Lundi 21 août 2006 à 21:00

La fréquence des métros en période de vacances scolaires, et plus particulièrement en été, est plus longue qu'habituellement. Nous devons parfois attendre une dizaine de minutes avant de pouvoir monter dans une rame, surtout le dimanche après-midi, et, dix minutes ça peut parfois nous sembler long, très long...

C'est en ce jour que j'arrive à ma station habituelle, déjà pas énormément fréquenté en temps normal, il y n'y avait pas un rat mort ou même en pleine agonie dans le coin, seulement moi et ma musique...

On peut ainsi comprendre ma surprise en apercevant au quai un autre homme, petit, trapu, boule à zéro et bonnet en plein exercice, il faisait quelques étirements...

Je l'ignore donc, préférant écouter ma musique, je fais les cent pas en attendant le métro, puis je redoute le pire, lorsque je vois l'homme s'approcher de moi : "Elle est bonne ta musique ?" Il prend l'uns de mes écouteurs, le fourre dans son oreille poilue et écoute : "Ouais pas mal"...

Quelques pas plus tard, il m'interpelle à nouveau, je me sens contraint d'arrêter ma musique et de pleinement l'écouter pour éviter de le contrarier, et j'ai bien eu raison...

Ses paroles au départ m'étaient quelques peu incompréhensibles, je n'ai pu en tirer que quelques mots tels "J'vais au billard", "arabes", "agression", "police"...

Puis vient son récit un peu plus explicite : "Parce que j'ai fait de la prison, quatre ans de taule, pour avoir tabassé des flics, nez pété, dents cassées, là devant, j'ai tailladé des bras, comme ça, maintenant j'me promène toujours avec ça sur moi et j'hésite pas à m'en servir"...

Il sort donc un couteau à cran d'arrêt qu'il ouvre juste sous mon nez, ma respiration s'est coupée subitement avec le coeur qui battait aussi vite que les ailes d'un oiseau-mouche...

"Et avec ça, je les égorge, les flics"

Je n'ai su que répondre "ça doit faire mal"

"Oh que oui...la société c'est de devenu de la merde, c'est dangereux
- Je suis tout à fait d'accord avec vous"

Le métro arrive enfin, il m'invite à monter avec lui dans la rame, je refuse en prétextant que j'attendais quelqu'un, il me souhaite un bon week-end et je lui retourne le compliment...

Je respire...

Dans ces cas-là il faut bien sûr éviter de contrarier ce genre de personnes, car on pourrait peut-être regretter les conséquences, même s'il n'était pas imposant par sa taille, il avait tout de même quoi égorger un âne en un geste, et, cela est amplement suffisant pour impressionner ma personne...

J'ai donc préférer acquiéscer toutes ses propositions, montrant à un minimum d'intérêt à ses propos, tout en essayant de rester décontracter et d'avoir des gestes familiers avec lui...

Lundi 24 juillet 2006 à 19:03

Un matin, la radio s'allume sur une chaîne de radio quelconque car je n'ai pas choisi la station, musicale comme je le devine par ses passages musicaux. Au départ on ne fait pas bien attention à tout ceci le temps d'émerger doucement de son sommeil et de se diriger vers la salle de bain...

Après une peu d'eau froide sur la figure pour se rafraîchir et se réveiller, je reviens dans la chambre pour aérer et éclairer cette pièce sombre à l'odeur bestiale, là, notre tête s'éveille, et on parvient à entendre, et, parfois même, comprendre ce qui sort de cette boîte grésillante : des paroles d'une chanson...

"Je vous souhaite tout le bonheur du monde
Et que quelqu'un vous tende la main
Que votre chemin évite les bombes
Qu'il mène vers de calmes jardins"

A première vue on peut penser à un peu de douceur et d'espoir dans ce monde de brutes semant et récoltant la guerre dans les quatre coins du monde. Puis ça passe, on continue notre journée sans se soucier de cette chanson bien qu'elle ait pu nous mettre de bonne humeur, mais on ne réfléchit pas beaucoup, non, car c'est trop mauvais de réfléchir...

Car, après réflexion, j'en suis venu à une conclusion, une conclusion toute simple, cette chanson ne nous souhaite pas de vivre heureux, bien au contraire...

Mais pourquoi ?

Une vie toute entière, d'un quelconque être humain, est parsemée de choses et d'autres, de bonheur et de malheur, d'obstacles, d'embûches, de mains tendues et que l'on parvient à être heureux, à nager dans le bonheur, grâce à tout ceci que ce soit en bien ou en mal...

Une personne qui ne connaît que le malheur ne sait pas ce qu'est le malheur en lui-même et sera extrêmement heureux en découvrant le bonheur...

Et réciproquement...

Ainsi, lorsque l'on souhaite tout le bonheur du monde à une personne, on souhaite qu'elle ne connaisse pas le malheur...

Mais le bonheur ne rend pas heureux sans un zeste malheur permettant d'accéder au bonheur, comme quoi il y a toujours du bonheur dans le malheur, et, qu'après le malheur vient le bonheur. Vivre heureux sans malheur c'est ne pas connaître le bonheur, un bonheur malheureux sans malheur heureux. On ne peut donc pas être heureux sans malheur...

Et si l'on souhaite tout le bonheur du monde, on ne souhaite aucun malheur, on ne souhaite donc pas d'être heureux, mais le contraire...

Remarquez qu'on dit un "malheureux" mais pas un "bonheureux"...

Je vous souhaite donc tout le malheur du monde...

Lundi 10 juillet 2006 à 22:45

L'été, saison chaleureuse, saison provoquant de biens belles sueurs, froides ou non. L'été, à son apogée quotidien, midi, le soleil tape de son plus fort, on travaille dur sous cette chaleur suffocante. Nous prenons sur nous-mêmes, pendant que d'autres profitent de cette chaleur pour se reposer, profitant de leurs vacances, bien méritées ou non…

 

Nous sommes en début d'après-midi, pendant que je continue mon boulot, derrière mon bureau, une voiture s'arrête devant l'immeuble, pile poil en face de moi. Seule une grande vitre nous sépare, pour moi rien d'anormal si ce n'est ce qui va suivre, va me mettre hors de moi…

 

Dans cette voiture se trouve un jeune couple, la femme est au volant, l'homme à côté, torse nu, casquette vissée, un gosse se trouve derrière la conductrice, sûrement leur enfant. Il est capable de boire une bouteille d'eau tout seul mais se trouve toujours sur un siège auto pour enfant, j'en déduis qu'il doit avoir entre cinq et sept ans…

 

On ne se rend pas compte de grand chose à cet âge-là, mais pourtant on peut s'en rappeler et comprendre plus tard, ou alors se retrouver violer psychologiquement…

 

Oui, un viol psychologique pour ce pauvre enfant, qui va voir sa mère se pencher et pratiquer une fellation à son père, devant le gosse, devant moi, en face d'une école, dans la rue…

 

Imaginez cette scène…

 

Ayant été moi-même profondément choqué, je ne doute pas de la violence de la scène pour cet enfant. Je me lève, sort rapidement de mon bureau, et décide de me lancer dans un milieu hostile qu'est la vie urbaine…

 

Je m'approche du véhicule, par chance la fenêtre est ouverte, arrivant par derrière, l'homme ne me voit pas arrivé jusqu'à ce que j'ouvre le portière et lui jette « Je ne vous gène pas ? Vous voulez que je m'occupe du gosse ? »

 

Moi qui n'ai pourtant pas une carrure imposante, ni une tête de malfaiteur, j'ai tout de même pu lire sur son visage, non pas un sentiment de gêne, mais de crainte et de stupeur, puis, comme si cet acte sexuel public était tout à fait normal il  me lance « Va te faire foutre »…

 

Je reste calme…

 

Il vaut mieux rester calme dans ces cas-là, et ne pas succomber aux pulsions, pulsions pouvant être violentes voire meurtrières…

 

« Très bien, je vous laisse finir »

 

Il tente de refermer sa portière, je lui en empêche, et, je ne bouge pas d'un poil…

 

« Attention tu commences à débander »

 

Enervé, il rejette sa femme sur son siège, qui était restée penchée pendant toute la scène, et sort du véhicule en rangeant son engin, mais voilà, il était plus petit et plus mince que moi, s'apercevant lui-même de son erreur, il lâche un discret « Démarre ! » à sa compagne, retourne dans la voiture et referme sa portière en baissant la tête…

 

Pauvre enfant…

 

J'ai tout du moins réussi à récupérer le numéro de la plaque d'immatriculation et n'hésiterai pas à faire bonne foi devant les autorités compétentes, bien que ces dernières ne soient pas toujours compétentes dans le domaine…

 

Pour vous dire, je suis tout de même resté terriblement choqué par cette histoire, mais surtout par cet acte sexuel en pleine rue devant un enfant…

 

C'est comme subir un viol à un âge où l'on découvre à peine la vie, un viol psychologique qui aura bien des répercussions dans le futur et fera peut-être même de lui un déséquilibré violeur, pédophile ou tout autre fou sexuel…

 

Et puis cette conception de certains hommes du sexe : « Arrête-toi là et taille-moi une p'tite pipe », un rabaissement odieux de la femme, une envie unilatéral que celle-ci se sent obligé de combler au lieu de le laisser se masturber dans son coin et discrètement…

 

Et là, parfois, je me demande pourquoi je ne l'ai pas émasculé sans dire un mot pour pendre ses couilles et le laisser se baigner dans sa douleur…

 

L'Homme est bien plus pathétique qu'on le croit…

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