Vendredi 6 juillet 2007 à 8:08

Même si cela ne saurait tarder, je garde les pieds sur Terre...

La petite monnaie tombe de mes poches et glissent dans une bouche d'égoût, je suis outré quand aux dispositions prises par mes géniteurs pour palier à cet incident irréversible...

Je suis contraint de retrousser les manches pour faire du pain et le revendre sous le manteau, ça laisse plein de miettes et ça gratte...

Ne suis-je pas revenu ici pour une raison simple ? Non, elle est plutôt compliquée, j'ai reçu tant de lettres de fanatiques me menaçant de mort si je ne faisais pas un réel petit effort pour contenter chaque petit être vivant issu d'un calcul binaire...

En verité, ces menaces étaient bien futiles, car je suis déjà mort, qui peut prouver que j'existe réellement ? Il n'y a pas l'ombre d'un de mes poils ici...

Suis-je vivant ou mort ? Je ne suis ni vivant, ni mort, ni mort-vivant, ni bionique, ni divin...

Je suis, c'est déjà pas mal...

Mercredi 27 juin 2007 à 0:02

Une boîte aux lettres s'ouvre. Avec des lettres étalées de tous leurs longs, les unes sur les autres, voyant une main s'approcher lentement pour les rassembler et les empoigner. Elles décollent avec délicatesse de cette boîte. Et un geste vers le ciel, embué de paroles : « Vole, volez, volez petites lettres, je vous rends la liberté…Liberté ! »…

Plus tôt, cinq heures et cinquante-neuf minutes, des gémissements dans les draps noirs d'un lit, dans une chambre aux murs noirs, pas de fenêtre. Un type suffoque dans ses draps, les yeux noirs, les cheveux noirs, dans son pyjama noir, se relève de ses rêves agités. Six heures, le réveil sonne. Debout devant un mur, le peigne à la main, le type se recoiffe, cheveux en arrière. Un bouton, deux boutons, il déboutonne son haut de pyjama et le laisse glisser le long de ses bras, il suffoque. Pas de porte. Six heures et trois minutes, il ouvre les yeux. Pas de sortie. Le téléphone sonne. Il répond. Personne au bout du fil. « Je suis un homme heureux, je suis joyeux, la vie est belle »…

Il est sept heures et une minute, il est temps, l'heure est toujours là à temps, jamais de retard, jamais. Le pot de peinture blanc, les pieds dedans, un bain éclatant pour une belle journée. Si jamais il me viendrait à mourir à ce moment-là je dirai : « Quoi de mieux pour un mort que de rêver d'une autre vie ? »…

Je suis ce type, ma montre est arrêtée à sept heures et trente-trois minutes. Ma main glisse le long du mur jusqu'au bout, au sol, au coin de la pièce. A genoux, je tire la cordelette qui pend laissant une peinture rouge s'abattre sur moi : « Quelle est cette folie qui vient hanter mon esprit ? »…

La porte s'ouvre, il est huit heures. Pile poil. L'eau est chaude. La boire et attendre le courrier. L'eau est chaude, trop chaude pour moi. J'ouvre les yeux, de l'autre côté. Je vois mon cerveau qui tourbillonne, je vois le sang qui va et vient, je vois mon âme qui ricane de mon esprit. J'en pleure, à l'intérieur. Ça donne envie de pisser : « Pas le temps de relever le couvercle, la serviette est mouillée »…

Je sèche, l'heure ? Ce type, ce type est de retour à chaque fois que je croise cette fenêtre, quand je vais voir l'heure, il me dit d'attendre. Il est huit heures et quarante-huit minutes. Il ne me reste que très peu de temps, peu de temps. Et ce type ricane, comme mon âme : « Si tu étais levé plus tôt. Le soleil ne t'attendra pas. »…

Mon cerveau remue, j'ouvre les yeux de l'autre côté, il dégouline, il se vide, j'en tremble, mon cœur s'emballe, pas de cadeaux pour moi ce matin, je m'effondre sur le carrelage luisant. Ce type est de retour : « Debout, tu vas être en retard »…

Neuf heures et cinquante-neuf minutes. Un moteur, un homme, un sac et des centaines de lettres. Les boîtes bouffent et attendent l'indigestion. Miroir, ô mon miroir, dis-moi l'heure. Dix heures. J'ouvre la porte, un pas en avant, un deuxième, j'enjambe le type, la boîte s'approche de moi. « Si tu ouvres ton cœur à ton cerveau, tu goûteras enfin à la… »

Les lettres s'envolent. Vers le ciel, vers ce type.


Mardi 26 juin 2007 à 19:50

Nuits Encensées


Je. J'aurai pu me représenter sous une autre personne. Dire que j'étais lui, lui, qui était là, et, moi qui racontait ce qu'il a vécu. Un point de vue extérieur, mais, comment donner une opinion extérieure quand tout se passe de l'intérieur ?

J'étais, le suis-je encore, peut-être, unique, mais, comme tous les autres. Le matin, je découvre, ébahi, la lumière qui parvient à passer entre le mur et le volet de ma chambre, fermée, elle, à double tour. Dans mes couettes défaites, je tente de faire de même pour me sortir de mes rêves éteints depuis quelques minutes. J'ai chaud. Il est sept heures, il est tôt, nous, nous ? Pourquoi nous ? Je suis dimanche. La fumée de l'encens indien de la veille est encore là, mes yeux, aussi, sont enfumés, un brouillard matinal pour se sortir de la pénombre nocturne. Mon premier geste, après avoir réussi à me relever, et à tenir debout, sans les mains appuyées contre le rebord de la fenêtre à contempler mon volet. Non. A me contempler. A contempler mon non reflet sur la vitre. Un autre moyen de contempler son âme. Je suis vide et je me dirige vers mon bureau, je m'assieds, je passe ma main, car je n'ai que celle-là de disponible, dans mes cheveux ras, une poussière de pellicule doit sûrement se dégager de là, j'ai la main grasse, les cheveux sales, aussi, mais, j'ai beau parler, il ne se passe rien, comme chaque matin, chaque matin est un dimanche à sept heures où mon rituel est d'attendre que je me réveille, j'ai l'impression de ne pas dormir de la nuit, et, pourtant, je rêve. Mes rêves me fatiguent.

Quoi de mieux, pour une personne de mon âge, que d'aller à l'université ? J'ai soif de connaissance. Je suis assidu en cours, jamais un étudiant n'aura été plus présent en cours que moi, et, pourtant, je n'avance pas, je patine, mes pages se remplissent de mots pendant qu'un homme, ou une femme, parle, sans arrêt, de choses, d'autres choses, parfois de leur vie, voire de rien, de quoi ? Je ne sais pas. Je n'écoute pas, j'écris. Mes pages se remplissent de mots. Des mots qui s'enchaînent. Tous ont un sens, mais, ensemble, ils ne veulent plus rien dire. Un peu comme le groupe dans lequel je me trouve. Entre deux cours, il nous arrive. Il m'arrive, parfois, d'avoir du temps. Certains se rassemblent, en cercle, pour discuter, pour passer le temps, pour travailler, réfléchir, débattre, rire, pour rien, parce que cela ne se fait pas d'être seul. Je prends mon temps, pour moi, j'ai toujours le temps, pour moi, parce que je suis toujours seul, sûrement. En cours, je suis au fond, pour voir et ne pas me faire voir, caché dans mon coin, je me replie. La sociabilité, en étant réservé ou timide, n'est pas facile dans un tel établissement, il m'est donc facile de me mettre à l'écart. Je suis l'inconnu aux multiples surnoms car personne ne le connaît, mon nom, mais pourrai-je le leur donner ? Parfois, certains tentent de briser cette montagne qui me sépare de ces êtres, on vient me bourdonner quelques mots à l'oreille, je ne suis pas sourd, mais, mon oreille l'est. Et ils repartent dans une nouvelle défaite face à mon insensibilité. Mon insensibilité face aux hypocrites cherchant des bouche-trous de service pour une heure, pour passer le temps et éviter de s'emmerder durant un cours qu'ils ont choisi de suivre mais la réalité est trop dure pour eux. La réalité n'est douce pour personne. Sauf quand on l'oublie. Il est midi, je suis midi, je ne mange pas, je n'ai pas faim, je mangerai plus tard, quand la faim viendra. Je ne me plie pas à ces habitudes de manger selon l'heure et non le ventre. Je traîne donc dans les couloirs, l'herbe des parcs, les bancs des cours et j'use, chaque jour, le gaz d'un briquet pour garder la forme. Si j'ai le temps, et je l'ai toujours, le temps ne se perd pas, je retrouve mon vendeur pour une nouvelle boîte d'encens que je consumerai le soir.

Les cours reprennent et se terminent. Naturellement, je ne m'éternise pas sur ce sujet. Chacun rentre chez soi ou court vers le bar le plus proche pour se prendre une bière entre amis en jouant au tarot, mais, comme la majorité des étudiants, je vais à l'arrêt de bus. Un bus toutes les quinze minutes. Quinze. Je rate mon bus, oui, le mien, naturellement. Je suis à une petite heure de chez moi à pieds, quatre bus, je décide de rentrer chez moi, mes quatre bus sauront s'occuper sans moi. Je prends le chemin des écoliers pour retrouver mon intimité. Deux heures. C'est plus long. Je passe par les petites ruelles noires même en plein jour. Les petites ruelles noires. Comme quand je plonge dans mes pensées : je n'y vois rien et je n'ai rien pour m'éclairer, je fouille à l'aveuglette, je tâte de mes mains ces pensées parfois impensables impalpables inexistantes. C'est un peu chez moi, ces ruelles sombres, je n'y vois rien, je ne fais que longer le mur de cette pierre lisse, et, parfois, je touche quelque chose, jusqu'à ressortir, la lumière qui ne m'éclaire pas, non, elle ne m'aide pas, elle m'éblouit. Je me sentais mieux dans le noir.

Chez moi, enfin, après cette longue journée d'études remplie de rebondissements, d'activités jouissives, de lutte pour combattre les autres. Chez moi. Je suis tranquille. Seul. Je m'enferme, toujours. J'ai faim, je me prépare un plat, sans oublier d'allumer quelques bâtons d'encens, je m'enfume. Je cuisine, un minimum. Je mange équilibré, j'ai, peut-être, l'intention de vivre longtemps. A table, ou plutôt sur le tapis, un beau tapis de je ne sais quelle origine qui meuble la pièce centrale de mon appartement, un simple tapis, entouré de bâtons d'encens, un tapis, au milieu duquel je mange mon plat avant de m'allonger, avant de saisir la mini télécommande dont je n'utilise qu'un seul bouton pour mettre ma musique en route. Douce, calme, brutale parfois, mais, surtout, enivrante. Je me saoule de cet instant en absorbant toute cette fumée, et, en inspirant, ce son. Je finis par m'étendre, sur le sol, et, les yeux fermés, je contemple mon plafond, oui, je le vois.

Je ne sais exactement quelle heure il est, pas trop tard, normalement, je me relève et titube, ivre de mon repos, vers ma chambre, je retrouve mon lit et ses couettes à l'envers, mes oreillers par terre, mes quelques posters déchirés, mon volet fermé, mon bureau où règne un capharnaüm inimaginable. C'est drôle. Ha ha ha. Oui, riez. C'est comme dans ma tête, plus rien à y comprendre, c'est le bordel. Je ferme ma porte. Je m'installe à mon bureau, le mien, je reprends mes copies inondées d'encre noire, et, je réécris, au propre, dans des cahiers, des cahiers qui s'amoncellent, un peu partout autour du bureau, certains sont vierges, d'autres pleins, ou, entamés. Tout cela donne soif, heureusement, j'ai un mini frigo, rempli de thé glacé, fait maison, bien sûr. De quoi étancher ma soif un court moment. Court, car j'ai toujours soif, ma soif de connaissance n'est jamais alimentée, alors je bois. L'heure tourne. Le temps tourne, ma tête tourne avec lui. Le temps et moi tournons dans notre labeur, sauf que je fatigue, le temps ne se fatigue pas, lui. Epris de fatigue, je me relève donc de ma chaise, mes fesses, elles, se sont déjà endormies sur celle-ci, je titube jusqu'à mon lit, enfin, je n'ai pas le temps de tituber que je me retrouve déjà dessus. J'ai oublié d'éteindre la lumière, je débranche donc la prise, juste à côté de mon lit, pour, enfin, laisser la pénombre s'abattre sur mon corps, pour laisser mon esprit se faufiler dans le monde de la nuit, pour me laisser mourir dans les bras de Morphée. La tête à l'envers, les mains retournées. Je m'endors.

Tu. Tu es là, devant moi, lorsque je rouvre les yeux, quelle n'est pas ma stupeur de te revoir, toi, ici, en ce jour, un dimanche ? Je suis ébloui, si tôt, tu as ouvert mon volet, je vois, pour la première fois, ce dépotoir, non, cette chambre, combien de temps ai-je dormi ? Longtemps, trop longtemps, ai-je l'impression. Mon tapis, toujours là, ouf, mais tu es là, devant moi, un dimanche, tout est prêt, le café, je n'en bois pas, je n'aime pas ça, tu le sais bien, son odeur me donne la nausée. Une tasse de thé me suffira, avec un bâton d'encens. Tu me prends par le bras, je ne sais où tu m'emmènes, j'ai juste le temps d'enfiler un pantalon, non, je ne l'ai pas retiré hier soir, je suis encore habillé. Tu me tires par le bras, dehors, sur le balcon, j'ai un balcon ? Là, devant moi, la ville, cette lumière éblouissante, chaleureuse, je sens cette chaleur contre ma peau qui me réchauffe, je sens ta présence à côté de moi qui me réchauffe, je sens comme un sourire qui me monte à la tête et je danse, je danse de voir toute cette lumière enivrante, cette chaleur réconfortante, je saute du haut de mon balcon et m'envole vers d'autres cieux, je m'élève au plus haut des cieux comme pour m'asseoir sur le trône d'un dieu. Cette fois, je te prends par le bras, je t'emmène au milieu des gens, là, je te prends dans mes bras, je pointe le ciel de mon doigt, le soleil est là, mais il ne nous éblouit pas, il nous éclaire. Sur la pointe des pieds. La Terre descend. Des petits points, les gens s'en vont. Nous voilà, enfin, dans notre monde. Dans mes bras, je t'enlace, nous fondons, nos corps disparaissent en une seule et même poussière d'âme.

Nous sommes face à face sur ce toit, cette terrasse, où l'on a vue sur tout, aux serveurs grouillant de tous les côtés, gesticulant et grondant comme un train arrivant en gare, mais je n'entends que toi, tu me parles, tu es là, devant moi, face à face, je ne sens plus mon corps, tu es là, c'est tout ce qui m'importe, c'est tout ce que je veux.

Soudain, une folle, accompagnée d'un rat énorme, débarque devant nous, elle nous sépare d'un geste brusque en hurlant des phrases incohérentes à nos oreilles, je ne lui dis rien, toi non plus, nous l'écoutons, ses paroles sont insensées mais nous les comprenons, une femme en folie accompagnée d'un rat raisonné, elle a perdu la raison, ou, plutôt, un rat s'en est emparé. Un serveur intervient, me tend un couteau, tu me le prends, je te l'arrache des mains, ça me perdra, je le sais, je me coupe le bout du doigt, une goutte de sang coule sur le tapis, en dessous de notre table, le tapis est tâché. La femme continue de meugler, le rat assis me fixe dans les yeux, je suis tétanisé. Tu me reprends le couteau, je ne bouge pas, tu te regardes dans le reflet du couteau, tu ne vois rien, tu te penches sur le rat, tu le poignardes.

Je rêve. Je me réveille. Au restaurant, tu me parles d'un vieux rat qui court dans les combles de ton immeuble, et, de cette femme appelant à l'aide pour des bruits suspects. Je me contente de serrer ce couteau de la main droite. Je suis gaucher, c'est perturbant.

Tout est confus dans ma tête, tu le sais. Je t'emmène, et, tu m'emmènes, nous nous emmenons. Nous retournons à l'appartement. Là, on y sera au calme, je le sais, tu le sais. Mon tapis, quelques bâtons, face à face, assis en tailleur, je tends ma main vers toi, tu tends la tienne vers moi. Parfait. La fumée inonde la pièce, le tapis se gonfle, je ne sens plus mon corps, seulement ta main contre la mienne. Le jour s'en va. Je ferme les yeux, tu fermes les yeux, nous fermons les yeux.

Je me réveille, le sourire aux lèvres, le volet est fermé, ma chambre également, à double tour, il est sept heures, il est dimanche, je suis perdu, encore, dans mes couettes, je ne suis pas seul, non, je sens une présence, je sens ma présence, je suis avec moi-même. Je. Il. Il se lève, perdu dans ses pensées, dans mes pensées, le brouillard dans ses yeux, il se regarde dans la vitre. Il me regarde dans la vitre, son non reflet. Il s'assied à son bureau, contemple ses cahiers, ce que de ma main il a écrit, il ne comprend pas, il n'a jamais compris. Il cherche une main, il n'y a que la mienne, pour se la passer dans mes cheveux sales. Je suis son fantôme, mais il n'est pas mort.


Mardi 19 juin 2007 à 16:29

Découvrez l'Oeuvre Ultime, troisième recueil de poèmes sorti avant le deuxième, qui comprend un poème unique, ce qui n'en fait pas un recueil en réalité.

Pour résumer : Un poème. Un poème qui résume toute une vie, une vie en prose. Une vie aléatoire, où tout retombe sur le hasard. Comment cela va-t-il se terminer ? Quelle sera la suite ? Aucune réponse à ces questions, seule l'imagination du lecteur et son expérience personnelle donneront un semblant de vérité sur le sens de la vie, sur le sens de l'oeuvre, sur le sens du poème. Un poème. Un unique poème pour toute une vie, pour tout un monde. Un monde fou qui ne s'arrête pas aux frontières de la réalité mais qui s'enfonce dans l'imagination illimité de l'être humain.

Et quelques extraits...

"Ça me rappelle le jour
Le jour
Où j'ai tué un type
Parce qu'il m'avait marché sur le pied
J'ai trouvé une branche
e l'ai immobilisé sur le sol
Et j'ai enfoncé la branche dans son œil
Avant de le lui arracher avec les dents
Puis je l'ai sodomisé à sec
Parce que je suis un pervers sexuel
Après je lui ai fracassé la gueule sur le béton
Pendant que deux asiatiques prenaient des photos
Souvenirs de vacances qu'ils disaient
J'ai enterré le corps chez les voisins
J'ai appelé les flics
'ai précisé que c'étaient des mythomanes
Ils sont en prison à l'heure actuelle
Et j'ai mangé leur chienUn doberman
Parce que j'avais faim
Et que je n'avais plus de chamallows"

"Après une nuit de plusieurs jours
J'ai commencé à réaliser que le pain
Et le vin
Ne sont point là
Ou pas là
Gare à toi
Gavroche
Perd les pédales
Je suis ton âme
Et ton antre est infect
Plein de rats
Pas à manger
Je me meurs
Je brûle de mille feux
Et je plonge
Dans une noirceur
Qui mange mes pop-corn
Avant de se suicider
C'est un bon sujet à débattre en tout cas
A battre comme le blanc des œufs
Et ça on en fait pas tout un plat à la télé
Les œufs battus on en voit partout
Et personne ne dit rien
C'est affreux
Pas même un numéro d'urgence
Rien
C'est honteux
Ah
Je me morfonds rien qu'en imaginant cela
Mon cœur fonds et je suis mort
Un mort fond et il coule
Je coule
Comme du fromage fondu sur une pizza
Du fromage de chèvre sinon rien
Tout ou rien
Il faut choisir
Comme boire ou conduire
Mais au lieu de boire et conduire
Je préfère fumer et planer
Ha ha
Je ne me répète pas, non
Première virgule
Y'aura pas de point
Ou alors je mens
Peut-être
C'est mon hobby
Chaque matin
A la boulangerie
Je demande une baguette de pain
Alors que je n'en veux pas
Je mens à moi-même
Quand je me dis que je suis beau
Alors que je suis moche
Je mens à mon chien
Quand je lui fais croire qu'il va bientôt manger
Alors qu'il est mort
Je mens à mes parents quand je leur dis que je rentre manger
Alors que je ne vis plus chez eux
Je mens partout
Je mens toujours
Café café café
Du café irlandais dans un pub anglais
Le mélange des cultures
Le mélange des bières
Le mélange de vomi dans les partouzes pour gamines
Les pyjamas parties qu'elles appellent ça
Elles mettent Titanic en boucle et elles mouillent leurs mouchoirs
Devant Leonardo Dicaprio
Elles jettent les parents et les garçons dehors
Putains de lesbiennes"

Intéressé ? Même si cela m'étonnerait, je vous laisse admirer...

http://www.manuscrit.com/catalogue/textes/fiche_texte.asp?idOuvrage=9957

Bonne nuit à tous.

Dimanche 17 juin 2007 à 23:08

Oui ou non. Pas de questions. Il n'y a pourtant rien de désagréable dans tout cela. Cela me rappelle mon enfance, dans les bas quartiers de San Diego quand il fallait savoir faire la différence entre le vrai et le faux, et là, je ne parle pas de contrefaçons...

En ce temps-là, y'avait un atelier boulevard Carmen Street, je me fondais dans la masse pour acquérir un peu d'expérience dans le domaine cinématographique. J'y ai fait mon premier blockbuster : "Le Vampire aux Lacets Défaits", j'y avais le rôle titre. Un vampire qui ne parvenait jamais à sucer le sang de ses proies parce qu'ils se prenaient les pieds dans ses lacets, le pauvre...

Ce fut un tellement grand succès que l'année d'après fut tournée une suite : "La revanche du Vampire aux Lacets Défaits", cette fois-ci, en plus du vampire il y avait un monstre, et, même à deux, ils échouaient dans leurs plans de conquête du monde. Sans parler des attaques d'indiens...

Bref, en ce temps-là, j'étais un auteur prolifique, voué à une carrière phénoménale, le jeune espoir de l'époque, plus d'une dizaine de films à mon actif, écrits, réalisés et joués par moi-même...

Puis ce fut le drame, j'ai déménagé, j'suis arrivé dans les faubourgs pavés d'une petite ville campagnarde qui sentait le bitume et le pain chaud. Un père souvent absent, une mère absente également, sauf qu'elle ne travaillait pas le mercredi, j'ai été forcé à aller dans des Associations Sportives pour mon bien-être et ma santé mais je n'aimais pas courir après un ballon, j'ai préféré me faire les trous de nez au milieu du terrain, alors j'ai pris un arc mais j'étais gaucher, puis j'ai enchaîné et j'ai oublié tout mon passé, et le monde m'a oublié...

J'étais perdu jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce que la mort vienne me voir en personne et me dise "Ha ha petit, tu as encore le temps devant toi"...

Cela voulait-il dire que je n'allais pas mourir ? Je le crains, mais, tout n'est pas perdu, j'espère qu'un jour ou l'autre j'y parviendrai, je défierai la mort et je prendrai sa place...

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