Jeudi 3 mars 2011 à 16:49

 Le jour se lève. Je reprends peu à peu mes esprits et réalise que j'ai passé quelques heures inertes sur le sol. Un parquet brillant et sympathique. J'ai un peu mal partout mais j'ai l'impression d'interpréter différemment tout ce que mon corps ressent. Comme mes cheveux qui poussent. Je me trouve dans une pièce vide. Seuls quelques parapluies ouverts et posés à même le sol m'entourent. Même en frottant mes yeux je ne parviens pas à reprendre mes esprits. Ils ont sûrement dû fuir durant la nuit. Tout est parti durant la nuit. Mes esprits, les bouteilles sont désormais vides et mes souvenirs enfouis. Quelqu'un tape, de plus en plus fort. Je crois que j'ai réussi à piéger un esprit dans mon crâne. Il doit vraiment se sentir mal ou seul pour vouloir s'échapper ainsi. Je commence à reprendre le contrôle de mes jambes et parvient à me lever, difficilement, mais me voilà debout. Prenant appui sur le mur, mais debout. C'est un peu humide tout de même. Il reste un paquet de cigarettes écrasé dans ma poche, contenant une et une dernière cigarette. Je la porte à la bouche, la main tremblotante. Tout en cherchant de l'autre main, pas aussi sûre, un briquet, quelque part ou n'importe quel autre objet pouvant faire du feu. Miracle, en voilà un qui traîne dans le paquet, justement. Je n'avais pas remarqué au premier coup d'oeil, et ce n'est pas dans mes habitudes de laisser le briquet dans le paquet. J'allume enfin la cigarette. La fumée envahit mes poumons, je tousse. On suffoque un petit peu ici. Il fait humide, chaud. J'ai l'impression d'être trempé de sueur mais quand je m'essuie le front, il est sec. J'ouvre la baie vitrée menant à un balcon, l'ai y est tout aussi humide, mais il y fait frais. Je sors donc et prendre une grande inspiration avant d'inhaler, une nouvelle fois, une bouffée de cigarette. J'aperçois également allongée sur le balcon une belle blonde. Elle me paraît toute légère et je pense que cela ne peut pas me faire de mal. Elle doit être bien fraîche. Je m'approche d'elle le briquet en main. Tout doucement, pas de gestes brusques, j'ai encore du mal à tenir debout. Mais peut-être pourra-t-elle faire s'échapper ce dernier esprit déterminé qui n'en finit pas de taper. Voilà la blonde entre mes mains, je la décapsule à l'aide du briquet. D'un geste sûr, presque automatique. Un réflexe. Je la porte à mes lèvres et je sens sa fraîcheur descendre le long de mon oesophage. Bon Dieu que ça fait du bien. Ça et quelques bouffées de cigarette. Un bonheur. Une main sur la rambarde je me penche pour observer le paysage. J'aperçois des petits points et des petits rectangles se balader dans les rues. Un type sur un balcon, d'un immeuble en face prend également l'air. Il est en peignoir et tient un mug fumant dans la main. Subitement, je sens mes pieds rafraîchir. Je les regarde et m'aperçois qu'ils sont nus. Mes sens ont l'air de revenir, on dirait. En relevant la tête, j'observe le ciel, cette fois. Il est bleu, pas un seul nuage ne le traverse. Seul un petit vent frais qui caresse mon visage. Je me mets à le caresser également de ce fait. Une petite barbe naissante. Des paupières lourdes et le nez qui commence à couler. Je renifle brusquement et si fort que cela revient au fond de ma gorge. Par réflexe, j'avale. Un goût étrange, inhabituel. Mais je n'y prête pas plus attention et fini ma cigarette qui commence à consumer le filtre. Puis quelques gorgées de ma blonde. Avant de la terminer d'une traite. C'est en la levant une dernière fois que j'aperçois du sang sur une de mes mains. Mince, j'ai dû me blesser stupidement sans m'en rendre compte. Je lèche le sang sur la main mais n'aperçoit aucune plaie. Je reste perplexe. Mon nez, c'est mon nez qui saigne. Je cherche un mouchoir pour l'essuyer mais je n'en porte pas sur moi. Encore moins ma blonde après l'avoir tout de même regardée. Je rentre pour trouver n'importe quoi qui puisse essuyer mon nez, mais, par réflexe je l'essuie avec ma manche. Je rentre tout de même et en avançant dans la pièce je glisse et me retrouve au sol. Je me retrouve dans une mare de sang. Bon Dieu, que s'est-il donc passé ? En tournant la tête je remarque un corps inerte à mes côtés. Je me vois inerte à mes côtés. Je suis abasourdi. Je me relève trempé de sang. Je ne sais plus quoi faire. Que nous reste-t-il à faire quand on s'aperçoit inerte et entouré de son propre sang. Je me dirige donc vers la porte d'entrée, jette un dernier coup d'oeil à moi-même au sol et je sors. Ça va mieux. Je crois que mon dernier esprit a réussi à s'échapper.

Par Jannie le Samedi 16 juillet 2011 à 1:56
J'ai rêvée un jour que je tuais quelqu'un avec une pelle.
Je me suis réveillée les mains pleines de sang. Et une pelle posée devant mon lit.
Je ne sais pas si parfois nos rêves paraissent si réels que l'on bouge pendant la nuit...?
En tout cas, tu as une façon d'écrire envoutante.
 

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