Jeudi 2 décembre 2010 à 13:22

 Or donc, comme je disais. Ce week-end, j'aurais dû le passer sous la couette. Confortablement installé, au chaud, sous la couette. Car à présent, j'éprouve quelques difficultés à me servir de la main gauche. Certes, oui. Il y a une explication à tout cela. Non, cela n'a rien à voir avec la débâcle du XV de France. Non, cela n'a aucun rapport avec la politique actuelle et, encore non, je ne suis pas un drogué. Oui, tout ceci aurait pu être évité. Oui, ma couette tient fantastiquement chaud même avec une température inférieure à zéro. Et, encore oui, je suis alcoolique...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire dernièrement. Non, dernièrement, c'était plutôt se balader sur les Champs-Elysées, sous la neige à la recherche de Tacos et je peux vous dire que je n'ai rien trouvé de tel dans cette avenue. Peut-être est-ce la neige qui interdit de vendre des tacos, le temps serait plutôt aux marrons et vin chauds. Alors que je n'écoutais aucune musique, je traversais la route au vert...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire précédemment. Non, précédemment, c'était plutôt rentrer dans un bar, dire bonjour et commander une pinte de bière. Bière de Noël, bien entendu. Quelques amandes et raisins secs. Une bataille sans merci, je peux vous le dire. Les raisins secs ont gagné. La poubelle, certes, mais les amandes se sont faits manger. Pas par moi, non. Qui ? Me direz-vous. Mystère, sûrement une énigme de la nature. Le genre d'être qui ne se laisse pas influencer et qui raisonne avec le coeur. J'ai donc bu cette bière et me suis gelé le bout des doigts pour se faire consumer une cigarette. Rien de tel. Une ambiance froide qui règne entre nous sous cette chaleur. Juste quelques petits sursauts pour se convaincre que le froid n'est qu'une illusion...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire auparavant. Non, auparavant, c'était plutôt une course à l'armement. Ou contre la montre. Mais j'étais plutôt à pieds ce jour-là. Je traînais un peu partout, dans les coins de la ville. Pour quelques rayons X. Des urgences et un type qui adore son métier à un point inimaginable. Au moins, les gens sont contents, peut-être cocus également mais déjà contents. Ce qui m'a valu quelques pilules. Non, je ne suis pas drogué, mais ces pilules là sont vraiment fortes, c'est impressionnant. Moi qui n'ai pas de problème pour dormir, avec ça je risque plutôt de ne pas me réveiller...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce que je voulais vous raconter. Non, ce que je voulais vous raconter, c'était plutôt un dimanche matin. Sous un abri-bus. Non, sous terre. Il était tôt, et ne croyait pas qu'il était tard. C'était dans la soirée, mais tôt le matin. Certains se réveillaient à peine tandis que je rentrais chez moi. Espérant atteindre le coin de ma rue avant le lever du soleil. J'étais en forme, on va donc dire que j'étais plutôt rond. Et tout s'est passé très rapidement. Entre deux stations de métro. Entre un type qui voulait me planter avec un couteau invisible et un autre qui voulait me voir assis. Cela devait être le même vu que je devais voir double. Entre un coup de poing et des portes qui se referment. Je me retrouve, ainsi, en quelques instants au coeur d'une polémique. Oui, enfin non. Nous ne pouvons pas réécrire ce qui aurait dû se passer. Mais, je me retrouve, tout de même chez moi. Seulement, ce que je ne savais pas encore. C'est mon 5ème métacarpe qui fut assez mécontent...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec ce qui a pu se produire vraiment. Non, vraiment, c'était plutôt des bouteilles qui se sont vidées sur le trottoir, après être passé par l'estomac. Et des gens qui criaient mon nom en se jetant à mes pieds pour implorer mon pardon. Et je me suis retrouvé assis sur un nuage, ou sur le bord du balcon, à réciter des poèmes d'auteurs inconnus faisant passer au vent et son air frais des moments magiques qu'il soufflera dans le coeur et l'âme errantes sans but dans cette ville et ce monde encore éteint. Et, ainsi, je réalise. Oui, je réalise...

Mais tout ceci n'a rien à voir avec tout ce qui a pu se produire réellement. Non, réellement, c'était plutôt comme un poisson du futur qui serait passé entre les lignes...


Jeudi 25 novembre 2010 à 16:28

 Qu'est-ce que tu caches en toi ? Ne tente pas de me répondre par tes mots habituels. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi ce que tu as en toi, sincèrement. Chaque seconde qui s'écoule est comparable à un millénaire quand tu es face à moi et que tu ne dis rien. Tu as en toi des choses à dire, à me révéler mais tu restes de marbre. Dis-moi, dis-moi tout...

Dis-moi que tes prairies ont une herbe rouge sang et que tu n'attends que le coucher du soleil pour t'allonger dans celle-ci. Un soleil couchant qui rend l'herbe confortable et te permet de trouver le sommeil. Dis-moi que ton coeur est tombé bien bas et que tu ne te relèveras que pour t'étreindre dans les premiers bras venus. Dis-moi que tu es seul et qu'il te reste juste ta solitude comme compagnon. Dis-moi que te lèves le matin avec ta solitude pour aller prendre un bain avec ta solitude, tu sors boire avec un verre avec ta solitude et tu rentres te coucher avec ta solitude. Dis-moi que tu rêves chaque nuit de te réveiller avec le sourire mais qu'il s'efface petit à petit, tes lèvres s'effacent, puis ton nez, tes oreilles, tes yeux et tu réalises que tu t'effaces entièrement devant le monde qui t'entoure. Dis-moi que tu pars seul dans la rue, que tu essaies de parler aux gens, mais ils t'ignorent, te bousculent et tu trouves encore le besoin de t'excuser auprès d'eux, que tout est de ta faute. Dis-moi que parfois tu aurais préféré ne pas exister. Dis-moi qu'être un arbre t'aurait sûrement facilité la vie...

Toutes ces choses que tu peux me dire, je sais que ce n'est pas facile, mais est-ce vraiment ce que tu veux entendre ? Ne veux-tu pas quelque chose de mieux ? Dis-moi, dis-moi vraiment ce que tu ressens. Dis-moi, dis-moi tout...

Dis-moi que tu aimes voir le bonheur de tes amis. Dis-moi que tu gardes tout en toi pour ne pas importuner les autres, tu ne veux pas les embêter avec tes histoires à la con, mais à force de tout garder, ça te pèse et ça se voit. Dis-moi qu'un jour, tu sais que tu y arriveras, que tu te lâcheras, tu te vois monter sur une scène et crier au monde qu'enfin tu es là, tu es présent et les gens te verront enfin autour de toi. Dis-moi que tu ouvriras tes volets pour laisser entrer la lumière. Dis-moi que tu te sortiras de là, que tout ça n'était qu'une mauvaise passe. Dis-moi que tes yeux brillent quand tu t'imagines heureux à danser sur le trottoir et sautant dans les flaques. Dis-moi que tu ne perds pas courage et que tu prends ton mal en patience...

Si tu arrives enfin à tout me dire, tu ne pourras qu'être soulagé et tout changera dans ta vie. Tu pourras te sentir fort et surtout tu te sentiras un minimum aimé. Ne reprends pas tout l'amour que tu as donné, donnes-en encore davantage. Tu verras qu'un jour quelqu'un te rendra la pareille. Alors tu as juste à tout me dire. Dis-moi...

Moi...

Cesse de n'être que mon reflet. Je t'ai pourtant tout dit...

Mardi 23 novembre 2010 à 0:51

 Un bar. Je parle d'un bar au milieu de mon salon. J'invite qui bon me semble et emmerde les voisins. Quoiqu'ils sont les bienvenus. Il est tard. Disons, vers le milieu de la nuit. Son, boissons, cigarettes. Tout se consomme et se consume. Les verres qui se vident et se brisent. Certains finissent décharnés sur le sol entre quelques débris de verre et des flaques de salive. Le jour commence à se lever.

Je passe un grand coup de balai entre les cadavres et termine les fonds de bouteilles au fond de mon fauteuil avec le journal de la veille. Toujours garder un temps de retard sur l'actualité. Lé déception et la tristesse des désastres se font moins intense puisque tout date de la veille. Je ramasse un paquet qui traîne au fond d'un jean. Une dernière cigarette. La cigarette de fin de soirée. Et en l'occurrence de début de journée.

Les oiseaux grésillent. Sûrement la voix enrouée d'une soirée un peu trop arrosée. Je me lève difficilement. Je crois l'espace d'un instant avoir senti ma barbe pousser lentement. Mes cheveux commencent à pousser également. J'arrive à dénicher un verre pas trop dégueulasse pour un dernier moment d'effervescence. Certains commencent à sortir de leurs comas. J'aperçois des membres mouvant, tremblotant comme pour chercher une sortie de secours, ouvrir la fenêtre et s'aérer l'esprit avant de le reprendre. Je pousse les plus atteints dans un coin, en tas, avant de les passer sous l'eau froide. Un réveil brutal mais efficace. Histoire qu'ils reprennent leurs trains de vie, descendent les poubelles et tentent de se rappeler leur dernière nuit.

Ont-il trompé leurs femmes avec les femmes des voisins ? Ont-ils assez bu pour oublier leurs tracas quotidien ? Sont-ils devenus assez sobres pour retrouver le chemin de la maison ?

Heureusement qu'il y a toujours une personne qui ne boit pas avec son appareil photo qui se fout des autres alcooliques dépravés. Autant de photos honteuses que de bouteilles consommées. Pour vous dire la descente de ces gens-là. Je suis ravi d'être cette personne. Je me lance ainsi dans le business du chantage avec leurs femmes et leurs voisins. Histoire de rentabiliser et de m'imposer comme le maître de soirée...

Vendredi 19 novembre 2010 à 10:01

 Comme chaque matin je prends le métro. A la même heure, à la même station. J'attends devant toujours devant le panneau publicitaire contre la colonne à droite du distributeur automatique. Comme chaque matin, je rentre dans la rame avec une chance sur deux d'avoir mon siège habituel qui me donne une vue satisfaisante sur l'ensemble des voyageurs. Ou alors je reste debout accroché à la barre du milieu et m'amuse à ne pas la tenir et rester en équilibre. Comme chaque matin, comme une grande partie des autres voyageurs, le même rituel des transports en commun, mais pendant que cette grande partie se presse sans arrêt, dans le stress et l'impolitesse, j'attends patiemment. J'écoute ma musique. Et puis...

Comme chaque matin, elle est là. Cette foutue fille. A vrai dire je ne sais même pas à quoi elle ressemble vraiment. Tout ce que je vois d'elle c'est son reflet sur la vitre en face de moi. Mais, comme chaque matin, elle est là, au même endroit, à la même heure et apparaît dans la même station. Seulement, jamais eu le moyen de la voir en face. Juste son reflet. Alors, comme chaque matin, je garde le même rituel pour me permettre de voir son reflet qui me donne énergie et motivation pour la journée (un peu comme des Frosties). Mais...

Est-ce que comme chaque matin elle prend le métro à la même heure au même endroit ? Est-ce qu'elle attend sur le premier siège à gauche de la sortie deux ? Est-ce qu'elle se tient toujours debout accrochée à la barre du milieu ? Est-ce qu'elle voit mon reflet sur la vitre ? Est-ce que je lui donne énergie et motivation pour la journée ?

Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Je ne veux même pas me lever de mon siège et me mettre en face d'elle. Je me contente de ça. Cela me suffit. Elle est comme une hallucination qui alimente mon imagination. Ce pourrait être un fantôme ou un esprit. Ou je m'imagine différentes façons de l'aborder avec différentes réactions. L'aborder pour de vrai ne me donnerait qu'une seule chance. Alors non, je ne fais rien. Et, certainement quand elle disparaîtra ou que je serai contraint de changer mes habitudes, je regretterai de n'avoir rien fait mais je garderai d'elle de multiples souvenirs fictifs...

Mardi 16 novembre 2010 à 17:26

Un instant, je vous prie. Laissez mes pensées s'emboîter dans le bon ordre pour simplifier votre compréhension. Et la mienne en passant. Que dire ? Ou plutôt, où commencer ?

Je suis là, ici, présent, devant vous pour un aveu, dans l'espoir que cet aveu puisse réaliser mes voeux. Voeux qu'il me reste à définir d'ailleurs. J'hésite encore aujourd'hui. L'argent, le bonheur, l'amour ? Et si je disais non à tout cela. Un voeu où je ne souhaiterais rien. Où tout ce que je possède s'envolerait et j'errerais simplement, discrètement, sans une ombre qui me suive. Je resterais là à vous observer, dans le moindre de vos faits et gestes. Comme une sorte d'omniscience. Le rien serait le chemin de la vie éternelle. Omniscient mais impuissant. Peu m'importe. J'ai une nature d'observateur. Et il m'arrive parfois de vouloir être invisible pour observer ces gens dans la rue, le parc, le métro... Et tant qu'à faire, pouvoir mater les filles sous la douche. Je prendrais ce rôle très à coeur et organiserais même des soirées-débats avec mes congénères autour d'une partie de carte et quelques verres d'alcool. On ne serait d'ailleurs même pas atteint par la gueule de bois. Et nous nous appellerions les "Moins que rien". J'écrirais un livre. Une sorte d'évangile pour nos adeptes "Le chemin vers le Rien". J'excellerais dans cette vocation. Je le sais.

Revenons à cet aveu. Je ne suis pas ce que vous croyez. Je cache sous ma carapace un être incompréhensible. Mes pensées se contredisent et je me retrouve allongé sur mon lit dans mon beau peignoir à ne pas me motiver. Une motivation à ne rien faire, voyez-vous. Je reste dans mes pensées à m'imaginer ce qui aurait pu se passer, ce qui pourrait se passer. Et je fume. C'est ainsi que je me décide à une sieste car je me sens fatigué. Cela ne pourrait qu'être bénéfique. J'approuve. Je m'accorde une demie-heure. Je dors. C'est ensuite que je sens une présence. Féminine même. Elle me chatouille les jambes. Je sors ainsi de mon rêve. Puis elle m'assène un grand coup dans le dos. Ce qui me réveille complètement. La douleur sûrement. Alors je descends de mon lit maladroitement en tombant sur les deux genoux, nouvelle douleur. Lorsque des objets comme des petits meubles se mettent à bouger à voler vers moi. Premier réflexe. Je me dis : "Je suis encore en train de rêver". C'est exact. Je me réveille une nouvelle fois. J'entends des voix provenant de mon ordinateur. Un dessin animé était en cours. Pas souvenir d'avoir mis ça en route, j'éteins et récupère mes lunettes. Seulement elles sont tordues. Premier réflexe. Je me dis : "Qu'est-ce que j'ai encore fait hier soir ?". Je me réveille une troisième fois. Cette fois c'est la bonne. Je doute un minimum mais en touchant ma barbe, ce doute m'échappe.

Ainsi, à l'instant où je vous écris et ceci est mon aveu, je ne sais plus. Je suis perdu. Suis-je encore en train de rêver ? Vais-je me réveiller un jour ?

Un instant, je vous prie. Laissez mes pensées s'emboîter dans le bon ordre pour simplifier votre compréhension. Et la mienne en passant. Que dire ? Ou plutôt, par où commencer ?

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