Mardi 13 février 2007 à 23:49

Avant. On me regarde, dans les yeux, on me parle, on ne dit rien, sur mon dos on parle de mes défauts, mes manies, mes petits trucs qui irritent tout le monde. Je ne suis pas là, on ne s'inquiète pas, je rentrerai dans la nuit, sûrement bourré, après avoir fait le con dans les rues, avec des amis. Je suis là, quelle différence ? Je parle, je me tais, on me répond, on m'appelle, je réponds, je suis là.

Chaque jour, le quotidien, je passe mes jours à différentes activités, plein d'entrain, heureux, un sourire permanent sur le visage. Les études, à la fac, le sport, en club, les amis, la famille, pas le temps de s'ennuyer.

Par exemple, je me lève, un matin, bonjour au père qui rentre dans la salle de bain, direction la cuisine avec la soeur qui se chauffe un bol de lait, je fais de même, puis verse des céréales, mange et bois tout cela, je cours dans la salle de bain avant elle, je me lave, je m'habille, la place est libre, je me prépare, je salue la mère qui se lève, je prépare le casse-croûte, je pars vers l'arrêt de bus, des jeunes que je connais du quartier que j'ignore, qui m'ignorent, le bus arrive, je monte, je salue le chauffeur, prend une place et écoute ma musique jusqu'au terminus avant de rejoindre l'université, j'attends des amis à l'entrée, on se salue, on s'embrasse, on parle, on rit, on attend le prof devant la salle, il arrive, on le salue, on entre, on s'installe, quelques heures, je sors, j'ai faim, je mange, je pourrai continuer longtemps comme cela, tout cela pour dire que je vis, que je suis heureux, comblé, je n'ai pas de problème de santé, si ce n'est quelques courbatures de temps à autres et quelques maux de têtes.

Les autres, eux, sont là, m'envient, parfois, m'aiment, me détestent, m'ignorent, mais savent que j'existe...

Pendant. Un soir, chez un ami, grande soirée, 20 ans, ça se fête, beaucoup de monde, beaucoup de personnes, beaucoup de rire, beaucoup d'alcool, mais je ne bois pas, enfin, très peu, je conduis, je dois rentrer, nous fumons, nous buvons, nous mangeons, nous chantons, nous sommes épanouis. Puis, il est tard, il est temps de rentrer, en plein milieu de la nuit. Peu de monde sur la route, personne pour ainsi dire, il pleut, je roule vite, je suis pressé de retrouver mon lit, je n'écoute pas de musique, seulement le moteur de la voiture, tout en pensant, à tout, à rien, à la vie, à la mort, puis je me pose beaucoup de questions, j'aimerai savoir ce qu'il se passerait si je disparaissais, si je venais à mourir, comment réagirait mon entourage, proche ou éloigné, vais-je leur manquer ? Combien de temps leur deuil durera-t-il ? Mais, pourrai-je vraiment le savoir ? Si je meurs, je ne pourrai pas savoir tout ça...

Ca m'énerve, ça m'excite, ça me turlupine, ça me fait bouillir, ça me calme, ça me fait rire, j'accélère, je ferme les yeux, lâche le volant, il y a du vent, je ne sens plus rien, je m'écrase...

Je me réveille, en sursaut, dans un lit, mon lit ? Je ne sais pas où je suis, je reprends mes esprits, un rêve, un mauvais rêve ? Je suis rassuré, c'était tout drôle, tellement réel, tellement beau. Ces sensations de revivre le rêve me donne des frissons.

Puis. Je réalise. Je suis à l'hôpital, tout ceci n'était pas un rêve, ou alors, je rêve encore ? Je ne crois pas, je ne suis pas mort, bien vivant...

Des mots, des cadeaux, même des fleurs, du chocolat, on me souhaite bon rétablissement, on ne croit pas à un suicide, il est vrai, je comprends cela...

Je peux bouger, je réfléchis...

Pourquoi ai-je fait ça ? Pour savoir, et, j'ai su...

Plus rien à savoir maintenant, je suis tranquille, plus de question, plus de problème, mais, cette nuit, c'était tellement bizarre, bizarrement agréable...

Je me lève, assez difficilement, je suis seul, je marche, j'entends les oiseaux dehors, je m'approche de la fenêtre, j'ouvre la fenêtre, j'entends mieux les oiseaux, je vois la hauteur, je recule, une petite sensation de vertige, je saute...

Après. Je suis mort, pour de bon. Pourquoi ? Il ne me restait plus qu'une question sans réponse. Que se passe-t-il lorsque l'on meurt ? Maintenant, je sais, plus de question, plus de problème, je suis heureux, je suis mort mais heureux...

Mercredi 10 janvier 2007 à 1:04

Me voilà blessé, physiquement, mais avec une victoire morale. A vrai dire, j'ai encore du mal à sentir mes testicules, et mon oeil au beurre noir fait effet au milieu de la foule...

J'étais sur la route, à pieds. Je rentrais chez moi, après une journée quelconque. Le soir était déjà tombé depuis un petit moment. Lorsque, sur la route, j'ai croisé un type, enfin, avant de le croiser, je l'ai vu venir, de loin. Son visage ne me laissait pas indifférent, il m'était familier même, en très peu de temps j'ai pu me rappeler de lui, de mauvais souvenirs, un sale type. J'étais au collège avec lui, comme quoi, ça remonte à loin, et il vit toujours dans ce quartier, comme moi. Je n'étais pas, moi non plus, sérieux au collège, mais, moi, je n'étais pas con, j'étais intelligent, oui, je peux le dire, contrairement à lui, qui n'avait rien dans la tête et qui passait son temps à se gratter les couilles et à cracher par terre toutes les trente secondes. Nous avions le mérite d'attirer sa colère par un simple regard "Qu'est-ce tu m'veux ?" Oui, c'est cela, je me rappelle bien de ses paroles, et, nous, particulièrement moi, étions faibles, nous nous taisions, nous baissions notre regard sous ses ordres. Je lui en ai toujours voulu, j'ai gardé une haine considérable envers sa personne, surtout par tous les mensonges qu'il a osé me dire après m'avoir volé, oui, volé. Ca me fait sourire en même temps. Je savais très bien que c'était lui, mais, non, en fait, ce n'est pas ça qui me donne ce sentiment envers lui, c'est un tout. Je n'ai jamais pu le sentir, voilà tout...

Et donc, je le recroise, par hasard, dans cette rue, vide, bien éclairée, il a sûrement dû me reconnaître, nous avons tout de même cohabité ensemble plusieurs années, et, je le croise. Sauf que cette fois, je ne me laisserai pas faire, j'ai grandi, oui, j'ai évolué, je le regarderai dans les yeux jusqu'au bout, nous nous croisons, je le fixe, il me fixe, nous nous dépassons, il se retourne et me sort "Qu'est-ce tu m'veux ?". Décidément, il n'a pas changé, pas d'un poil, toujours la même gueule, et toujours rien dans la tête. Je m'arrête. Je me retourne, face à lui je ne réponds pas, je le regarde dans les yeux. Il se répète, puis, ajoute "Baisse tes yeux"...

Le problème est qu'il a souvenir de moi comme un faible, je dirai plutôt que c'est une erreur. Je m'approche de lui et lui réponds "C'est à toi de me dire ce que tu veux". "C'est toi qui m'a fixé" enchaîne-t-il. "Je t'ai regardé, dans les yeux, comme tu l'as fait, alors, moi, je te demande ce que, toi, tu me veux". Je vous passe les paroles qui ont suivis, inintéressantes, car cela prouverait encore plus le crétin abouti qu'il est. Il commence donc à s'énerver, n'ayant peut-être pas compris mes dernières paroles et me menace de me fracasser la gueule si...en fait il n'y a aucune raison, il veut juste se battre, il veut provoquer en espérant que je fuirai, que j'abandonnerai, il veut se battre sans commencer la bagarre, pour se défendre et m'accuser de l'avoir agressé si cela tourne mal. Sauf que j'ai très bien compris tout cela. Je ne fuirai pas, je ne battrai pas. En réalité, je lui dis même ce que je pense, qu'il n'est qu'un lâche n'ayant rien dans les couilles et cherchant simplement à se montrer plus fort que les autres par la violence ne pouvant utiliser son intelligence étant en déficit de cette dernière...

Cela fait admirablement penser à un certain film où l'on doit provoquer une bagarre et la perdre, une devoir, je ne m'étalerai pas plus...

Cette fois, je suis allé trop loin et lui ne peut pas faire marche arrière, ce serait la honte la plus totale, il n'y a pas d'autres termes que pour un type dans son genre, il serait humilié, la lâcheté ne fait pas parti de son vocabulaire, d'ailleurs celui-ci n'est pas très fourni, en réalité. Le seul moyen pour lui de se sortir de là est de me frapper, je n'attends que cela, le problème est que même s'il ne fuit pas, il reste un lâche. Je ne m'attendais pas à cela, mais le premier coup fut dans mes bijoux de famille, et, croyez-moi, je l'ai bien senti. Je me retrouve donc les mains entre les jambes, puis je tombe à genoux en lâchant quelques petites grossièretés par-ci, par-là, à cause de la douleur, je vous le dis. Ainsi, le deuxième coup, je ne m'y attendais encore moins, un coup de poing, à la rigueur, j'en ai déjà reçu, mais, là, un coup de pied en pleine tronche, ce n'est pas ce que je vous souhaite. Je me renverse et me retrouve sur le dos, cette fois, je ne sens plus la douleur à mon entrejambe, mais une autre dans la tête, la douleur n'est pas vraiment localisée, mais je porte mes mains au visage et lâche, cette fois, des cris de douleur. Le type, là, vient à mes côtés, oui, il me frappe les côte, c'est passable, je vous dirai, ces coup-là, par contre, n'était pas trop douloureux. La preuve. Seulement quelques bleus le lendemain. Je me mets sur le côté pour qu'il puisse un peu enchaîner des coups dans le ventre, là, je remarque que je saigne du visage, mes yeux s'illuminent. Je lui attrape la jambe, il n'a pas le temps de dire ouf ou qu'importe la grossièreté qu'il se retrouve à terre, je monte sur lui, à califourchon, je beugle, je meugle, je gueule, je ne sais pas, je lâche quelques cris insignifiants sur son visage, en secouant le mien, mais ce n'est pas comme dans le film, je lui crache dessus, sur le visage, ainsi, ça va mieux...

"Qu'est-ce que, toi, tu me veux ? Dis ? Qu'est-ce que tu me veux ? Réponds-moi ! Réponds-moi ! Pourquoi tu t'obstines ainsi ? Pourquoi tu restes là ? Casse-toi ! Casse-toi ! Espèce de lâche ! T'as rien dans le ventre ! Pourquoi ? Mais réponds-moi ! Je veux que tu arrêtes ! Tu vas arrêter oui ? Aaaah"

Tout en le secouant sur le sol...

Lui, immobile, se laissant faire, comme tétanisé, ne trouve qu'à dire "Lâche-moi, mais lâche-moi", puis au fur et à mesure, je ressents de la peur dans ses paroles, puis des larmes sur son visage. Il chiale comme un gosse tout droit sorti d'un cauchemar. Ca me fait rire, je ris aux éclats, sur lui. Puis, je me calme, je m'essuie les mains sur sa veste, et, je m'en vais, je rentre chez moi.

Jeudi 30 novembre 2006 à 23:25

La vie est imprévisible, qui, qui peut vraiment savoir, prédire, planifier son avenir, ses actes prochains, son comportement ? Personne. Et, je ne suis pas une exception, je suis comme les autres. Parfois, dans ma tête, je suis perdu, je ne sais pas ce que je pense, je ne sais pas ce que je fais, ni ce que je vais faire. Ce sont des pulsions qui me guident à tout hasard, dans mon comportement, dans mes pensées, et, qui se brisent, en un instant, à la lumière du jour, dès que je me réveille, dès que je réalise, réalise ce que je viens de faire, ce qu'il vient de se passer. J'ai peur…

Mais je dois, cela est en quelque sorte un devoir, je ne peux pas rester seul, être le seul à savoir ce que j'ai ressenti, vécu. Je dois partager, me confesser, avouer…

Ce qui va suivre est un événement tragique, diront certains, incroyable, diront d'autres, imprévisible, c'est ce que je dis. Cela s'est réellement passé, il y a quelques semaines, tout était normal…

Vous savez, nous traversons parfois de petites crises, des crises intérieures, des hauts, des bas, on se sent mal, on se pose des questions. Chez moi, j'ai accumulé tout cela, j'ai toléré tout cela, jusqu'à ce que la pression soit trop forte. J'ai enchaîné des actes auxquels je n'aurai jamais pensé auparavant, les habituelles tentatives de suicide, les traditionnelles révoltes, crise existentielle, en un temps record, jusqu'au jour. Jusqu'au jour où j'ai pu faire une rencontre, imprévue, cela va de soi, une femme, un peu plus âgée que moi, moi qui entre à peine dans la vie, elle m'a appris des choses, beaucoup de choses, elle m'a permis de remonter la pente…

Je ne vous relaterai pas ici les circonstances de cette rencontre, ni l'évolution de notre relation, ni rien du tout, ce n'est pas ce qui compte aujourd'hui. J'étais un ami pour elle, elle était mon âme…

J'ai violé mon âme…

Je venais tout juste d'avoir mon permis de conduire, enfin, depuis le temps que je le désirais. Je pouvais enfin m'accorder plus de liberté, de mobilité surtout. J'ai sauté sur l'occasion, une petite surprise, elle habite loin, assez loin pour que les transports en commun ne soient pas pratiques pour lui rendre visite. Je prends la voiture, peu importe laquelle, et je fonce chez elle…

Une surprise, imprévisible…

Elle est contente de me voir, sincèrement, elle est contente pour moi, honnêtement, une bonne chose de faite, on est tranquille, on en parle plus, elle m'invite à rentrer, je n'ai pas le temps, je ne veux pas vraiment, je ne sais pas pourquoi, alors, je lui propose de l'emmener faire un tour, c'est l'occasion…

Elle accepte…

Je décide d'aller vers la campagne, pour profiter de rouler un peu plus vite, puis, sur le retour, nous passons à l'orée d'un petit bois, un petit chemin permet d'y accéder, et, sans réfléchir, sans aucune raison précise dans ma tête, je décide de prendre ce chemin…

Elle ne se pose pas de questions, bizarrement…

Je m'arrête, elle est à côté de moi, elle sourit, elle me sourit, je tiens mon volant, et je fixe droit devant, je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas pourquoi je suis venu ici, pourquoi ici ? Pourquoi faire ? Je n'en ai aucune idée, mais, elle, elle continue de me sourire, bêtement, je ne comprends plus rien…

Je la regarde, je baisse les yeux, alors qu'il fait froid, qu'il fait noir, elle n'est pas chaudement habillée, notre départ était quelque peu précipité, improvisé…

Je baisse les yeux, à mon levier de vitesse, je joue avec, je vérifie le frein à main, j'éteins les feux, les lumières, je coupe le contact, je vois son regard brillant qui me fixe toujours, mais, elle ne sourit plus…

A vrai dire, elle m'a peut-être parlé, je ne sais plus, je ne sais pas, je ne me souviens plus, mes lèvres ont bougé mais aucun son n'est sorti ou alors je ne m'entendais pas…

Puis, je la regarde, droit dans les yeux, je m'approche de son visage, vers son oreille, je lui chuchote un mot, elle se retire brusquement, choquée. Qu'ai-je pu dire ? Je ne m'en rappelle plus…

Mais je me rappelle très bien de ce que j'ai fait par la suite, je lui ai lâché un baiser sur la joue, comme une excuse, elle se réinstalle correctement. Je détache ma ceinture et sort du véhicule, je vais pisser un coup, je me frappe la tête contre un arbre, lorsque je me rhabille quelques gouttes tombent dans mon caleçon c'est humide, mais, je m'en fous, puis, je ne retourne pas à ma place, non, je fais le tour, vers son côté, à elle, j'ouvre la porte, je rentre, m'assied sur ses genoux face à elle, et, très rapidement je baisse le siège en position allongée, je ferme la porte, bien sûr, et je m'allonge sur elle, elle se débat, mais c'est trop étroit pour qu'elle puisse s'agiter énormément, je retiens ses bras, et, je lui lèche le visage, je lui embrasse le cou, et, je descends à sa poitrine, puis, je m'arrête, je la câline, je me frotte à elle, et, je sens une érection…

Je ne sais plus, était-ce volontaire, instinctif ? Contrôlai-je entièrement mes actes, mes mouvements, mes pensées, ma volonté ?

J'enlève son pantalon, sa culotte, elle n'a plus l'air de vouloir se débattre, mais, son visage, son visage était figé, un visage empli de peur, de détresse, comme si elle ne savait pas ce qu'il se passait, et, surtout, pourquoi j'agissais ainsi…

J'enlève mon pantalon, mon caleçon, et, sans attendre, je la pénètre, puis s'ensuit un temps indéfinissable, était-ce une éternité ? Etait-ce aussi rapide que l'éclair ? Je ne sais plus…

Une fois fini, elle avait les yeux fermés, la mâchoire serrée, les jambes serrées, j'ai remonté sa culotte, puis mon caleçon, puis son pantalon, puis le mien, j'ai remis le siège à sa position initiale, j'ai remis sa ceinture, je ne l'ai plus regardé depuis ce moment-là, je suis passé côté conducteur, j'ai remis le moteur en route, j'ai repris la route, jusqu'à chez elle, elle est sortie, elle est rentrée chez elle, je suis rentré chez moi…

J'ai foncé sous la douche, j'ai frappé ma tête contre le mur…

J'ai violé une femme, j'ai violé mon âme…


Mardi 21 novembre 2006 à 23:32

Vers 16 heures, un samedi, je rentre de quelques courses en empruntant le métro, j'attends sur le quai, tout est calme, une douce musique berce mes oreilles. La rame arrive, j'entre et m'installe confortablement, une douce musique berce toujours mes oreilles, tout est calme...

Lorsque débarque deux jeunes filles venant perturber ce calme, cette tranquillité, cette sérénité. Elles s'installent en face de moi dans un brouhaha incroyable, tout le monde se regarde de travers. Je ne m'attarderai point sur leur ignoble façon de parler, un terrible accent pouvant prouver au monde que le français est la plus horrible et désastreuse des langues, je ne pourrai retranscrire exactement leurs propos ne préférant pas garder ce goût amer dans ma bouche trop longtemps, mais, je ferai de mon mieux pour vous donner une sorte d'avant-goût, de mise en bouche, un apéritif qui, je l'espère, ne vous tentera pas d'en demander plus...

"Whoua putain nique sa race, on s'pose là, ouech c'est la merde putain, j'vais appeler Tony et lui faire croire que j'suis avec Manu, sa mère, il va être vert, nique sa race, hé putain zyva c'est qui l'enfoiré qui s'incruste sur mon portable avec l'infrarouge sa race, j'vais le bouyave, Antoine qui s'appelle Antoine putain de nique sa race, sa mère la pute, ouech"

Ceci n'étant qu'un aperçu sur tout le trajet, sachant que seule une fille parlait dans une sorte de monologue vu que son amie chantait discrètement en écoutant sa musique, que sa voix était très élevée au point que l'on entendait plus les bruits habituels du métro et que ses mots étaient horriblement bouffés, mâchés, avalés, crachés, mais, aucunement parlés...

Je pense que tout le monde déjà entendu ce genre de langage, ce genres de paroles, mais, habituellement, ce sont plutôt des hommes, des garçons, et, que, malheureusement, nous nous sommes habitués. Cette fois, ces mots sont sortis de la bouche d'une fille, et, même si ce n'est pas la première fois que j'ai entendu ce genre de choses (y compris de la part de filles), j'ai ressenti un énorme dégoût, un terrible manque de respect, tellement ces paroles m'ont insupporté, tellement son langage était odieux, puéril, déconcertant à un point qui n'avait jamais été atteint jusqu'à aujourd'hui...

Un manque de respect pour l'entourage, dans le métro, qui a dû subir ces propos. Un manque de respect pour la langue française, et, pour la langue en général...

Car je n'y ai pas trouvé un français qui peut se différencier selon les régions, apportant un certain charisme à celles-ci, une histoire, une particularité, non, j'y ai trouvé une sorte d'effet de mode de la jeunesse cherchant à se trouver un style dans la pauvreté des mots, par des grossièretées pour instaurer une défense par le langage, un langage agressif, ostentatoire, provocateur...

Maintenant, est-ce de passage ? Cela s'arrêtera-t-il avec la fin de l'adolescence ?

Ou doit-on prendre peur ?

Mercredi 27 septembre 2006 à 0:52

Un retour tranquille, d'une journée ensoleillé, par les transports en commun, n'est jamais aussi tranquille qu'il n'y paraît. La musique sur les oreilles, je contemple vaguement le paysage urbain qui défile sous mes yeux, remuant ma jambe et tapotant de la main sur le siège devant moi. Dans un bus...

Un bus qui s'arrête donc, l'heure est à la sortie des écoles et nous passons justement devant un collège. Il est donc évident qu'un petit paquet d'élèves attendant à l'arrêt de bus, des collégiens. Bien que, cette fois, parmi ces collégiens se trouvent une personne bien plus grande et ayant l'air beaucoup plus âgée qu'eux, et, pourtant, il à l'air de bien se fondre dans cette petite masse...

Je laisse planer mes doutes quant à son retard scolaire. Doutes, qui s'affirmeront par la suite des évènements...

Ma routine continue, ma musique aussi, ma jambe et ma main continuent de remuer calmement sans faire attentions aux  bavardages bruyants de ces petites personnes...

Lorsque, et c'est là que cette histoire prend un autre tournant, lorsque j'entends derrière moi, et au fond du bus, un grand claquement. Je vois le chauffeur regarder d'un air surpris et mécontent dans son rétroviseur, puis des rires moqueurs derrière moi. Ca remue énormément. Le chauffeur s'arrête à un arrêt et coupe le moteur. Tout le monde s'inquiète. Le grand bonhomme se fait charrier par ses camarades pour aller s'excuser de son acte, acte que je ne connais toujours pas mais qui à l'air de bien embêter le chauffeur. Le garçon va donc demander au chauffeur pourquoi cet arrêt, je n'entends pas la discussion à cause de ma musique, laquelle je me presse d'éteindre pour mieux suivre les évènements...

Le grand bonhomme revient et lâche quelques moqueries au chauffeur qui s'apprête à redémarrer, je le regarde passer, il me regarde et aperçoit mes écouteurs. Après avoir jeté un regard et un sourire à ses camarades, il se penche vers moi, attrape mes écouteurs  et me dit "Whoua, tu écoutes quoi comme zik ?"...

De suite, je repousse sa main et lui jette "Ne me touche pas comme ça"...


Il me répond donc "Ho hé, tu me parles pas comme ça, j'fais c'que j'veux d'abord !". Je me lève, le regarde les sourcils froncés et lui rétorque "Non, tu ne fais pas ce que tu veux, tu n'as pas à te permettre ce genre de choses.". Il regarde ses amis, qui ne disent pas un mot, souris, se marre...

Je lui demande l'âge qu'il a. Dix-sept ans, qu'il me répond. "Et tu es au collège ?" "Ouais, ça te pose problème ?" "Un petit peu, tu ne t'inquiètes pas de te retrouver encore au collège à 17 ans ?" "C'est mon problème, et me prends pas la tête sinon tu te retrouveras avec ma bite dans ton cul"...

Ses dernières paroles me laissent évidemment un peu perplexe, ne sachant quoi répondre il joue l'agressivité espérant un peu de relâchement de ma part, mais il m'a plutôt fait ressortir les tripes que j'avais en moi, même, si il était plus légèrement plus grand que moi, je lui répond donc d'un ton lent et caverneux "Tu n'auras pas le temps de me baisser le pantalon que tu te retrouveras avec ta gueule écrasée contre la vitre, alors, au lieu de jouer au gros dur, de faire tes conneries pour montrer que tu es un grand, retourne plutôt dans ton bac à sable avec tes copains, apprend plutôt à respecter le monde, vas t'excuser auprès du chauffeur et ne me casse plus les oreilles, compris ?"...

Cette fois, il se calme, baisse la tête, sans regarder un seul instant ses amis, va vers le chauffeur, lui présente ses excuses et retourne au fond du bus sans croiser un seul instant mon regard...

Je retourne à ma place, je reprends mes écouteurs, lorsque j'entends des rires au fond du bus, ses camarades se moquaient de lui pour s'être fait calmer si facilement, je me retourne, les regarde tous, et, tous, se sont calmés...

Le reste du voyage jusqu'à leurs arrêts respectifs fut calme et silencieux, tant mieux pour moi...

Ce qui choque le plus n'est pas qu'un garçon de son âge se trouve encore au collège, même si cela est vraiment étonnant, mais bien sa puérilité constante, son absence de maturité pour son âge et le mauvais exemple qu'il donne à ses camarades, son langage bien moins évolué car constamment empli de grossièretés n'arrange pas les choses. Au lieu de chercher à comprendre pourquoi il connaît un tel retard scolaire et de tenter de palier à cet échec, il préfère tenir tête à des personnes plus âgées encore sans se soucier des conséquences...

S'il avait continué un tel affront, un tel comportement envers moi, je ne penserai pas avoir répondu de mes actes, mais il était préférable de le remettre à sa place avec des mots plutôt que la violence, en espérant que ça lui serve de leçon, bien que cela m'étonnerait...

En tout cas, il ne se vantera pas de cette journée, et ses camarades non plus...

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