Mardi 13 février 2007 à 23:49

Avant. On me regarde, dans les yeux, on me parle, on ne dit rien, sur mon dos on parle de mes défauts, mes manies, mes petits trucs qui irritent tout le monde. Je ne suis pas là, on ne s'inquiète pas, je rentrerai dans la nuit, sûrement bourré, après avoir fait le con dans les rues, avec des amis. Je suis là, quelle différence ? Je parle, je me tais, on me répond, on m'appelle, je réponds, je suis là.

Chaque jour, le quotidien, je passe mes jours à différentes activités, plein d'entrain, heureux, un sourire permanent sur le visage. Les études, à la fac, le sport, en club, les amis, la famille, pas le temps de s'ennuyer.

Par exemple, je me lève, un matin, bonjour au père qui rentre dans la salle de bain, direction la cuisine avec la soeur qui se chauffe un bol de lait, je fais de même, puis verse des céréales, mange et bois tout cela, je cours dans la salle de bain avant elle, je me lave, je m'habille, la place est libre, je me prépare, je salue la mère qui se lève, je prépare le casse-croûte, je pars vers l'arrêt de bus, des jeunes que je connais du quartier que j'ignore, qui m'ignorent, le bus arrive, je monte, je salue le chauffeur, prend une place et écoute ma musique jusqu'au terminus avant de rejoindre l'université, j'attends des amis à l'entrée, on se salue, on s'embrasse, on parle, on rit, on attend le prof devant la salle, il arrive, on le salue, on entre, on s'installe, quelques heures, je sors, j'ai faim, je mange, je pourrai continuer longtemps comme cela, tout cela pour dire que je vis, que je suis heureux, comblé, je n'ai pas de problème de santé, si ce n'est quelques courbatures de temps à autres et quelques maux de têtes.

Les autres, eux, sont là, m'envient, parfois, m'aiment, me détestent, m'ignorent, mais savent que j'existe...

Pendant. Un soir, chez un ami, grande soirée, 20 ans, ça se fête, beaucoup de monde, beaucoup de personnes, beaucoup de rire, beaucoup d'alcool, mais je ne bois pas, enfin, très peu, je conduis, je dois rentrer, nous fumons, nous buvons, nous mangeons, nous chantons, nous sommes épanouis. Puis, il est tard, il est temps de rentrer, en plein milieu de la nuit. Peu de monde sur la route, personne pour ainsi dire, il pleut, je roule vite, je suis pressé de retrouver mon lit, je n'écoute pas de musique, seulement le moteur de la voiture, tout en pensant, à tout, à rien, à la vie, à la mort, puis je me pose beaucoup de questions, j'aimerai savoir ce qu'il se passerait si je disparaissais, si je venais à mourir, comment réagirait mon entourage, proche ou éloigné, vais-je leur manquer ? Combien de temps leur deuil durera-t-il ? Mais, pourrai-je vraiment le savoir ? Si je meurs, je ne pourrai pas savoir tout ça...

Ca m'énerve, ça m'excite, ça me turlupine, ça me fait bouillir, ça me calme, ça me fait rire, j'accélère, je ferme les yeux, lâche le volant, il y a du vent, je ne sens plus rien, je m'écrase...

Je me réveille, en sursaut, dans un lit, mon lit ? Je ne sais pas où je suis, je reprends mes esprits, un rêve, un mauvais rêve ? Je suis rassuré, c'était tout drôle, tellement réel, tellement beau. Ces sensations de revivre le rêve me donne des frissons.

Puis. Je réalise. Je suis à l'hôpital, tout ceci n'était pas un rêve, ou alors, je rêve encore ? Je ne crois pas, je ne suis pas mort, bien vivant...

Des mots, des cadeaux, même des fleurs, du chocolat, on me souhaite bon rétablissement, on ne croit pas à un suicide, il est vrai, je comprends cela...

Je peux bouger, je réfléchis...

Pourquoi ai-je fait ça ? Pour savoir, et, j'ai su...

Plus rien à savoir maintenant, je suis tranquille, plus de question, plus de problème, mais, cette nuit, c'était tellement bizarre, bizarrement agréable...

Je me lève, assez difficilement, je suis seul, je marche, j'entends les oiseaux dehors, je m'approche de la fenêtre, j'ouvre la fenêtre, j'entends mieux les oiseaux, je vois la hauteur, je recule, une petite sensation de vertige, je saute...

Après. Je suis mort, pour de bon. Pourquoi ? Il ne me restait plus qu'une question sans réponse. Que se passe-t-il lorsque l'on meurt ? Maintenant, je sais, plus de question, plus de problème, je suis heureux, je suis mort mais heureux...

Par Tote le Mercredi 14 février 2007 à 13:34
Ton texte est génial.
(J'en ai marre de mes commentaires insipides)
Mais bon, voilà.
Par a-corps-des-ons le Mercredi 14 février 2007 à 16:34
Au moins t'es heureux.
La france, un pays ou t'enmerder te sauve la vie. ^^
Par k0rb0 le Jeudi 15 février 2007 à 14:29
j'aime bien ce texte, mais quelque chose me deplait dans ta fin sans que j'arrive à mettre le doigt dessus...
peut etre la non fin du texte, le fait qu'il y ait 3 points à la fin de ton texte me laisse sur ma faim, c'est agacant, ca m'irrite meme
j'ai envie de sauter par la fenetre moi aussi, de ta faute, juste pour te faire comprendre mon desarroi


 

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