Mercredi 10 janvier 2007 à 1:04

Me voilà blessé, physiquement, mais avec une victoire morale. A vrai dire, j'ai encore du mal à sentir mes testicules, et mon oeil au beurre noir fait effet au milieu de la foule...

J'étais sur la route, à pieds. Je rentrais chez moi, après une journée quelconque. Le soir était déjà tombé depuis un petit moment. Lorsque, sur la route, j'ai croisé un type, enfin, avant de le croiser, je l'ai vu venir, de loin. Son visage ne me laissait pas indifférent, il m'était familier même, en très peu de temps j'ai pu me rappeler de lui, de mauvais souvenirs, un sale type. J'étais au collège avec lui, comme quoi, ça remonte à loin, et il vit toujours dans ce quartier, comme moi. Je n'étais pas, moi non plus, sérieux au collège, mais, moi, je n'étais pas con, j'étais intelligent, oui, je peux le dire, contrairement à lui, qui n'avait rien dans la tête et qui passait son temps à se gratter les couilles et à cracher par terre toutes les trente secondes. Nous avions le mérite d'attirer sa colère par un simple regard "Qu'est-ce tu m'veux ?" Oui, c'est cela, je me rappelle bien de ses paroles, et, nous, particulièrement moi, étions faibles, nous nous taisions, nous baissions notre regard sous ses ordres. Je lui en ai toujours voulu, j'ai gardé une haine considérable envers sa personne, surtout par tous les mensonges qu'il a osé me dire après m'avoir volé, oui, volé. Ca me fait sourire en même temps. Je savais très bien que c'était lui, mais, non, en fait, ce n'est pas ça qui me donne ce sentiment envers lui, c'est un tout. Je n'ai jamais pu le sentir, voilà tout...

Et donc, je le recroise, par hasard, dans cette rue, vide, bien éclairée, il a sûrement dû me reconnaître, nous avons tout de même cohabité ensemble plusieurs années, et, je le croise. Sauf que cette fois, je ne me laisserai pas faire, j'ai grandi, oui, j'ai évolué, je le regarderai dans les yeux jusqu'au bout, nous nous croisons, je le fixe, il me fixe, nous nous dépassons, il se retourne et me sort "Qu'est-ce tu m'veux ?". Décidément, il n'a pas changé, pas d'un poil, toujours la même gueule, et toujours rien dans la tête. Je m'arrête. Je me retourne, face à lui je ne réponds pas, je le regarde dans les yeux. Il se répète, puis, ajoute "Baisse tes yeux"...

Le problème est qu'il a souvenir de moi comme un faible, je dirai plutôt que c'est une erreur. Je m'approche de lui et lui réponds "C'est à toi de me dire ce que tu veux". "C'est toi qui m'a fixé" enchaîne-t-il. "Je t'ai regardé, dans les yeux, comme tu l'as fait, alors, moi, je te demande ce que, toi, tu me veux". Je vous passe les paroles qui ont suivis, inintéressantes, car cela prouverait encore plus le crétin abouti qu'il est. Il commence donc à s'énerver, n'ayant peut-être pas compris mes dernières paroles et me menace de me fracasser la gueule si...en fait il n'y a aucune raison, il veut juste se battre, il veut provoquer en espérant que je fuirai, que j'abandonnerai, il veut se battre sans commencer la bagarre, pour se défendre et m'accuser de l'avoir agressé si cela tourne mal. Sauf que j'ai très bien compris tout cela. Je ne fuirai pas, je ne battrai pas. En réalité, je lui dis même ce que je pense, qu'il n'est qu'un lâche n'ayant rien dans les couilles et cherchant simplement à se montrer plus fort que les autres par la violence ne pouvant utiliser son intelligence étant en déficit de cette dernière...

Cela fait admirablement penser à un certain film où l'on doit provoquer une bagarre et la perdre, une devoir, je ne m'étalerai pas plus...

Cette fois, je suis allé trop loin et lui ne peut pas faire marche arrière, ce serait la honte la plus totale, il n'y a pas d'autres termes que pour un type dans son genre, il serait humilié, la lâcheté ne fait pas parti de son vocabulaire, d'ailleurs celui-ci n'est pas très fourni, en réalité. Le seul moyen pour lui de se sortir de là est de me frapper, je n'attends que cela, le problème est que même s'il ne fuit pas, il reste un lâche. Je ne m'attendais pas à cela, mais le premier coup fut dans mes bijoux de famille, et, croyez-moi, je l'ai bien senti. Je me retrouve donc les mains entre les jambes, puis je tombe à genoux en lâchant quelques petites grossièretés par-ci, par-là, à cause de la douleur, je vous le dis. Ainsi, le deuxième coup, je ne m'y attendais encore moins, un coup de poing, à la rigueur, j'en ai déjà reçu, mais, là, un coup de pied en pleine tronche, ce n'est pas ce que je vous souhaite. Je me renverse et me retrouve sur le dos, cette fois, je ne sens plus la douleur à mon entrejambe, mais une autre dans la tête, la douleur n'est pas vraiment localisée, mais je porte mes mains au visage et lâche, cette fois, des cris de douleur. Le type, là, vient à mes côtés, oui, il me frappe les côte, c'est passable, je vous dirai, ces coup-là, par contre, n'était pas trop douloureux. La preuve. Seulement quelques bleus le lendemain. Je me mets sur le côté pour qu'il puisse un peu enchaîner des coups dans le ventre, là, je remarque que je saigne du visage, mes yeux s'illuminent. Je lui attrape la jambe, il n'a pas le temps de dire ouf ou qu'importe la grossièreté qu'il se retrouve à terre, je monte sur lui, à califourchon, je beugle, je meugle, je gueule, je ne sais pas, je lâche quelques cris insignifiants sur son visage, en secouant le mien, mais ce n'est pas comme dans le film, je lui crache dessus, sur le visage, ainsi, ça va mieux...

"Qu'est-ce que, toi, tu me veux ? Dis ? Qu'est-ce que tu me veux ? Réponds-moi ! Réponds-moi ! Pourquoi tu t'obstines ainsi ? Pourquoi tu restes là ? Casse-toi ! Casse-toi ! Espèce de lâche ! T'as rien dans le ventre ! Pourquoi ? Mais réponds-moi ! Je veux que tu arrêtes ! Tu vas arrêter oui ? Aaaah"

Tout en le secouant sur le sol...

Lui, immobile, se laissant faire, comme tétanisé, ne trouve qu'à dire "Lâche-moi, mais lâche-moi", puis au fur et à mesure, je ressents de la peur dans ses paroles, puis des larmes sur son visage. Il chiale comme un gosse tout droit sorti d'un cauchemar. Ca me fait rire, je ris aux éclats, sur lui. Puis, je me calme, je m'essuie les mains sur sa veste, et, je m'en vais, je rentre chez moi.

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