14 février 2007 à 22:19

Aujourd'hui, plein de courage, de motivation, assis sur la table, entouré de livres, de plusieurs crayons de bois, d'une gomme, d'un taille crayon et d'un carnet, j'ai écris...

J'ai écris durant 4 heures et 30 minutes environ...

J'ai écris une pièce de théâtre avec 8 personnages, une pièce simple, bizarre, stupide, dont je ne suis pas entièrement satisfait, incomplète, courte aussi, mais, j'ai réussi...

Tout cela pour que l'on me rappelle qu'aujourd'hui nous sommes le 14 février, et qu'une dizaine de crayons de bois jonchent mon bureau, c'est l'invasion...

Peut-être, un jour, je publierai cette pièce ici...

Pour le reste on attendra demain...

La St-Valentin, c'est un peu le jour pour les couples au bord du gouffre de se remotiver pour quelques temps alors que dans un vrai couple amoureux, la St-Valentin doit être toute l'année (sans forcément avoir besoin d'offrir des cadeaux)...

La St-Valentin, c'est un peu un pretexte énorme pour des grandes marques de vendre des produits inutiles à des prix exhorbitants sous pretexte que quand on aime on ne compte pas...

La St-Valentin, c'est un peu le jour pour les célibataires de casser du sucre sur le dos des couples pour qu'on les remarque en train de se lamenter sur leur sort...

La St-Valentin, c'est un peu un Saint idiot qui n'aime qu'un seul jour de l'an...

La St-Valentin, c'est un peu une journée idiote...

Mardi 13 février 2007 à 23:49

Avant. On me regarde, dans les yeux, on me parle, on ne dit rien, sur mon dos on parle de mes défauts, mes manies, mes petits trucs qui irritent tout le monde. Je ne suis pas là, on ne s'inquiète pas, je rentrerai dans la nuit, sûrement bourré, après avoir fait le con dans les rues, avec des amis. Je suis là, quelle différence ? Je parle, je me tais, on me répond, on m'appelle, je réponds, je suis là.

Chaque jour, le quotidien, je passe mes jours à différentes activités, plein d'entrain, heureux, un sourire permanent sur le visage. Les études, à la fac, le sport, en club, les amis, la famille, pas le temps de s'ennuyer.

Par exemple, je me lève, un matin, bonjour au père qui rentre dans la salle de bain, direction la cuisine avec la soeur qui se chauffe un bol de lait, je fais de même, puis verse des céréales, mange et bois tout cela, je cours dans la salle de bain avant elle, je me lave, je m'habille, la place est libre, je me prépare, je salue la mère qui se lève, je prépare le casse-croûte, je pars vers l'arrêt de bus, des jeunes que je connais du quartier que j'ignore, qui m'ignorent, le bus arrive, je monte, je salue le chauffeur, prend une place et écoute ma musique jusqu'au terminus avant de rejoindre l'université, j'attends des amis à l'entrée, on se salue, on s'embrasse, on parle, on rit, on attend le prof devant la salle, il arrive, on le salue, on entre, on s'installe, quelques heures, je sors, j'ai faim, je mange, je pourrai continuer longtemps comme cela, tout cela pour dire que je vis, que je suis heureux, comblé, je n'ai pas de problème de santé, si ce n'est quelques courbatures de temps à autres et quelques maux de têtes.

Les autres, eux, sont là, m'envient, parfois, m'aiment, me détestent, m'ignorent, mais savent que j'existe...

Pendant. Un soir, chez un ami, grande soirée, 20 ans, ça se fête, beaucoup de monde, beaucoup de personnes, beaucoup de rire, beaucoup d'alcool, mais je ne bois pas, enfin, très peu, je conduis, je dois rentrer, nous fumons, nous buvons, nous mangeons, nous chantons, nous sommes épanouis. Puis, il est tard, il est temps de rentrer, en plein milieu de la nuit. Peu de monde sur la route, personne pour ainsi dire, il pleut, je roule vite, je suis pressé de retrouver mon lit, je n'écoute pas de musique, seulement le moteur de la voiture, tout en pensant, à tout, à rien, à la vie, à la mort, puis je me pose beaucoup de questions, j'aimerai savoir ce qu'il se passerait si je disparaissais, si je venais à mourir, comment réagirait mon entourage, proche ou éloigné, vais-je leur manquer ? Combien de temps leur deuil durera-t-il ? Mais, pourrai-je vraiment le savoir ? Si je meurs, je ne pourrai pas savoir tout ça...

Ca m'énerve, ça m'excite, ça me turlupine, ça me fait bouillir, ça me calme, ça me fait rire, j'accélère, je ferme les yeux, lâche le volant, il y a du vent, je ne sens plus rien, je m'écrase...

Je me réveille, en sursaut, dans un lit, mon lit ? Je ne sais pas où je suis, je reprends mes esprits, un rêve, un mauvais rêve ? Je suis rassuré, c'était tout drôle, tellement réel, tellement beau. Ces sensations de revivre le rêve me donne des frissons.

Puis. Je réalise. Je suis à l'hôpital, tout ceci n'était pas un rêve, ou alors, je rêve encore ? Je ne crois pas, je ne suis pas mort, bien vivant...

Des mots, des cadeaux, même des fleurs, du chocolat, on me souhaite bon rétablissement, on ne croit pas à un suicide, il est vrai, je comprends cela...

Je peux bouger, je réfléchis...

Pourquoi ai-je fait ça ? Pour savoir, et, j'ai su...

Plus rien à savoir maintenant, je suis tranquille, plus de question, plus de problème, mais, cette nuit, c'était tellement bizarre, bizarrement agréable...

Je me lève, assez difficilement, je suis seul, je marche, j'entends les oiseaux dehors, je m'approche de la fenêtre, j'ouvre la fenêtre, j'entends mieux les oiseaux, je vois la hauteur, je recule, une petite sensation de vertige, je saute...

Après. Je suis mort, pour de bon. Pourquoi ? Il ne me restait plus qu'une question sans réponse. Que se passe-t-il lorsque l'on meurt ? Maintenant, je sais, plus de question, plus de problème, je suis heureux, je suis mort mais heureux...

Mardi 13 février 2007 à 19:17

Illuminé


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