Jeudi 19 avril 2007 à 18:49

Nous, les terriens, les êtres humains, nous sommes si différents alors que nous sommes pareils. Ah. Ou nous sommes tous pareils mais si différents. Sous plusieurs couches de graisse, de peau, d'écorce, de je ne sais quoi, nous pouvons voir au fond de chacun une vérité, encore faut-il avoir les outils pour voir cette vérité. Mais, nous, êtres humains, sommes totalement différents, et, cela, personne ne peut le nier, des fourmis, ou des cochons, des hirondelles, du reste du monde. Physiquement, cela m'est impossible de tout vous dire, parce que tout vous dire, serait révéler la solution, or, je n'ai pas la solution...

Nous avons construit notre monde, notre terre, techniquement, nous l'avons plutôt modifié, personnalisé, la nature ne nous plaisait pas alors on a fait couler le béton, pour vivre ensemble telle une véritable communauté pour partager nos vies, pour s'amuser, chanter gaiement et pourrir l'atmosphère. Tout cela, nous en sommes fiers, je suis fier, vous êtes fiers, mais, malheureusement, ensemble, nous ne nous entendons pas, le voisin est trop bruyant, la pute insolente, et les gamins puérils. J'ai déjà oublié mon enfance...

Alors quand je me balade dans la rue, avec toutes ces voitures qui me polluent, les poumons, et mon monde, ma terre, l'atmosphère, avec ces gens qui me croisent, qui m'ignorent et m'écrasent le pied. Nous vivons ensemble, mais nous nous ignorons chacun. Suis-je fait pour vivre ici avec eux, les terriens ?

Un bruit anodin, un cri, nous retourne, nous violente notre paix intérieure, nous sommes surpris, notre regard s'éloigne et on nous violente, nous avons mal...

Voilà, j'étais dans la rue, au milieu de tous ces gens, j'étais dans la rue pour aller au restaurant, un restaurant sympathique avec un menu convenable. Bien qu'un cadre supérieur ne se contenterait pas de cela, mais, pour moi, c'était assez. Je ne promène pas mon chien le midi, quand je vais manger dans un lieu public, avec des gens, du bruit, et des semelles qui claquent sur le trottoir, c'est l'été, il fait chaud, on se laisse aller. Mais, un type n'allait pas manger, lui, non, alors, il pouvait promener son chien, un gros chien. Les chiens à la carrure olympique, ceux qui vous boufferaient le nez en grattant la patte arrière, ou en remuant la queue, mais, bien qu'il soit dressé (comprenez par là qu'on ne parle plus de la queue) il reste assez sauvage, pour un animal domestique, et n'en fait donc qu'à sa tête, pour pisser sur le coin d'un mur. Son maître n'est pas vraiment content, ce ne sont pas des bonnes manières. Nous, terriens, ne pissons pas dans les coins de murs. Il crie sur son chien, mais, dans la rue, nous ne sommes pas seuls, surtout à midi, quand les terriens vont manger. On se retourne, étonnés d'un tel bruit, surpassant les bruits de moteurs, et des talons qui claquent...

"Qu'est-ce qu'il y a toi ? Tu n'as jamais vu un chien de ta vie ?"

Voilà qu'on m'agresse verbalement, on me fait violence, on brise ma paix intérieure, mon coeur ne se sent plus battre, j'ai peur. Cet homme qui promenait son chien et qui m'a surpris en lui criant dessus, je me suis retourné, cela ne lui a pas plu, et il me violente en me criant dessus à mon tour, comme pour retrouver un peu de fierté après s'être laissé faire par un animal domestique...

"Si je n'ai jamais vu un chien ? Non, il est vrai, jamais, alors j'en profite d'en voir un."

Ne voulant pas me laisser faire, ne voulant pas lui laisser la victoire sans une bataille, parce que je suis un combattant, parce que je suis un terrien et qu'un autre terrien n'a pas à me faire peur et n'a pas à me rabaisser, au milieu de tous ces autres terriens...

"Oh pardon, je me suis trompé, en effet, il est probable que j'ai déjà vu ce genre de spécimen. Oh, que le tien est grand."

Je m'enfonce dans la bêtise, selon cet homme, et me menace de lâcher son chien pour me montrer à quel point il est féroce et à quel point un terrien, un être humain, contrôle ce qui l'entoure. Sauf, que le terrien n'a pas inventé le chien, sauf que l'être humain a inventé bien d'autres choses pour survivre sur cette terre, sur ce monde hostile, dans cette nature belliqueuse. Moi, terrien, je n'ai pas peur de ce monde...

"Oui, lâche-le donc que je le voie de plus près."

Il me menace de mettre ses menaces à exécution. Je pense qu'il est temps pour moi, de lui montrer qui a le contrôle dans cette situation. Pourquoi je n'ai pas peur des autres terriens ? Qui sont, pourtant, les plus dangereux. Car nous, terriens, sommes les plus dangereux sur cette terre. Nous sommes l'espèce qui détruit tout ce bouge, nous sommes l'espèce qui s'autodétruit avec un terrible consentement. Nous sommes l'espèce qui s'entretue depuis des millénaires. Nous sommes la pire espèce. Et je n'ai pas peur d'elle, parce que je sais me protéger, je sais comment me protéger. Grâce à nous, terriens. Car notre communauté n'est plus, il faut penser à survivre égoïstement. Je pense à moi pour vivre. Alors je sors l'arme de ma poche, un beau calibre semi-automatique assez puissant pour faire gicler la cervelle du type sur le coin du mur. Oui, nous, terriens, ne pissons pas sur les coins de murs, nous préférons faire gicler la cervelle d'autres terriens sur les coins de murs, c'est plus artistique. Je pointe donc mon canon vers ce type, qui blanchit en un clin d'oeil...

"Qu'est-ce qu'il y a, mon ami ? Tu n'as jamais vu une arme de ta vie ?"

Par frigo le Jeudi 19 avril 2007 à 23:32
J'adore la chute. En partant d'une histoire toute simple, tu englobes le champs de vision pour parvenir à cette reflexion. L'humain n'est rien qu'un enfant trop gaté qui pense que tout lui appartient, maitre du monde quitte à le détruire.
 

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