En me pesant ce matin, après avoir gentillement déféqué, je me suis pesé, et, pour la première fois de ma vie, de toutes mes vies, j'ai atteint la barre des soixante-dix kilos, oui, vous ne rêvez pas, septante kilos, je ne les ai pas encore dépassé, seulement atteint...
Dois-je donc suivre un régime strict, légumes, yahourt sans matière grasse et fruits décontaminés ?
Dois-je reprendre le sport pour effacer toute cette masse graisseuse et raffermir mes formes ?
Dois-je arrêter la bière ?
Disons que j'en consomme une fois par jour en moyenne depuis deux bons mois, voire plus, me dit mon chat, disons que j'aurai pu perdre mon permis si on m'avait chopé à cent soixante kilomètres par heure au lieu de quatre-vingt dix, disons je suis à deux doigt d'arrêter mes études, disons que je suis à un pouce de vivre en autarcie ou de déménager dans une cave sombre et oubliée pour m'adonner à tous mes fantasmes juvéniles "Oh ma maîtresse"...
J'ai tout dit, ou presque, j'ai bronzé aux mains et ma cicatrice se porte bien, je suis sur un projet, la crème a séché, les fraises mangées, maman a repassé et papa tondu la pelouse...
Décidément...
Mardi 8 mai 2007 à 3:27
Jeudi 26 avril 2007 à 22:38
Je ne dis pas que la France va bien, mais, moi, je vais bien. Etant une personne extrêmement égoïste, je me fous de l'état de santé de la France...
A vrai dire, quelque soit le résultat de l'actuelle élection présidentielle, ma vie ne changera pas, peut-être plus tard, peut-être que je regretterai, mais actuellement, cela ne changera en rien ma vie, ma vie individuelle, ma petite vie...
Dans dix ans, peut-être que cela aura beaucoup d'importance pour moi, peut-être que je me serai attaché à certaines idées, à un parti politique, peut-être que j'aurai le même avis qu'aujourd'hui...
Pourquoi suis-je allé voter dans ce cas ?
Parce que c'était ma première fois et qu'on rate toujours la première fois, et qu'il fallait bien voir à quoi ça ressemble, de voter...
Et puis voter blanc, ça ne sert à rien...
Mais, d'un côté, cela m'est égal, alors je pourrai voter blanc, ah...
Oui, voilà, je constate que de parler politique, ça me fait chier, je m'ennuie d'écrire sur ce sujet, cela ne me plaît pas, je pense à autre chose, je pense à la pizza de ce midi, je pense à Jacques Brel, je pense à mon pantalon mouillé, je pense aux allumettes cramées, je pense au chien qui va bientôt crever, je pense que je n'ai pas de coeur...
A vrai dire, quelque soit le résultat de l'actuelle élection présidentielle, ma vie ne changera pas, peut-être plus tard, peut-être que je regretterai, mais actuellement, cela ne changera en rien ma vie, ma vie individuelle, ma petite vie...
Dans dix ans, peut-être que cela aura beaucoup d'importance pour moi, peut-être que je me serai attaché à certaines idées, à un parti politique, peut-être que j'aurai le même avis qu'aujourd'hui...
Pourquoi suis-je allé voter dans ce cas ?
Parce que c'était ma première fois et qu'on rate toujours la première fois, et qu'il fallait bien voir à quoi ça ressemble, de voter...
Et puis voter blanc, ça ne sert à rien...
Mais, d'un côté, cela m'est égal, alors je pourrai voter blanc, ah...
Oui, voilà, je constate que de parler politique, ça me fait chier, je m'ennuie d'écrire sur ce sujet, cela ne me plaît pas, je pense à autre chose, je pense à la pizza de ce midi, je pense à Jacques Brel, je pense à mon pantalon mouillé, je pense aux allumettes cramées, je pense au chien qui va bientôt crever, je pense que je n'ai pas de coeur...
Mercredi 18 avril 2007 à 19:23
Un brin de narcissisme...
Je suis beau. Quand je me regarde dans la glace, je tombe amoureux de moi, mes cheveux, mes yeux, la forme de mon nez. Je m'aime...
Toutes les nuits je me fais l'amour dans mes draps mouillés, je rêve de moi-même et je me fais des bisous dans le cou, le matin, sur la glace, oui, même quand j'ai une tête d'ex-taulard qui vient de se réveiller et de s'en prendre une dans le cul, je m'aime, c'est ça qui est fou...
Je m'aime, mais je ne pense qu'à manger...
A peine finie la pizza, aux oignons et au fromage, de ce midi, je réfléchis à ce que je mangerai demain, des pâtes à la carbonara, ou un onglet aux oignons, ou une moule frites, et ce soir, j'ai encore faim alors que je viens de manger, je ne pense qu'à manger, à manger, j'ai tout le temps faim...
Je dois être enceint...
Je porte un gosse dans mon ventre, un alien, un ver solitaire, qui sait ?
Peut-être un mélange des trois : un bébé ver solitaire venu d'ailleurs...
Et je ne prends pas un gramme de surcroît, ce qui confirme ma théorie...
Je chie tout ce que je mange, d'où mes passages réguliers au cabinet pour déféquer un bon coup, sauf que ça irrite les tuyaux, un peu de sang coule...
Ah...
Vous vouliez du sang ?
N'empêche que j'ai toujours faim...
Oh, tiens, une lettre sur mon bureau, je l'ouvre, il y a des papiers, avec des têtes et des phrases...
Bon, j'vais pas faire de blagues là-dessus...
Je suis quelqu'un d'honnête, et j'assume mes convictions...
Je suis plutôt apolitique, dans l'absolu, j'ai des tendances nihilistes, mais en fait, non, parce que c'est pas vrai, mais je ne suis pas anarchiste, ni de gauche, ni de droite, ni ambidextre, mais bon, il faut voter...
J'veux pas voter blanc parce que cela revient au même que de ne pas voter, s'il le vote blanc était pris en compte, je voterai sûrement blanc...
Alors je veux voter, mais personne ne m'intéresse, alors j'fais à la tête sauf que je ne veux pas voter pour les plus médiatisés, ni les plus cons, extrêmistes (donc ça exclu Sarkozy, Royal, Bayrou, Lepen, Devilliers, Shivardi)...
Il reste donc : Besancenot, Laguiller, Voynet, Buffet, Nihous et Bové...
Besancenot ne m'intéresse que pour la légalisation du cannabis, les trois suivants j'aime pas leurs têtes et j'suis mis au gin, Nihous est drôle mais a les cheveux trop courts et j'aime bien la moustache de Bové...
Je vote donc Bové...
Un tye qui a un casier judiciaire comme président, c'est la classe, et ça fait longtemps qu'on a pas eu de moustachu au pouvoir...
Mais ça, c'est le premier tour...
Donc, leurs papiers, j'm'en fous...
Et puis, je ne sais pas lire, et c'est trop long...
Je suis beau. Quand je me regarde dans la glace, je tombe amoureux de moi, mes cheveux, mes yeux, la forme de mon nez. Je m'aime...
Toutes les nuits je me fais l'amour dans mes draps mouillés, je rêve de moi-même et je me fais des bisous dans le cou, le matin, sur la glace, oui, même quand j'ai une tête d'ex-taulard qui vient de se réveiller et de s'en prendre une dans le cul, je m'aime, c'est ça qui est fou...
Je m'aime, mais je ne pense qu'à manger...
A peine finie la pizza, aux oignons et au fromage, de ce midi, je réfléchis à ce que je mangerai demain, des pâtes à la carbonara, ou un onglet aux oignons, ou une moule frites, et ce soir, j'ai encore faim alors que je viens de manger, je ne pense qu'à manger, à manger, j'ai tout le temps faim...
Je dois être enceint...
Je porte un gosse dans mon ventre, un alien, un ver solitaire, qui sait ?
Peut-être un mélange des trois : un bébé ver solitaire venu d'ailleurs...
Et je ne prends pas un gramme de surcroît, ce qui confirme ma théorie...
Je chie tout ce que je mange, d'où mes passages réguliers au cabinet pour déféquer un bon coup, sauf que ça irrite les tuyaux, un peu de sang coule...
Ah...
Vous vouliez du sang ?
N'empêche que j'ai toujours faim...
Oh, tiens, une lettre sur mon bureau, je l'ouvre, il y a des papiers, avec des têtes et des phrases...
Bon, j'vais pas faire de blagues là-dessus...
Je suis quelqu'un d'honnête, et j'assume mes convictions...
Je suis plutôt apolitique, dans l'absolu, j'ai des tendances nihilistes, mais en fait, non, parce que c'est pas vrai, mais je ne suis pas anarchiste, ni de gauche, ni de droite, ni ambidextre, mais bon, il faut voter...
J'veux pas voter blanc parce que cela revient au même que de ne pas voter, s'il le vote blanc était pris en compte, je voterai sûrement blanc...
Alors je veux voter, mais personne ne m'intéresse, alors j'fais à la tête sauf que je ne veux pas voter pour les plus médiatisés, ni les plus cons, extrêmistes (donc ça exclu Sarkozy, Royal, Bayrou, Lepen, Devilliers, Shivardi)...
Il reste donc : Besancenot, Laguiller, Voynet, Buffet, Nihous et Bové...
Besancenot ne m'intéresse que pour la légalisation du cannabis, les trois suivants j'aime pas leurs têtes et j'suis mis au gin, Nihous est drôle mais a les cheveux trop courts et j'aime bien la moustache de Bové...
Je vote donc Bové...
Un tye qui a un casier judiciaire comme président, c'est la classe, et ça fait longtemps qu'on a pas eu de moustachu au pouvoir...
Mais ça, c'est le premier tour...
Donc, leurs papiers, j'm'en fous...
Et puis, je ne sais pas lire, et c'est trop long...
Lundi 16 avril 2007 à 19:49
Je vieillis, je me sens déjà vieux, je ne parle pas de mes problèmes d'articulations, j'ai déjà des cheveux blancs, à mon âge, tout ce stress, cette pression, les jeunes sont de plus en plus angoissés, l'alcool, la drogue, la violence, on ne s'en sort plus...
Dans les faux-plafonds, au milieu de la laine de verre, dans une salle à 30 degrés, il fait chaud, on sue, et quand on perce le béton et que la poussière se colle à votre peau, à vos cheveux, à vos vêtements, ça pique, et le soir, on se douche, et le matin, on se redouche...
J'avais des choses intéressantes à dire, j'y avais réfléchi dans la journée, assis sur un fauteuil pendant que le collègue travaille, sauf que, ce soir, j'ai oublié et ne me rappelle que de ma vessie remplie qui m'a provoqué une érection gênante...
En ce moment, je suis féru de fromage fondu, du camembert sur une pizza, du fromage de chèvre dans les pâtes bolognaise...
Les pop-corns...
Je dis des choses qui me passent par la tête, mais souvent, dans ma tête, je ne dis rien de concret, que des choses qui passent par là, en coup de vent, ma tête est vide, oui, alors je dis un peu n'importe quoi, ça va, ça vient, des allers-retours, je me répète, ou des mots qui s'enchaînent sans aucun sens...
Les chats se battent...
Avec l'été, les filles en mini-jupes, et leurs petits culs sortent de chez elle, ça fait vibrer mon voisin qui ne regarde plus la route, ça le fait bourdonner d'être dans un centre commercial, mais c'est là qu'on croise le plus de ce genre de femmes, tandis que dans les bureaux restent toujours les vieilles croutes, pas aimables, qui gueulent pour la moindre chose de travers et qui ont un rire rauque à faire débander un taureau sourd...
C'est vraiment pas de chance, et j'ai faim...
Promis, demain, je m'y mets, faut être sérieux, c'est pas en aidant les chauffeurs bulgares qu'on va réussir dans la vie : "Hablo un poquito espanol"...
Espanol ? Italiano ? Bulgaro.
Tes yeux, tes yeux étaient verts et fermés quand j'ai enfoncé le clou dans ta poitrine...
Oui, ça y est, ça m'est revenu...
J'étais là, tranquille, en train de tourner en rond dans l'amphi, pendant que l'autre réfléchissait à ce qu'on allait faire, j'ai vu une tige en fer, au bout, un morceau de métal et des vis qui sortaient, hop, j'ai pensé : si je flanquais un grand coup de ce machin dans la gueule du type, il crèverait sûrement, et si je me cassais après, ou j'appelle les flics pour leur prévenir de ce drame, le type m'en voudrait s'il s'en sortait ?
Bref, ça tournait en rond dans ma tête, pendant que je tournais autour de la table, je me suis dis : T'es pas capable de faire ça, t'es pas capable de lui donner un coup, il en faut beaucoup dans le ventre, dans la têtre pour oser faire ça, t'es pas capable. Puis j'ai arrêté, me disant que si je continuais je le ferai pour me prouver à moi-même que je suis capable...
Je n'ai jamais été aussi loin...
J'avais la tige de fer dans la main...
Heureusement les tubes en plastique m'ont permis de me défouler, je ressemblais à un combattant japonais...
Dans les faux-plafonds, au milieu de la laine de verre, dans une salle à 30 degrés, il fait chaud, on sue, et quand on perce le béton et que la poussière se colle à votre peau, à vos cheveux, à vos vêtements, ça pique, et le soir, on se douche, et le matin, on se redouche...
J'avais des choses intéressantes à dire, j'y avais réfléchi dans la journée, assis sur un fauteuil pendant que le collègue travaille, sauf que, ce soir, j'ai oublié et ne me rappelle que de ma vessie remplie qui m'a provoqué une érection gênante...
En ce moment, je suis féru de fromage fondu, du camembert sur une pizza, du fromage de chèvre dans les pâtes bolognaise...
Les pop-corns...
Je dis des choses qui me passent par la tête, mais souvent, dans ma tête, je ne dis rien de concret, que des choses qui passent par là, en coup de vent, ma tête est vide, oui, alors je dis un peu n'importe quoi, ça va, ça vient, des allers-retours, je me répète, ou des mots qui s'enchaînent sans aucun sens...
Les chats se battent...
Avec l'été, les filles en mini-jupes, et leurs petits culs sortent de chez elle, ça fait vibrer mon voisin qui ne regarde plus la route, ça le fait bourdonner d'être dans un centre commercial, mais c'est là qu'on croise le plus de ce genre de femmes, tandis que dans les bureaux restent toujours les vieilles croutes, pas aimables, qui gueulent pour la moindre chose de travers et qui ont un rire rauque à faire débander un taureau sourd...
C'est vraiment pas de chance, et j'ai faim...
Promis, demain, je m'y mets, faut être sérieux, c'est pas en aidant les chauffeurs bulgares qu'on va réussir dans la vie : "Hablo un poquito espanol"...
Espanol ? Italiano ? Bulgaro.
Tes yeux, tes yeux étaient verts et fermés quand j'ai enfoncé le clou dans ta poitrine...
Oui, ça y est, ça m'est revenu...
J'étais là, tranquille, en train de tourner en rond dans l'amphi, pendant que l'autre réfléchissait à ce qu'on allait faire, j'ai vu une tige en fer, au bout, un morceau de métal et des vis qui sortaient, hop, j'ai pensé : si je flanquais un grand coup de ce machin dans la gueule du type, il crèverait sûrement, et si je me cassais après, ou j'appelle les flics pour leur prévenir de ce drame, le type m'en voudrait s'il s'en sortait ?
Bref, ça tournait en rond dans ma tête, pendant que je tournais autour de la table, je me suis dis : T'es pas capable de faire ça, t'es pas capable de lui donner un coup, il en faut beaucoup dans le ventre, dans la têtre pour oser faire ça, t'es pas capable. Puis j'ai arrêté, me disant que si je continuais je le ferai pour me prouver à moi-même que je suis capable...
Je n'ai jamais été aussi loin...
J'avais la tige de fer dans la main...
Heureusement les tubes en plastique m'ont permis de me défouler, je ressemblais à un combattant japonais...
Dimanche 15 avril 2007 à 21:53
Naufragés ! Votre bateau coule. Le cadavre est mort dans la nuit et je m'attends à un miracle, le genre de miracle qui nous permet de voir les choses en multicolore, fini le noir et le blanc, au placard, on range les balais et on dépoussière toute la maison, brique par brique, sans oublier les rainures...
Il y a de quoi jurer quand, hier, après avoir fini mon assiette, mes pensées ont pris une direction bien différente, un chemin non conventionnel, je ne parle pas du chemin boueux, mais personne ne s'est imaginé que l'auteur, celui qui a écrit, s'est fait les trous de nez, enlever les petites crottes, durant tout le temps d'écriture. Plus clairement, il avait un doigt dans le nez, voire deux, et une plume dans une main, il était gauche, ou droitier, disons ambidextre, mais l'un était paralysée et l'autre coupée, à qui était les doigts ?
C'est comme un couple, un couple stérile, qui rêve, chaque nuit, après avoir fait l'amour, d'avoir un enfant, les beaux enfants qui, à peine nés, ont déjà de longs et soyeux cheveux, une peau tendre et ferme, et des dents mûres. Plus clairement, ils rêvent de donner naissance à un adulte, pas le genre d'adulte avec des sandalettes et des pin's sur un blouson en cuir, non, l'adulte qui sait ce qu'il dit, et qui l'assume, l'adulte qui pense beaucoup, mais qui ne réfléchit pas. Les miroirs sont tristes...
Mon père passait par là, en se grattant les testicules, il a compris une chose, et, cette chose, il a tenu à me l'expliquer, moi, dans mon bain, je faisais des bulles sans les mains, il me réveille et me dit, les yeux fermés : "Fils, j'étais dans la montagne, à quelques kilomètres de la maison, je cueillais des glands en haut de la colline, le front en sueur, je me donnais à fond : en une heure, j'en ai recoltés 1492. Puis, je suis redescendu de la montagne, des glands plein les poches. Puis, après avoir bu deux bouteilles de lait, après avoir monté les escaliers, après m'être gratouillé les burnes en passant devant la salle de bain, j'ai compris. Fils, j'ai compris. Je suis heureux d'avoir compris, Fils, j'ai compris". Moi, grand sourire je lui réponds en mâchant mon chewing-gum : "Bravo, Père. Je suis fier de toi"...
Demain, oserai-je ? Demain, serai-je ? Demain, erai-je ? Demain, rai-je ? Demain, ai-je ? Demain, i-je ? Demain, je ?
Demain, je serai, et, j'oserai l'être, je serai là, j'ai tout prévu...
Il y a de quoi jurer quand, hier, après avoir fini mon assiette, mes pensées ont pris une direction bien différente, un chemin non conventionnel, je ne parle pas du chemin boueux, mais personne ne s'est imaginé que l'auteur, celui qui a écrit, s'est fait les trous de nez, enlever les petites crottes, durant tout le temps d'écriture. Plus clairement, il avait un doigt dans le nez, voire deux, et une plume dans une main, il était gauche, ou droitier, disons ambidextre, mais l'un était paralysée et l'autre coupée, à qui était les doigts ?
C'est comme un couple, un couple stérile, qui rêve, chaque nuit, après avoir fait l'amour, d'avoir un enfant, les beaux enfants qui, à peine nés, ont déjà de longs et soyeux cheveux, une peau tendre et ferme, et des dents mûres. Plus clairement, ils rêvent de donner naissance à un adulte, pas le genre d'adulte avec des sandalettes et des pin's sur un blouson en cuir, non, l'adulte qui sait ce qu'il dit, et qui l'assume, l'adulte qui pense beaucoup, mais qui ne réfléchit pas. Les miroirs sont tristes...
Mon père passait par là, en se grattant les testicules, il a compris une chose, et, cette chose, il a tenu à me l'expliquer, moi, dans mon bain, je faisais des bulles sans les mains, il me réveille et me dit, les yeux fermés : "Fils, j'étais dans la montagne, à quelques kilomètres de la maison, je cueillais des glands en haut de la colline, le front en sueur, je me donnais à fond : en une heure, j'en ai recoltés 1492. Puis, je suis redescendu de la montagne, des glands plein les poches. Puis, après avoir bu deux bouteilles de lait, après avoir monté les escaliers, après m'être gratouillé les burnes en passant devant la salle de bain, j'ai compris. Fils, j'ai compris. Je suis heureux d'avoir compris, Fils, j'ai compris". Moi, grand sourire je lui réponds en mâchant mon chewing-gum : "Bravo, Père. Je suis fier de toi"...
Demain, oserai-je ? Demain, serai-je ? Demain, erai-je ? Demain, rai-je ? Demain, ai-je ? Demain, i-je ? Demain, je ?
Demain, je serai, et, j'oserai l'être, je serai là, j'ai tout prévu...