Dimanche 3 juin 2007 à 12:51

Un jour, j'ai eu une importante illumination, une lumière qui traversa mon esprit comme un éclair. A ce moment-là je pensais à la mort, mais, surtout à ce qui pourrait se passer après la mort. Tout le monde a déjà réfléchi là-dessus, un jour ou l'autre, la lumière blanche, le paradis, l'enfer, le nirvana, la réincarnation, mais, je me suis demandé quelle vie pourrait-on avoir après la mort, sans aucune considération métaphysique, religieuse et j'ai eu un vide, un vide dans ma tête, dans mon esprit, comme quoi après la mort, il n'y a rien, que du noir, notre esprit se sépare de notre corps et se désintègre n'ayant plus d'apparence, ni d'un corps concrètement, ou, tout simplement, il n'y a rien de tout cela, notre corps pourrit et nous disparaissons, pfuit, plus rien, rien, rien...rien. Nous devenons poussière, nous n'avons plus la capacité de bouger, de penser, de vivre, nous sommes vide...

Je peux vous dire que c'était impressionnant de ressentir ce vide dans ma tête, en quelques secondes, je m'étais vidé, et me suis entre aperçu des conséquences de la mort, quand j'ai repris mes esprits je me suis dit "Whoua", et cela confirme que la religion n'est là que pour rassurer l'Homme dans sa vie pour qu'il n'ait pas peur de la mort...

Ce sujet m'amène évidemment quelques souvenirs, assez sombres, glauques, morbides, bien que tout ceci s'est passé une chaude soirée d'été, en Allemagne...

Je me trouvais dans une ville, dans cette Allemagne non loin de la frontière française, le soleil venait à peine de se coucher, pourtant il était déjà assez tard, je traînais dans des rues peu fréquentées, peu éclairées, et, c'est dans cet endroit très cliché qu'un évènement, ayant marqué ma jeune vie à jamais, va se réaliser...

Un homme m'interpelle, je ne parviens pas à distinguer nettement son visage, mais, il paraissait très sale, des vêtements usagés, et une voix caverneuse, abîmée par l'alcool et la cigarette. Il me demande, en allemand, sur un ton non sympathique si j'ai du feu, étant pressé et ne voulant pas avoir affaire avec ce genre d'individus je réponds que non, mais, il me rattrape, me saisi et me plaque contre le mur, j'ai peur, mon coeur commence à battre intensément, et, raconter ceci me fait le même effet. Je lui demande ce qu'il me veut, il ne comprend pas un mot de mon français, mais commence à voir mon air apeuré. Avec mon allure, et, sachant que je suis un étranger, il devait penser que j'étais un vagabond perdu, sans famille, sans papiers et il voulait s'amuser avec moi, si j'en crois son grand sourire laissant apparaître des dents gâtées et une haleine horrible. J'ai pas le temps de réfléchir, tout cela s'est passé en quelques instants, j'avais à peine le temps de cligner des yeux, qu'il commence à sortir un cran d'arrêt de son manteau usé et à me le pressé sur la gorge, je ferme les yeux, et là, toute ma vie commence à défiler, j'avale ma salive, j'entends mon coeur résonner dans toute ma poitrine, et, je me dis "Je suis perdu"...

L'homme commence à presser plus fortement, et, bouge sa lame d'un côté à l'autre, ça brûle, je saigne, il voit la peur dans mes yeux, pourtant, mes bras pendent, mais, ils sont très lourds, pendant qu'il baragouine des mots incompréhensibles en allemand, j'ai eu une petite montée d'adrénaline, et, d'un geste rapide,précis et violent, je lui enfonce mon genou dans ses testicules, à cet instant précis, je lui retourne le poignet, saisis son couteau, et, profitant d'un petit instant de déséquilibre, je le fais basculer sur le dos...

Maintenant, j'aurai très bien pu fuir, prendre mes jambes à mon cou, sans me retourner un seul instant, jusqu'à l'épuisement, mais, l'adrénaline étant monté violemment, brusquement, je me suis laissé guider par mes pulsions. A cheval sur lui, je brandis la lame, et, la plante d'un coup sec dans son coeur (ou l'emplacement où était supposé être son coeur), il crie, je mets ma main sur sa bouche pour le faire taire, et il commence à me mordre, je pousse un petit cri à mon tour, et, instinctivement, je retire le couteau et lui replante dans la gorge, sur le côté, du sang jaillit, il ne bouge presque plus, seulement quelques gémissements pendant quelques secondes, jusqu'à son dernier souffle, ses yeux sont grand ouverts...

Je me suis jeté en arrière, je suis resté assis durant quelques minutes, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi penser, je me suis mis à me remémorer ma journée, mes derniers bons moments, je me suis mis à sourire, puis, j'ai rouvert les yeux, et, j'ai revu son cadavre gisant sur le bord du trottoir, pas un bruit, pas une lumière mis à part un ou deux lampadaires, je n'ai pas réfléchi, je n'ai pas réfléchi un seul instant, j'ai pris mes affaires, récupéré le couteau, et, j'ai couru, il y avait du sang sur ma veste, je l'ai retournée, mes mains étaient couvertes de sang également, mais, je continuais de courir, sans cesse, jusqu'à la sortie de la ville, jusqu'à trouver un petit ruisseau, quelconque plan d'eau dans lequel je pouvais me laver, après m'être nettoyé, je me suis allongé, j'ai vomi de tout mon corps, et, j'ai passé une nuit horrible...

Chaque fois, chaque instant où je fermais les yeux, je revoyais la scène, je revoyais son corps, tout ce sang, j'ai cru devenir totalement fou, mon coeur ne cessait de battre à toute vitesse, et, j'avais ces petits vertiges, lorsque je repensais à tout cela...

Je venais de tuer un homme, je venais d'ôter la vie à une personne, j'avais une main écrabouillée, une gorge blessée, une boule dans cette même gorge, mais, j'ai tué...

Pendant plusieurs jours, je ne savais où j'allais, cette soirée n'arrêtais pas de me hanter, j'en faisais des cauchemars, même éveillé je cauchemardais sans cesse...

Pour quelles raisons, pour quels motifs, par quels moyens, j'avais agi de la sorte, l'adrénaline, la peur, les pulsions, le sentiment d'être perdu, tout cela, tout cela et le fait que c'était lui ou moi...

Quand je me suis dis, quand j'ai réalisé que c'était lui ou moi, j'ai eu un soulagement, en quelque sorte, mais j'aurai pu fuir, aucun de nous deux seraient morts, là est le problème qui persiste encore actuellement, heureusement, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, pourrait on dire, et, je me dis constamment "C'est peut-être mieux ainsi"...

Je n'ai pas eu d'écho de cette affaire, et, j'avoue ne pas avoir cherché à en trouver...

Voilà, voilà la raison pour laquelle je préfère rester si mystérieux, maintenant, je pense que vous aurez une vision différente de ma personne, et, peut-être même que vous ne préférerez pas me connaître davantage...

Et, je ne peux dire que ceci est une expérience à avoir, mais, lorsqu'on l'a vécu, nous voyons certaines choses différemment. Comme, parfois, je me fais des petits scénarios, sur les réactions des gens, de l'entourage, si telle ou telle personne venait à mourir ou si tel ou tel individu avait tué...

Tout ceci est matière à réflexion, tout ceci ne peut laisser indifférent...

La vie, la mort, deux choses, deux termes, deux notions, tellement différentes, mais tellement semblables et complémentaires...


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