Jeudi 15 avril 2010 à 11:34

 La tête lourde et en sueur. Le cou ne supportant plus ce fardeau, il se laisse couler sur l'oreiller. Un lit de lianes et de feuilles séchées au milieu d'une jungle sans bruit. Seul le frottement de la peau sur les feuilles dû aux spasmes de son être. Les yeux révulsés et un cauchemar dont on ne se réveille pas. Un courant d'air lui rafraichit le corps et sèche les gouttes de sueur éparpillées sur toute la surface de son corps. Ses mouvements sont moins perceptibles, le calme revient doucement...

Un calme sournois qui ne laisse rien présager de bon. Les lianes se rétractent, le laissant choir sur des feuilles émiettées. Son dos se redresse, les yeux vers le ciel. Un ciel noir et gris, sans étoile, sans lune, sans lumière. S'abat sur lui une atmosphère lourde qui qualifie la cruauté de son supplice. Son cerveau s'ébouillante. Une première goutte de sueur commence à se forme sur la base de ses cheveux, puis glisse doucement le long de son front. Elle se retrouve rapidement accompagnée de congénères glissant le long de la joue, jusqu'au menton pour fusionner ensemble. Devenant assez lourde pour se laisser tomber et se diviser sur le sol feuillu. Nourrissant la terre. L'étincelle...

Ses yeux révulsés s'assombrissent, ses globes devenant noirs. Ouvrant la bouche qui laisse échapper un mince filet de fumée blanche, montant vers le ciel en formant quelques symboles incompréhensibles. Comme une langue ancienne et mystique. Le peu de tissus qui le recouvrent s'effeuillent. Son corps nu s'élève. Les jambes pendent. Les bras tendus vers le ciel. La tête tellement en arrière que les cervicales sont brisées. Ses jambes se plient comme un appel à se recroqueviller avant de retrouver sa forme première comme un éclatement. Son corps rougit et commence à se consumer à différents endroits : un mollet,  une cuisse, le ventre, un bras, les yeux. La bouche ouverte laisse passer un cri aigu quasiment inaudible. Les flammes se font de plus en plus intenses sur le reste de son être. Un tas de cendres commençant à se former sur le sol...

Ne reste qu'un tas de cendres. Nourrissant la terre. Et un nuage de fumée s'étant formé dans le ciel. Rejoignant le ciel.  Comme l'âme s'étant séparé de son enveloppe charnelle.

Par SweetLove le Jeudi 15 avril 2010 à 14:26
Putain, c'est incroyablement bien écrit.
J'adhère, et je repasserai.
Par :) le Dimanche 10 octobre 2010 à 12:50
connard
 

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